Traditions de Noël en Roumanie
Noël est une des fêtes les plus aimées des Roumains.
Moment essentiel dans la transformation du temps, la fête de la Nativité ainsi que les autres dates
festives sont célébrées par les chrétiens du monde entier. Parmi les rituels
spectaculaires, respectés par les communautés de jadis et qui font partie du
patrimoine culturel mondial, le « colindat » – chanter des noëls
(« colinde ») en faisant le tour des foyers d’une communauté – est
probablement le plus connu. Dans les communautés roumaines traditionnelles, ce
rituel avait lieu dans la nuit du 24 au 25 décembre) et il était portait par un
groupe d’hommes, les « colindători ». C’était un rituel d’intégration
de chaque famille et de chaque individu dans la communauté, à l’heure sacrée de
la Naissance de Jésus.
Monica Chiorpec, 24.12.2021, 13:11
Noël est une des fêtes les plus aimées des Roumains.
Moment essentiel dans la transformation du temps, la fête de la Nativité ainsi que les autres dates
festives sont célébrées par les chrétiens du monde entier. Parmi les rituels
spectaculaires, respectés par les communautés de jadis et qui font partie du
patrimoine culturel mondial, le « colindat » – chanter des noëls
(« colinde ») en faisant le tour des foyers d’une communauté – est
probablement le plus connu. Dans les communautés roumaines traditionnelles, ce
rituel avait lieu dans la nuit du 24 au 25 décembre) et il était portait par un
groupe d’hommes, les « colindători ». C’était un rituel d’intégration
de chaque famille et de chaque individu dans la communauté, à l’heure sacrée de
la Naissance de Jésus.
Un répertoire caractéristique de ce rituel
d’intégration mentionnait la maison, la famille et chacun de ses membres, à
commencer par le père, ensuite la mère, les enfants en âge de se marier, les
autres enfants, plus jeunes. Si un décès avait eu lieu dans un foyer au cours
de l’année en train de partir, le groupe de chanteurs pouvait entonner un noël
spécial pour les trépassés. Les colindători recevaient en signe de remerciement,
entre autres, des gimblettes en forme d’anneau, du vin, un morceau de viande
spécialement préparé pour eux.
Natalia Lazăr, directrice du Musée du Pays d’Oaș,
ajoute: « Parmi les traditions préservées au Maramureş, je
mentionnerais le « colindat » de la chèvre, qui rappelle les cortèges
dionysiaques, ou bien le « Viflaim », une forme de théâtre populaire
chrétien, qui existe toujours dans la Vallée de l’Iza, dans la Vallée de la Mara
et même au Pays d’Oaş. Je voudrais aussi signaler deux autres coutumes moins
mentionnés dans les documents, mais qui persistent dans la mémoire collective. Le
premier, appelé le Jeu des Vieux à Noël (Jocul Moșilor de Crăciun), qui se
réfère à l’heure sacrée, quand le ciel s’ouvre et les deux mondes peuvent communiquer
plus facilement. Le second rituel, l’Enterrement de Noël (Îngroparea
Crăciunului) ou de l’ancienne année, rappelle la mort et la renaissance de
l’être humain, de la nature. Une autre coutume, bien vivante dans la ville de
Cavnic, est celle des Brondoși, qui fait allusion aux invasions tatares. Une
légende des lieux affirme qu’en 1717, les Brondoși avaient réussi défendre la
bourgade devant l’assaut des hordes tatares. J’ajouterais qu’il existe aussi les
festivals, d’autres façons de conserver ces traditions de Noël. Nous avons le
Festival annuel des coutumes et traditions hivernales Marmația, dans la ville de Sighet, qui a lieu
les deuxième et troisième jours de Noël, ou bien le festival de Negrești-Oaș. »
Le repas du jour de Noël est
chargé d’une importance particulière partout en Roumanie. Il est ouvert par une
prière prononcée par tous les convives, qui se tiennent debout autour de la
table, signe de communion spirituelle profonde. À la tombée de la nuit, des
groupes de jeunes gens, munis de flambeaux, vont chanter des noëls à travers le
village. De beaux chapeaux décorés de brindilles de myrte et de fleurs de
géranium, viennent compléter leurs costumes traditionnels.
La gimblette en forme
d’anneau, spécialement préparée pour le jour de Noël, est toute aussi
importante, explique Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia
Mare : « Il s’agit de la gimblette ronde, en forme d’anneau, qui reposera sur
l’essuie-main festif, sous lequel sera déposée une botte du meilleur foin,
fauché pour de tels jours de fête. C’est aussi le moment de pétrir la pâte et
d’enfourner les petites gimblettes, destinées à récompenser les colindători, des
plus jeunes aux plus âgés. Le père de famille doit aller chercher des noix
stockées dans le grenier, des pommes. La table devra occuper le milieu de la
pièce, la maison entière sera joliment décorée. Un très joli rituel local veut
que les pieds de la table soient reliés avec une chaîne, pour que la nouvelle
année soit entière, la famille reste unie et pour que, dit-on, les animaux de
la ferme ne soient pas volés, ni ne tombent malades. L’homme de la maison sort
des bouteilles de « pălinca » de la cave, car il est tenu
d’accueillir les colindători, en leur offrant à boire et en les invitant à
franchir le seuil de la maison. Quand le jour se lèvera, ce sera le tour des
enfants d’aller chanter des noëls. »
La
société moderne a ajouté d’autres significations à la fête de Noël. Dans les
villes, la période d’avant Noël se transforme en un marathon de shopping. Les
cadeaux pour les gens que l’on aime, le sapin, les décorations et les mets pour
le repas de Noël sont des éléments indispensables pour ceux qui souhaitent passer
d’inoubliables journées festives, même dans le contexte de la pandémie auquel
nous nous confrontons aujourd’hui. (Trad. Ileana Ţăroi)