L’invasion est reportée
L’invasion tellement crainte par certains en Europe occidentale n’a pas eu lieu, du moins pas en ce début d’année. Les derniers Etats à avoir restreint la présence des travailleurs roumains et bulgares sur leurs marchés de l’emploi étaient l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume Uni. Les Britanniques ont été les plus inquiets, les médias et les politiciens d’Outre-Manche ayant réussi à créer et entretenir une véritable angoisse autour de la vague d’immigrants que la nouvelle année allait faire déferler sur leurs îles pour profiter de la généreuse protection sociale de Londres.
Leyla Cheamil, 03.01.2014, 13:38
L’invasion tellement crainte par certains en Europe occidentale n’a pas eu lieu, du moins pas en ce début d’année. Les derniers Etats à avoir restreint la présence des travailleurs roumains et bulgares sur leurs marchés de l’emploi étaient l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume Uni. Les Britanniques ont été les plus inquiets, les médias et les politiciens d’Outre-Manche ayant réussi à créer et entretenir une véritable angoisse autour de la vague d’immigrants que la nouvelle année allait faire déferler sur leurs îles pour profiter de la généreuse protection sociale de Londres.
Le premier jour de cette nouvelle année 2014, plusieurs journalistes proches de la droite politique se sont rendus à l’aéroport de Luton, où se posent les avions low-cost d’Europe de l’est, pour guetter l’arrivée de millions de chômeurs roumains ; à leur grande surprise, seules quelques personnes sont descendues de l’appareil en provenance de Bucarest, des gens qui reprenaient le travail après les vacances de fin d’année.
L’ambassadeur de Roumanie en Grande Bretagne, Ion Jinga, a comparé les journalistes en question aux personnages tragi-comiques imaginés par Samuel Beckett dans son chef-d’œuvre « En attendant Godot », écrit le journal The Guardian. A Bucarest, le Ministère des affaires étrangères a rejeté les allégations des médias britanniques, la porte-parole du ministère, Brânduşa Predescu, déclarant que le Royaume Uni n’est et ne sera jamais une destination privilégiée des Roumains. Elle parle aussi d’une campagne ouverte contre les Roumains et les Bulgares, certains articles de presse frôlant le racisme.
La libre circulation des personnes est un principe fondamental de l’UE et un élément constitutif du marché unique, indique la diplomatie de Bucarest, qui partage la position de la Commission européenne, exprimée par le commissaire à l’emploi, Laszlo Andor. La libre circulation des travailleurs, citoyens des Etats communautaires, a des effets positifs sur le marché unique et renforce l’intégration européenne, a déclaré le haut fonctionnaire européen. Il s’est dit persuadé que la facilitation de cette mobilité pourrait contribuer à la baisse du chômage et à la réduction des écarts entre les différents membres de l’UE.
De l’avis de l’ambassadeur roumain à Paris, Bodgan Mazuru, l’ouverture complète du marché européen de l’emploi aux ressortissants roumains et bulgares aurait aussi l’avantage du transfert d’intelligence et de professionnalisme. Dans une interview à la chaîne française BFM TV, il a évoqué le grand nombre de médecins et d’infirmiers roumains qui travaillent déjà en France. De l’avis de l’ambassadeur roumain, il n’y aura pas de vague de travailleurs roumains immigrés, puisque tous ceux qui l’ont souhaité, y ont déjà un emploi. (trad. : Ileana Taroi)