La libre circulation au sein de l’UE
L’ouverture totale depuis le 1-er janvier du marché européen du travail pour les Roumains et les Bulgares n’a pas mené, comme estimaient certains observateurs, à la bousculade des demandes d’emploi dans des pays tels l’Allemagne et la Grande Bretagne. Cette conclusion préliminaire détend la situation politique autour de ce sujet et situe dans le domaine de la normalité le phénomène de migration de la main d’œuvre des Roumains et des Bulgares estimés au niveau de l’UE comme des citoyens ayant des droits égaux vis-à-vis des Allemands et des Anglais.
Valentin Țigău, 13.01.2014, 15:11
L’ouverture totale depuis le 1-er janvier du marché européen du travail pour les Roumains et les Bulgares n’a pas mené, comme estimaient certains observateurs, à la bousculade des demandes d’emploi dans des pays tels l’Allemagne et la Grande Bretagne. Cette conclusion préliminaire détend la situation politique autour de ce sujet et situe dans le domaine de la normalité le phénomène de migration de la main d’œuvre des Roumains et des Bulgares estimés au niveau de l’UE comme des citoyens ayant des droits égaux vis-à-vis des Allemands et des Anglais.
A Berlin, le gouvernement était et continue d’être préoccupé par la manière dont les Roumains et les Bulgares bénéficient de l’aide sociale de l’Etat allemand. En dépit du fait que les craintes ne se sont pas avérées vraies, l’Union Chrétien Sociale a adopté une résolution selon laquelle les personnes qui abusent du système d’assistance sociale doivent être expulsées et se voir interdire le droit de revenir en Allemagne. En ce sens, le parlementaire européen Elmar Brok, représentant de l’Union Chrétien Sociale, a soulevé la possibilité d’enregistrer les empreintes pour prévenir la récidive, idée durement critiquée en Roumanie et en Bulgarie.
En Grande Bretagne, non plus, la main d’œuvre de l’Est n’a pas produit le choc après le 1-er janvier, une réalité constatée avec humour par la presse londonienne elle-même. L’ambassadeur roumain dans la capitale du Royaume Uni, Ioan Jinga, remarquait dans une interview pour Radio Roumanie que si les Roumains et les Bulgares ont désormais la liberté de choisir le pays européen dans lequel il peuvent travailler légalement, ils ont, également, l’obligation de calculer les avantages et les risques de leur option : « Je pense que la décision de partir travailler dans un autre pays doit être prise après une analyse lucide comprenant des facteurs tels la profession, le domaine choisi pour travailler, l’offre d’emploi, le niveau de compétence dans la langue du pays de destination, la situation familiale, les attentes financières et le coût de la vie à l’étranger. Sans une telle analyse, le risque de constater que la situation sur place ne coïncide pas à celle imaginée est considérable. Les cas sont assez nombreux où les Roumains arrivés en Grande Bretagne constatent que l’offre d’emploi n’e »st pas réelle ou tout à fait différente des attentes. Je veux montrer l’évidence qu’on ne peut parler nulle part de l’Eldorado car, partout, cela veut dire travailler, subir des privatisations et assumer un risque. »
Par ailleurs, la rhétorique contre l’immigration qui dominait les médias et le discours politique en Grande Bretagne ces derniers mois était voué, selon FINANCIAL TIMES, à dissuader les étudiants de Bucarest de l’idéal de trouver un emploi au Royaume Uni. D’ailleurs, selon cette publication, le nombre total des Roumains ayant immigré en 2012 a été de 170 186, le plus bas des dix dernières années, tandis qu’un nombre record de 176 266 personnes ont décidé de rentrer.