La Foire d’art MoBU
...organisée à Romaero, dans un hangar aéronautique, de Bucarest
Eugen Cojocariu, 24.06.2023, 00:35
Fin mai, dans le hangar aéronautique de Romaero, de la
capitale Bucarest a eu lieu la première édition de la « Foire
Internationale d’Art Bucarest – MoBU ». Plus de 30 galleries d’art,
presque 200 artistes visuels, beaucoup d’événements, présentations, ateliers et
projections – voilà les ingrédients de la MoBU. Nous avons discuté de cet
événement avec la directrice de la Foire, Demetra Arapu :
« L’événement a accueilli plus de 200
artistes, 30 galléries, des espace non-conventionnels appelés
« artist-run » et des artistes indépendants. Pour cette première
édition de la Foire, nous avons organisé une exposition appelée « Take
off » (décoller en anglais). Nous avons choisi ce nom parce que
l’événement a été organisé dans un hangar aéronautique. Cela fait plus d’un an
que nous avons commencé à préparer cette exposition dont l’idée nous était
venue depuis longtemps. On a dû travailler assidument, car l’endroit censé
héberger l’événement était très large. Nous avons opté pour une halle
industrielle, en raison de ses dimensions, sa lumière naturelle, et la liberté
de mouvement. Par conséquent, on a pu y réunir beaucoup d’œuvres d’art
contemporain, appartenant à une variété d’expression. Une autre raison qui nous
a poussés à choisir un tel espace a été l’intention d’y organiser aussi un
programme de conférences et d’ateliers. Romaero avait déjà accueilli des
concerts et des soirées. »
Demetra Arapu nous a également parlé de la réaction du
public, tout comme de l’intérêt manifesté par les collectionneurs.
« Aussi
bien la réaction du public que des artistes a été positive. Nous nous sommes
liés d’amitié avec les artistes. Personnellement, je trouve que notre
collaboration s’est déroulée sans aucun incident et sans dispute. Les galeristes
ont collaboré très bien entre eux. Nous avons organisé des conférences importantes
et nous avons accueilli des invités de marque, tel l’écrivant français Pascal
Bruckner. Je voudrais aussi parler de l’appétit pour l’art
contemporain, qui est mon domaine de prédilection. A mon avis, le pouvoir
d’achat pour ce type d’art existe toujours. Il y en a qui souhaitent acheter un
œuvre d’art contemporain soit pour l’offrir en cadeau, soit pour faire un
investissement. Alors, cette Foire s’est avérée une opportunité pour nous tous
pour observer l’art contemporain sous une variété de formes et d’expressions. C’était
aussi une opportunité pour rencontrer les artistes et discuter avec eux. L’événement
a donc fonctionné comme un véritable réseau. A ma grande joie, il y a eu aussi des
collectionneurs présents à l’événement. »
Parmi les coups de cœur de la Foire , notons la rétrospective
de Daniel Spoerri, célèbre artiste plasticien et écrivain nonagénaire suisse,
d’origine roumaine. C’est à lui que l’on doit le courant artistique appelé
« Eat Art » (Manger de l’art). Il figure parmi les initiateurs du
« Réalisme nouveau », un courant artistique qui vise à donner un sens
artistique à des objets de la réalité quotidienne. Demetra Arapu se penche sur la présence
de Daniel Spoerri à MoBU :
« Nous avons eu une collaboration
fructueuse avec Daniel Spoerri et avec son galeriste, Thomas Levy, propriétaire
de la « Gallérie Levy » de Hambourg. A vrai dire, nous avons très
bien collaboré avec tous les galeristes, Roumains et étrangers. Nous avons décidé
d’inviter Daniel Spoerri en raisons de ses origines roumaines et en sachant que
son nom n’est pas très connu en Roumanie. Nous avons exposé 120 de ses œuvres,
la plupart inscrites dans ses séries célèbres telles « Seville » ou
« Les Séries noires ». Il a été honoré de notre invitation. Pour le
vernissage, il nous a envoyé un enregistrement vidéo pour nous saluer et nous
encourager. Il s’est dit honoré et heureux de participer à cet événement. »
Le critique et l’historien
de l’art Pavel Șușară nous a offert plus de
détails sur la rétrospective Daniel Spoerri :
« Daniel
Spoerri est né à Galați et il a quitté la Roumanie à l’âge de 10 ans. Issu
d’une famille aux origines juives, il a émigré avec ses parents. Il est
l’initiateur dans l’art d’un des courants les plus importants, qui s’inspire de
la réalité simple, immédiate, concentrée sur le quotidien et sur la vie de tous
les jours. Ses ouvrages ne parlent par de moments importants, mais des ceux
ordinaires. Il surprend des brins de réalité dont il se sert pour créer un
autre monde.»
Pour conclure, nous vous invitons à explorer le site de
la Foire MoBU, https://www.mobu.art/ . Vous
y trouverez beaucoup d’informations et d’images, en roumain et en anglais,
aussi bien avec les galeries qu’avec les artistes présents à la Foire. (Trad. Andra Juganaru)