Le metteur en scène Gavriil Pinte nommé aux Prix UNITER
Corina Sabău, 18.06.2022, 09:30
Trois productions du Théâtre national radiophonique -
Radio Roumanie sont nommées au Prix UNITER du Meilleur spectacle de théâtre
radiophonique: « Un siècle de théâtre roumain à Chişinău – La revanche de
la mémoire interdite », sur un scénario de Mariana Onceanu, « Radio
Noir. Histoires policières (Saison 1) », une dramatisation radiophonique de
Mihnea Chelaru, et « Le cas Tudor Vladimirescu », sur un scénario de
Gavriil Pinte.
Gavriil Pinte a étudié l’art de l’acteur à Târgu-Mureș et
la mise en scène à Bucarest. Il a réalisé des spectacles dans de nombreuses
villes roumaines, dont Sibiu, Constanţa, Oradea, Timișoara et bien-sûr la
capitale, Bucarest. En 1999, il a intégré la rédaction « Théâtre » de
la Société roumaine de Radiodiffusion, où il continue à travailler, ses
spectacles ayant été récompensés du Prix UNITER – Théâtre radiophonique en
2OO2, 2OO3 et 2O11. Gavriil Pinte s’est penché sur la vie et l’œuvre de
nombreux écrivains, qui lui ont fourni du matériel pour ses productions: « Un
tramvai numit Popescu/Un tramway appelé Popescu » – d’après la vie et
l’œuvre du poète Cristian Popescu (un spectacle joué à Bucarest et Sibiu dans
un tram qui circulait en ville), « Ispita Cioran/La tentation Cioran »
– inspiré par la vie et l’œuvre d’ Emil Cioran, « Ghidul copilăriei
retrocedate/Le guide de l’enfance remise en possession » – d’après Andrei
Codrescu, « Călătoria/Le voyage » – d’après Constantin Abăluță, et « Cei
din urmă vor fi cei din urmă/Les derniers seront les derniers» – d’après Ioan Es. Pop.
Le spectacle radiophonique le plus récent de Gavriil
Pinte s’appelle Cazul Tudor Vladimirescu/Le
cas Tudor Vladimirescu et il est inspiré par la personnalité de Tudor
Vladimirescu. Celui-ci, né en 1780, s’est trouvé à la tête de la principauté de
Valachie et de la Révolution de 1821, l’un des événements à l’origine du
processus de renaissance nationale roumaine. En 1821, Tudor Vladimireascu annonçait
le programme de la révolution, intitulé « Cererile norodului românesc/Les
demandes du peuple roumain», qui exigeait, avant tout, la non-intervention des
puissances étrangères dans les affaires intérieures du pays et la mise en œuvre
de plusieurs réformes. Ce programme est considéré comme le premier document à
caractère constitutionnel des Principautés roumaines. « Vladimirescu a été
parfois idéalisé, mortifié dans des clichés. Nous n’avons pas voulu créer un
spectacle pathétique, mais en même temps il n’était pas non plus question
d’enfoncer le grand Pandoure dans la parodie, dans l’ironie et le dérisoire. Nous
étions intéressés par un héros qui a été avant tout un être humain, qui a joué
un rôle historique de premier rang et qui s’est transformé en héros national. Le
scénario raconte des scènes de la vie publique et de la vie privée de
Vladimirescu, des scènes qui nous rendent l’être humain qu’il avait été. ».
Voilà un concentré du spectacle, raconté par le metteur en scène Gavriil Pinte.
« La version radiophonique a été
précédée par une autre, pour la scène, car le spectacle a tout d’abord été joué
sur une île délimitée par les eaux de la rivière Jiu, à l’entrée de la ville de
Târgu Jiu. Le spectacle a été joué le soir et la bande son a été fournie par le
groupe Bucium, menée par Andi Dumitrescu. Tout a été en prise directe, comme
une sorte d’opéra rock. J’ai trouvé que la musique du groupe était juste ce
qu’il fallait, car le rock est un genre musical rebelle, révolutionnaire, comme
Tudor Vladimirescu le personnage historique. La distribution a été nombreuse,
rassemblant une soixantaine d’artistes, (dont Mihai Rădulea, Oana Marinescu, Cosmin Brehuță, Eugen
Titu, Mădălina Ciobănuc, Monica Sfetcu, Georgiana Enache, Cornelia Diaconu,
Adelina Puzdrea, Luminița Șorop),
un nombre impossible à prendre en compte pour la version radiophonique du
spectacle, mais les enregistrements ont été spécialement réalisés pour cette
version, au théâtre de Târgu Jiu. Le scénario a été créé en fonction du
spécifique et des rigueurs de la radio. Je suis très content que cette version
existe, car c’est un spectacle important aussi bien pour moi que pour la troupe
d’acteurs, que je remercie de tout mon cœur pour une collaboration
extraordinaire. Je voudrais ajouter que la direction du Théâtre dramatique « Elvira
Godeanu » de Târgu Jiu est assurée par Cosmin Brehuță, un être humain
merveilleux et un directeur atypique dans le paysage théâtral de Roumanie. Les
deux scénarios se revendiquent non pas de l’image – cliché de Tudor
Vladimirescu, mais de la tragédie antique, de la dramaturgie shakespearienne,
avec des accents de surréalisme. », a encore dit le metteur en scène Gavriil Pinte.
Le spectacle a été réalisé par Gavriil Pinte, en
collaboration avec le Théâtre dramatique
« Elvira Godeanu » de Târgu Jiu, à l’occasion du bicentenaire
de Tudor Vladimirescu. (Trad. Ileana Ţăroi)