Les banques et l’évolution économique
Le taux d’intérêt de politique monétaire a baissé en Roumanie de 4,5% à 4,25% par an à partir du 1-er octobre 2013. C’est une troisième réduction consécutive décidée par le Conseil d’Administration de la Banque Nationale, cette mesure étant vouée à relancer le crédit en devise nationale. Néanmoins, jusqu’à l’heure actuelle, les effets escomptés n’ont pas apparu et les banques commerciales sont critiquées pour ne pas avoir suivi les exhortations de la BNR et n’ont pas allégé les prêts en lei.
Corina Cristea, 02.10.2013, 13:28
Le taux d’intérêt de politique monétaire a baissé en Roumanie de 4,5% à 4,25% par an à partir du 1-er octobre 2013. C’est une troisième réduction consécutive décidée par le Conseil d’Administration de la Banque Nationale, cette mesure étant vouée à relancer le crédit en devise nationale. Néanmoins, jusqu’à l’heure actuelle, les effets escomptés n’ont pas apparu et les banques commerciales sont critiquées pour ne pas avoir suivi les exhortations de la BNR et n’ont pas allégé les prêts en lei.
Plus que cela — remarquait le gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isàrescu — au lieu de diminuer les intérêts appliqué aux emprunts, les banques commerciales ont baissé les intérêts des économies : « Nous faisons attention lors du dosage des mesures à transmettre les signaux nécessaires et ne pas stimuler les banques à baisser leurs intérêts visant les dépôts. C’est que, à cet égard, nous estimons que leur marge de réduction est extrêmement limitée. Je pense que cette mesure a été largement dépassée. »
Selon Isàrescu, c’est l’intérêt des banques commerciales de baisser sensiblement le coût des crédits en lei. D’ailleurs — continue-t-il — les banquiers n’auront pas le choix. Quoi faire de tant d’argent ? Faire appel à la facilité des dépôts de la Banque Nationale ? Cette facilité est au niveau de 1,25% et diminuera davantage dans l’immédiat. Le gouverneur estime que les niveaux élevés des intérêts pratiqués par les banques aux crédits en devise nationale ne se justifient ni dans la conduite de la politique monétaire ni dans la situation du marché monétaire car les coûts des crédits de ce marché d’où les banques obtiennent le nécessaire de liquidités sont cinq , voire, six fois plus réduits que ceux des prêts bancaires à la population ou aux compagnies.
Selon la BNR, les banques commerciales présentent leurs justifications liées à la confiance, à la qualité des clients, aux risques perçus, au fait de discuter des clauses abusives , ce qui induit un état d’incertitude, de méfiance, sans pour autant avoir des raisons économiques et financières pour ne pas diminuer les intérêts des crédits. Depuis le 1-er octobre, il y a, en Roumanie, l’obligation que les banques éliminent de leurs contrats toute clause que les Cours de justice déclarent abusive.
Selon une étude d’impact que la BNR a envoyée à l’exécutif, les banques pourraient enregistrer des pertes de plus de 5 milliards de lei (plus d’un milliard d’euros) à la suite des procès collectifs visant les clauses abusives mentionnées dans les contrats de crédit conclus avec la population. Elargissant l’analyse aux possibles payements rétroactifs, les banques commerciales ont calculé des pertes d’intérêts et de commissions beaucoup plus massifs s’élevant à quelques 24 milliards de lei (quelques 5,3 milliards d’euros). (trad.: Costin Grigore)