Le Royaume Uni et la liberté de le circulation de la main d’œuvre
Corina Cristea, 28.01.2014, 14:01
Le traité d’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’UE a permis aux pays fondateurs, ainsi qu’a ceux ayant adhéré avant le 1er janvier 2007 d’imposer des restrictions temporaires à l’accès des travailleurs roumains et bulgares sur leurs marchés de l’emploi. Neuf Etats : l’Autriche, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte, la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne ont observé ces restrictions jusqu’au 31 décembre 2013, soit jusqu’au dernier jour de la période d’application des mesures transitoires.
Attendu avec beaucoup d’angoisse, le 1er janvier 2014 n’a pas apporté la vague de travailleurs bulgares et roumains que l’on craignait. Chose confirmée aussi par le premier ministre britannique, David Cameron, qui a demandé aux membres conservateurs du parlement de ne pas mettre en danger ses projets de réduction de l’immigration. Une partie des députés britanniques sont inquiétés par les effets à long terme de la vague de nouveau-venus et souhaitent que le chef du cabinet impose de nouvelles restrictions par le biais d’un projet de loi élaboré par le gouvernement et qui sera examiné par la Chambre des communes jeudi.
Plus de 70 députés britanniques souhaitent modifier la loi afin de pouvoir prolonger jusqu’en 2018 les contrôles visant les ressortissants roumains et bulgares qui travaillent au Royaume Uni. Tout en avouant qu’il partageait « la frustration » relative au renforcement des contrôles, Cameron explique qu’ils avaient les « mains liées face à ce problème, puisque le Royaume Uni avait déjà prolongé les mesures transitoires jusqu’au délai maximal de 7 ans. Ecoutons David Cameron : « Pour ce qui est de la Roumanie et de la Bulgarie, nous avons prolongé la transition de cinq à sept ans. Désormais les sept ans se sont écoulés et en vertu des règles actuelles, les contrôles ne sont plus permis. Depuis le début de l’année, la migration semble se maintenir à un niveau raisonnable et j’espère faire des progrès dans l’adoption de cette loi qui contient de nombreuses mesures très utiles » , a estimé le premier ministre britannique David Cameron.
La loi vise à limiter l’accès aux prestations sociales et aux services publics des migrants provenant de l’intérieur de l’UE et de rendre plus facile le rappariement des immigrants qui commettent des illégalités. Selon le quotidien The Guardian, les députés conservateurs affirment qu’ils ne visent pas à détruire le projet de loi promu par David Cameron, mais qu’ils souhaitent y introduire une série d’amendements.
D’ailleurs, selon le correspondant de la radio publique roumaine à Londres, cette dispute ne fait qu’illustrer un conflit à l’intérieur du parti conservateur, entre les députés qui veulent faire sortir le Royaume-Uni de l’UE et ceux qui souhaitent que le pays demeure membre de l’Union…(trad. : Alex Diaconescu)