10ème édition du Pavillon d’Art Safary
La Xe édition du Pavillon d’art Art Safari
Ion Puican, 01.10.2022, 07:00
La Xe édition du Pavillon d’art Art Safari
La dixième édition d’Art Safari a ouvert ses portes le 22 septembre au
Palais Dacia-Romania, dans la vieille ville de Bucarest. Les cinq expositions
mises en place pourront être visitées jusqu’au 11 décembre prochain. Parmi les
coups de cœur de l’actuelle édition, mentionnons notamment une incursion dans
l’univers de l’artiste britannique John Constable (1776-1837), grand nom du
paysagisme anglais, une exposition spectaculaire d’affiches coréennes, des tableaux
portant la signature du peintre roumain Ștefan Popescu (1972-1948) ou encore du
jeune paysagiste urbain, Mihai Mureșan. Pour plus de détails sur cette nouvelle
édition d’Art Safari, nous avons invité au micro la directrice du pavillon,
Ioana Ciocan :
« Je vous recommande vivement de venir au
Palais Dacia- România pour voir une exposition issue des collections du
Victoria and Albert Museum, un des musées les plus importants au monde. Il
s’agit d’une exposition impressionnante de John Constable qui a le don de nous
surprendre aussi bien par la valeur des toiles exposées que par ce ressenti
bien connu, qui se déclenche à chaque fois lorsqu’on a la chance de visiter les
grands musées du monde. C’est grâce au partenariat qu’Art Safari a conclu avec
le Victoria and Albert Museum, que nous pouvons avoir l’impression d’avoir un
grand musée ouvert à Lipscani, au cœur de Bucarest. A part John Constable, je
voudrais mentionner l’exposition Ștefan
Popescu, un peintre, artiste et graveur multi-primé en France. Réalisée en
partenariat avec le Musée de la ville de Bucarest, cette exposition présente
l’artiste dans une hypostase de peintre voyageur. Vous aurez l’occasion
d’admirer des tableaux peints en Roumanie, en France, au Maroc, en Albanie ou
en Egypte. Il s’agit du seul artiste roumain trois fois à l’affiche de la Biennale
de Venise. Grâce à lui, le nom de Popescu sera désormais associé à la peinture.
Une autre exposition est celle de Lilian Theil, une artiste surprenante, née en
1932, à Brasov et qui fait de la peinture à l’aiguille. Il s’agit de broderies
très intéressantes où l’artiste utilise la méthode de l’appliqué. Par le choix
des broderies, la commissaire d’exposition, Ilaria Raluca Demetrescu surprend
cette artiste dans des moments importants de notre histoire récente : la
pandémie, des funérailles, des mariages, des histoires d’amour, des scènes
érotiques, autant de thèmes auxquels Lilian Theil s’attaque. Et puis, nous
avons l’exposition de Mihai Mureșan qui vient de Cluj, programmée par le
professeur Ioan Sbârciu. Cette école de peinture n’a plus besoin de d’être
présentée tant la renommée internationale de ses artistes est grande. Et, à en croire le professeur Ioan
Sbârciu, « Mihai Mureșan s’ajoutera à cette longue liste qui nous parvient
de Cluj ».
Est-ce difficile d’organiser un événement
artistique si complexe dans un contexte politique et économique
particulièrement problématique, marqué par la guerre, la pandémie, la crise des
transports et la flambée des prix? Ioana Ciocan témoigne :
« Oh que oui.
Il nous a fallu plusieurs années pour négocier la signature du partenariat avec
le musée V&A de Londres et cela, avec le soutien de l’Ambassade britannique
à Bucarest et de toute une équipe enthousiaste. J’espère donc que tous ceux qui
aiment Constable, et je pense ici à tous les Européens, prendront l’avion à destination de Bucarest pour voir
cet artiste ».
Poursuivons les discussions du pavillon
international d’Art Safari 2022, en compagnie de Ioana Ciocan quib nous
présente brièvement l’exposition coréenne qui, selon elle, surprendra
certainement le public amateur d’art.
« La Corée du Sud expose un art très
différent de celui auquel nous sommes normalement habitués. A savoir une
exposition d’affiches inspirées de l’alphabet coréen. Des affiches extrêmement
colorées, vibrantes et minutieusement réalisées par l’artiste Byoungil Sun qui
sera lui-même présent à Bucarest pour une série d’ateliers avec des étudiants
des beaux-arts. Et puis, on a encore d’autres surprises comme par exemple les
deux installations d’art contemporain de Mihai Mureșan, l’une placée dans le
hall central et l’autre au deuxième étage, dans le cadre de sa propre
exposition. Et parce que nous organisons un safari, il y aura, bien évidemment
une jungle ».
A la fin de notre discussion, Ioana Ciocan dévoile
ses trois ouvrages préférés de cette nouvelle édition :
« Puisque cette année aussi,
l’événement comporte deux pavillons – celui international avec deux expositions
et celui national avec trois expositions, notre suggestion serait que les
visiteurs parcourent le musée en plusieurs jours. Maintenant, s’il fallait
choisir trois ouvrages exposés, je dirais « Leaping Horse », un tableau de John Constable issu des
collections du musée Victoria and Albert, après une des affiches de Byoungil
Sun qui lui fut inspirée par une gravure de Dürer et ensuite, un tableau
fabuleux peint par Rembrandt et qui a servi de source d’inspiration à
Constable. Comme quoi, ça vaut vraiment la peine de venir sur Bucarest, ne
serait-ce que pour l’unique occasion d’admirer au même endroit l’art de Constable,
de Gainsborough, de Turner, Rembrandt et Dürer. »