La Roumanie et la paix au Moyen Orient
Bogdan Matei, 22.01.2014, 13:27
Le plaidoyer en faveur de la paix au Moyen Orient a été le point fort des discussions, cette semaine, du président roumain Traian Bàsescu avec des leaders de Tel Aviv et Ramallah ainsi qu’avec les juifs originaires de Roumanie ou des citoyens roumains établis dans les territoires palestiniens.
En dépit de la distance de milliers de kilomètres les séparant de l’épicentre du conflit, les Roumains ont toujours fait preuve d’un intérêt accru vis-à-vis de la situation au Moyen Orient. Sensibilité religieuse d’un peuple de confession chrétienne orthodoxe majoritaire qui a toujours alimenté une fascination constante par rapport à ce que les textes religieux appellent « la Terre Sainte ». Les centaines de milliers de citoyens israéliens originaires de Roumanie représentent le pont le plus solide entre les deux pays.
A leur tour, les dizaines de milliers de jeunes arabes dont de nombreux palestiniens, qui ont étudié dans les universités de Roumanie après la guerre ont alimenté la préoccupation de nombreux Roumains à l’égard des évolutions de la région. S’y ajoutent l’option inattendue de Bucarest en 1967, officiellement la seule capitale derrière le rideau de fer qui, en contradiction avec les ordres de Moscou, a refusé de rompre les relations diplomatiques avec Israël.
Au delà des ambitions bovariques du dictateur communiste Nicolae Ceausescu, celui qui, pendant qu’il faisait subir le calvaire à son propre peuple, servait de médiateur entre israéliens et palestiniens aspirant à un Prix Nobel de la Paix, l’évidence reste que la Roumanie a toujours été un interlocuteur crédible pour les deux parties. D’ailleurs, après la chute de Ceausescu, tous les présidents roumains post-communistes ont rejoint les efforts de paix de la communauté internationale au Moyen Orient, se sont rendus dans la région et ont rencontré les leaders de Tel Aviv et de Ramallah.
Cette semaine le président Traian Bàsescu a confirmé tant à son homologue israélien Shimon Perez qu’au leader palestinien Mahmud Abbas que la Roumanie soutient sans réserves l’initiative de paix du secrétaire d’Etat John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine qui se confronte aux positions irréconciliables des deux camps a discuté une fois de plus, récemment, avec les leaders israéliens et palestiniens d’un projet d’accord-cadre visant les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens. Bàsescu a réitéré le fait que la paix n’est pas possible sans des garanties de sécurité pour Israël et que les palestiniens ont le droit à l’existence de leur propre Etat.
« Je pense que c’est le point de vue de tous ceux qui aiment cette région — a-t-il dit — qu’aucun de ces problèmes ne peut être résolu sans un compromis qui doit avoir un seul objectif ; deux Etats vivant en paix et en sécurité. Le rôle des négociations israélo-palestiniennes est d’instaurer la paix et non pas de rétablir la vérité historique. » – a conclu la président roumain.
Il a reconnu, d’ailleurs, qu’il est intéressé par la finalisation des négociations de paix car tant en Israël que dans les territoires palestiniens vivent beaucoup de citoyens roumains vis-à-vis du sort desquels Bucarest est directement responsable… (trad.: Costin Grigore))