Nouveaux visages des armes anciennes
Comme tous les objets conçus et fabriqués par l’homme, les armes à feutémoignent de l’imagination créativede celui-ci et des acquisde la science. Qu’elles soient de chasse ou de guerre, elles ne cessent de susciter l’admiration de ceux qui en apprécient les performances ou la maîtrise de l’exécution. Bien des musées prestigieux abritent aussi d’impressionnantes collections d’armes, accessibles au grand public. Ces armes sont restaurées et conservées comme tout autre objet de patrimoine, même si elles renvoient à des moments tragiques de l’histoire.
Steliu Lambru, 07.04.2019, 14:26
Comme tous les objets conçus et fabriqués par l’homme, les armes à feutémoignent de l’imagination créativede celui-ci et des acquisde la science. Qu’elles soient de chasse ou de guerre, elles ne cessent de susciter l’admiration de ceux qui en apprécient les performances ou la maîtrise de l’exécution. Bien des musées prestigieux abritent aussi d’impressionnantes collections d’armes, accessibles au grand public. Ces armes sont restaurées et conservées comme tout autre objet de patrimoine, même si elles renvoient à des moments tragiques de l’histoire.
Le Musée national d’histoire de Roumanie commémore le centenaire de la Grande Guerre en exposant des armes à feu utilisées pendant cette conflagration. Ces armes ont été restaurées par les spécialistes de la conservation et de la restauration du patrimoine technique et militaire du musée. Le restaurateur Paul Popa : « L’exposition Nouveaux visages des vielles armes montre des armes restaurées datant de la Première Guerre Mondiale. La restauration d’une arme ressemble à celle de n’importe quel objet à support métallique, à cette différence près qu’il faut en connaître et comprendre les mécanismes techniques. On commence par démonter l’arme, puis on la restaure pièce par pièce. On enlève la rouille et les autresproduits de corrosion, on l’enduit d’huile de lubrification et on procède à un entretien périodique.»
L’exposition « Nouveaux visages des vieilles armes »offre au public l’occasion de voir de près des objets qui ont changé la destinée de millions de personnes. Les restaurateursPaul Popa et Bogdan Mladin ont tenu à ce que l’exposition inclue, à part les armes, des éléments de l’équipement militaire, tel le casque Adrian des sapeurs-pompiers. Deux journaux de guerre d’un soldat confèrent à l’exposition une dimension émotionnelle aussi. «Nous avons une large gamme d’armes:pistolets semi-automatiques, revolvers, carabines, fusils et même mitrailleuses. Le fusil-mitrailleur Chauchat est une pièce exceptionnelle. Fabriqué en France en 1915, il a été introduit dans l’artillerie de l’armée roumaine en 1916 avec la mission militaire française du général Berthelot. C’est la piècesur laquelle nous avons le plus travaillé, parce qu’elle avait le plus de problèmes, il lui manquait même des morceaux. Une grande partie des armes exposées ont eu le même typede problème. Nos armes proviennent de différentes zones,certaines ont été saisies aux ennemis par l’armée roumaine, notamment un revolver Nagant, fabriqué en Russie en 1895, et des pistolets semi-automatiques Steyr, de fabrication allemande. Notre collection compte aussi quelques munitions, et même des baïonnettes. De plus, nous avons le casque Adrian, apporté en Roumanie par la mission Berthelot en 1916. Nous avons exposédiversesmunitions, comme des tubes de cartouche, mais aussi deux journaux qui ont appartenu à un soldat roumain. »
Nous avons demandé à Bogdan Mladin de nous dire si les armes exposées avaient été utilisées et de nous présenter un bref historique de leurs parcours, du front de combatà la vitrine dumusée: «En partie, nous supposons que oui, mais pour être certains que ces armes ont été utilisées, nous aurions dû procéder à une expertise balistique judiciaire. Ces armes étaient dans un état de dégradation précoce. Elles ont intégré la collection du Musée national d’histoire de Roumanie dans les années 70, après avoir été transférées à d’autres musées. Vuleur état, il a fallu les restaurer avant de les présenter au public. Le Musée national d’histoire possède une collection d’armes impressionnante, qui inclut, en plus de celles datant de la Première Guerre mondiale, des armes de toutes les époques historiques. Ces armesseront restaurées progressivement, pour ensuite être présentées au public. »
Les armes sont encore captivantes et continueront de l’être, car elles font partie de la civilisation et de la culture des sociétés humaines. Plus on invente de nouvelles générations d’armes, plus l’intérêt pour les anciennes augmente. (Trad. Mariana Tudose /AndreeaSuta)