Images de femmes dans l’art roumain
Le beau
bâtiment du Musée national Cotroceni de Bucarest a accueilli en ce début de
printemps une exposition dédiée à la femme. Cosmin Năsui, commissaire de cette
exposition, mais également historien de l’art et collectionneur réputé,
explique l’objectif et le contenu de l’événement: « L’exposition « Images de
femmes dans l’art roumain » a aussi un sous-titre, qui est « Œuvres
des collections des membres de la Société des collectionneurs d’art de Roumanie
et de la collection du Musée national Cotroceni ». Le concept en a été
donc de réunir des œuvres d’art de collections privées ainsi que du patrimoine du
musée, afin de les mettre en valeur ensemble. Il faut dire aussi que la
sélection a privilégié des créations moins connues, exposées plus rarement ou
même spécialement préparées pour l’occasion. Les collections des membres de la
Société des collectionneurs de Roumanie sont plutôt hétéroclites et couvrent
les XXe et XXIe siècles grâce à des achats récents. Notre sélection s’est ainsi
appuyée sur 29 collections privées. Nous avons choisi, tout naturellement, des
ouvrages de peinture, sculpture et art graphique, compatibles avec les espaces
temporaires du Musée national Cotroceni. Parmi eux, il y en a que je nommerais
historiques, signés par des artistes tels que Mișu Popp. Viennent ensuite des
créations de peintres désignés souvent comme allogènes, par exemple Trenk et
Volkers, qui étaient venus en Roumanie pour accompagner le roi Carol I dans ses
voyages et dans les préparatifs militaires précédant la Guerre d’indépendance. La
période suivante est celle que certains critiques d’art appellent « des
académistes » ou « des primitifs de la peinture roumaine », dont
Mișu Popp et d’autres artistes de sa génération, pour arriver à des œuvres
d’auteurs aimés du grand public, tels que Theodor Aman, Nicolae Grigorescu,
Nicolae Tonitza, Petrașcu, ou encore des contemporains, comme Horia Bernea.
Pour ce qui est de la sculpture, nous avons exposé Oscar Han, Milița Petrașcu,
Medrea, des artistes importants, qui signent des créations moins connues ou
moins exposées. »
Ion Puican, 02.04.2022, 10:30
Le beau
bâtiment du Musée national Cotroceni de Bucarest a accueilli en ce début de
printemps une exposition dédiée à la femme. Cosmin Năsui, commissaire de cette
exposition, mais également historien de l’art et collectionneur réputé,
explique l’objectif et le contenu de l’événement: « L’exposition « Images de
femmes dans l’art roumain » a aussi un sous-titre, qui est « Œuvres
des collections des membres de la Société des collectionneurs d’art de Roumanie
et de la collection du Musée national Cotroceni ». Le concept en a été
donc de réunir des œuvres d’art de collections privées ainsi que du patrimoine du
musée, afin de les mettre en valeur ensemble. Il faut dire aussi que la
sélection a privilégié des créations moins connues, exposées plus rarement ou
même spécialement préparées pour l’occasion. Les collections des membres de la
Société des collectionneurs de Roumanie sont plutôt hétéroclites et couvrent
les XXe et XXIe siècles grâce à des achats récents. Notre sélection s’est ainsi
appuyée sur 29 collections privées. Nous avons choisi, tout naturellement, des
ouvrages de peinture, sculpture et art graphique, compatibles avec les espaces
temporaires du Musée national Cotroceni. Parmi eux, il y en a que je nommerais
historiques, signés par des artistes tels que Mișu Popp. Viennent ensuite des
créations de peintres désignés souvent comme allogènes, par exemple Trenk et
Volkers, qui étaient venus en Roumanie pour accompagner le roi Carol I dans ses
voyages et dans les préparatifs militaires précédant la Guerre d’indépendance. La
période suivante est celle que certains critiques d’art appellent « des
académistes » ou « des primitifs de la peinture roumaine », dont
Mișu Popp et d’autres artistes de sa génération, pour arriver à des œuvres
d’auteurs aimés du grand public, tels que Theodor Aman, Nicolae Grigorescu,
Nicolae Tonitza, Petrașcu, ou encore des contemporains, comme Horia Bernea.
Pour ce qui est de la sculpture, nous avons exposé Oscar Han, Milița Petrașcu,
Medrea, des artistes importants, qui signent des créations moins connues ou
moins exposées. »
Cosmin Năsui
nous a servi aussi de guide, pour une visite virtuelle de l’expo « Images
de femmes dans l’art roumain ». « C’est un parcours
chronologique, mis en évidence par l’origine de ces œuvres, provenant de
collections d’art importantes, telles que la collection Tzigara-Samurcaș, ou
bien ayant réintégré le circuit privé, après avoir été rétrocédés par le Musée
national d’art de Roumanie. Je mentionnerais, par exemple, des toiles de Nicolae
Grigorescu, exposées dans toutes les rétrospectives importantes de l’artiste,
dans les années 1950 ou 1980, et que l’on a pu admirer dans cette exposition
accueillie par la Musée national Cotroceni. Le sujet des représentations
féminines dans l’art roumain est bien vaste, donc nous avons procédé à une mise
en place en fonction de l’espace médiéval du bâtiment du musée ainsi que de la
disponibilité des œuvres et des préférences des collectionneurs. Nous
avons organisé le tout en fonction de plusieurs thèmes secondaires ; le
parcours a été ouvert par une galerie de portraits illustrant toute la gamme de
portraits féminins. Nous avons des portraits d’apparat, réalisés de manière à rendre
le visage des personnes qui les avaient commandés, et l’on finit avec des toiles
qui transforment le portrait proprement-dit en motif artistique. Celui-ci
devient à son tour l’accessoire d’un titre, par exemple « Le fichu
blanc » ou « L’écharpe rouge », des toiles qui ne proposent pas
nécessairement une représentation réaliste du personnage, le portrait étant, en
fait, un prétexte pictural et expressif. Nous avons une section des
représentations de personnalités féminines de l’histoire, qu’il s’agisse d’Elena
Cuza, de la reine Elisabeth ou de la reine Marie. Il y a aussi des types de
beauté, tels qu’ils ont été découverts par les artistes. Je crois que la beauté
de ces portraits vient de l’expressivité artistique, certes, mais aussi de la beauté naturelle des femmes qui
ont inspiré les artistes. Une autre section est celle réservée aux nus
féminins, des œuvres privilégiées par tous les collectionneurs d’art roumain,
quelle que soit la période historique. Les œuvres exposées montrent une
continuité artistique à travers les âges. Une thématique apparemment épuisée du
point de vue artistique, mais qui se prête à une redécouverte. L’exposition
« Images de femmes dans l’art roumain » a également mis en exergue
les points d’intérêt des collectionneurs privés, puisque l’on y a admiré des
créations célèbres, vendues à des prix-record sur le marché spécialisé. », a expliqué Cosmin Năsui, historien de l’art et commissaire de l’exposition « Images
de femmes dans l’art roumain », accueillie par le Musée national
Cotroceni, de Bucarest. (Trad. Ileana Ţăroi)