La politique roumaine et les relations avec le FMI
L’historique très abondant des disputes entre l’alliance de centre-gauche au pouvoir en Roumanie, l’USL, et le chef de l’Etat, Traian Băsescu, s’est désormais enrichi d’un nouveau chapitre. La zone économique et financière, la même où les responsables roumains, quels que soient leurs noms, ont eu des prestations douteuses les quatre dernières années, sur fond de crise, est devenue le théâtre d’une véritable guerre politique.
Florentin Căpitănescu, 03.12.2013, 13:11
L’historique très abondant des disputes entre l’alliance de centre-gauche au pouvoir en Roumanie, l’USL, et le chef de l’Etat, Traian Băsescu, s’est désormais enrichi d’un nouveau chapitre. La zone économique et financière, la même où les responsables roumains, quels que soient leurs noms, ont eu des prestations douteuses les quatre dernières années, sur fond de crise, est devenue le théâtre d’une véritable guerre politique.
Cette fois-ci, la pomme de discorde dans la guerre des palais — à savoir entre le Palais présidentiel et celui du gouvernement — c’est l’accord avec le trio des bailleurs de fonds internationaux du pays : le FMI, la Banque Mondiale et la Commission européenne. L’étincelle qui a allumé les discussions concernant l’accord, c’est l’annonce du président faisant état du refus d’apposer sa signature — absolument obligatoire, par protocole — sur le mémorandum avec le FMI.
Il a motivé sa décision par la majoration, stipulée dans le document, de 7 centimes d’euro de l’accise sur le litre de carburant, que le gouvernement s’apprêtait à mettre en place dès le 1er janvier 2014. De l’avis du président, cette mesure, qu’il a avoué souhaiter bloquer en ne promulguant pas la loi du budget de l’Etat, sera suivie par une avalanche de hausses des prix. En plus, le chef de l’Etat a affirmé que par l’accord préventif qui reste encore en vigueur, la Roumanie ne dépend pas, de facto, des tranches accordées par les institutions financières internationales, donc, dit-il, l’exécutif peut renégocier facilement les termes de l’entente.
Comme on aurait pu s’attendre, son annonce a reçu des répliques dures de la part du gouvernement. C’est le premier ministre Victor Ponta lui-même qui a donné la tonalité des réactions suscitées par la position de Traian Băsescu. Selon le premier ministre, le chef de l’Etat manquerait de discernement et son geste serait une preuve d’irresponsabilité. Victor Ponta a affirmé que — « La Roumanie ne dispose plus d’un accord avec le FMI. » Le ministre délégué chargé du Budget, Liviu Voinea, a déclaré, lui, que l’accord était toujours valable, mais qu’il n’était pas opérationnel. Il a rappelé que les résultats des négociations devaient être approuvés par la direction du FMI le 18 décembre, pour que la première tranche, de 170 millions d’euros, soit mise à la disposition de la Roumanie par la suite.
Faute d’un arrangement ferme avec le FMI, la Roumanie risque de ne plus pouvoir contracter des prêts à faible taux dintérêt sur les marchés financiers internationaux, déjà très sensibles — estiment les analystes politiques.
L’accord de type préventif signé par la Roumanie avec les institutions financières internationales — le 3e depuis 4 ans — assure à Bucarest 5 milliards d’euros entre 2013 et 2015. L’argent sera débloqué, en cas de besoin, à la demande des autorités roumaines. (trad. : Ligia Mihaiescu, Dominique)