La justice et le passé communiste
A presque un quart de siècle depuis la condamnation de l’ex-couple dictatorial Ceausescu pour génocide, les procureurs roumains formulent de nouveau cette accusation à l’adresse d’un tortionnaire. Ancien commandant de pénitencier Râmnicu Sàrat pendant la période communiste, Alexandru Visinescu, actuellement âgé de 88 ans, est poursuivi pénalement car pendant la période 1956-1963 il a soumis les détenus politiques aux mauvais traitements, aux passages au tabac et autres violences, il leur a interdit l’accès à la nourriture, aux médicaments et assistance médicale. Le régime d’extermination auquel ces détenus étaient soumis a provoqué la mort de certains d’entre eux.
Corina Cristea, 04.09.2013, 14:19
A presque un quart de siècle depuis la condamnation de l’ex-couple dictatorial Ceausescu pour génocide, les procureurs roumains formulent de nouveau cette accusation à l’adresse d’un tortionnaire. Ancien commandant de pénitencier Râmnicu Sàrat pendant la période communiste, Alexandru Visinescu, actuellement âgé de 88 ans, est poursuivi pénalement car pendant la période 1956-1963 il a soumis les détenus politiques aux mauvais traitements, aux passages au tabac et autres violences, il leur a interdit l’accès à la nourriture, aux médicaments et assistance médicale. Le régime d’extermination auquel ces détenus étaient soumis a provoqué la mort de certains d’entre eux.
Alexandru Visinescu n’est que l’un des 35 tortionnaires identifiés par l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme de Bucarest et la décision du Parquet d’encadrer ses faits, imprescriptibles, dans la catégorie « génocide » est une décision historique. Le président exécutif de l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme, Andrei Moraru, dit que : « C’est pour la première fois qu’un ancien responsable du système pénitencier communiste est mis sous une telle accusation. Pour les victimes du régime communiste, ceci représente un premier pas en avant. Pour les autres responsables du système pénitencier que nous avons identifié et, en général, pour les personnes suspectées avoir commis des crimes et des abus pendant le régime communiste, cette décision ne fait que confirmer le fait que nous nous sommes engagés dans le bon chemin et que, prochainement, nous allons intensifier ces investigations. Cette mise sous accusation est estimée comme un acte de justice pour ceux qui ont souffert dans les prisons communistes et pour leurs familles. »
Selon l’historien Stelian Tànase, cette décision peut contribuer à l’acceptation par la société du passé communiste : « Le procès Visinescu a une valeur de symbole car il propose des débats très incisifs, très douloureux sur le passé roumain, tel qu’il a été jusqu’en ’89. De tels nouveaux cas n’étaient pas débattus jusqu’à présent. Jusqu’à présent, ont payé par la honte, les petits informateurs, les petits exécutants, mais il faut arriver aux personnages importants du système. Le commandant de la prison de Râmnicu Sàrat est un personnage très important du goulag roumain. Dans la prison de Râmnicu Sàrat, qui n’était pas une prison parmi d’autres, étaient détenus ceux qui avaient survécu à Sighet, à Aiud, des hommes politiques et les cas spéciaux. »
Dans environs deux semaines, l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme présentera un deuxième nom de la liste des tortionnaires. (trad.: Costin Grigore)