« Becoming Landscape – Tenter de devenir paysage »
Ion Puican, 30.10.2021, 10:25
Le Parc
naturel Delta Văcărești est l’endroit de Bucarest qui rappelle un des grands
projets de l’époque communiste d’avant 1989 : un système de protection de
la capitale roumaine contre les inondations, projet connu sous le nom de
« Lacul/Le lac Văcărești ». Après la chute du régime communiste et
des années durant lesquelles cet endroit a été laissé à l’abandon, la nature
s’est à nouveau emparée de la zone du lac Văcărești, créant, au beau milieu
d’une capitale européenne, un écosystème de delta, riche d’espèces d’oiseaux et
de mammifères protégées. En ce mois d’octobre, ce parc naturel urbain a
accueilli un projet bien particulier, « Becoming Landscape – Tenter de
devenir paysage », qui s’est proposé d’aider les habitants de la ville à
récupérer leur connexion avec la nature et de la réintégrer dans l’espace
citadin.
Diana
Miron, coach vocal, artiste du son et compositrice, fait partie des artistes
impliqués dans ce projet qu’elle nous explique : « Becoming
Landscape » est un projet pluridisciplinaire, qui rassemble trois types
d’art : la composition sonore et la musique contemporaine, le land art et l’art-performance.
Il existe à l’initiative d’un groupe de théoriciennes et d’artistes très
présentes dans l’art contemporain et l’art expérimental, impliquées dans la
formation d’opinion et la formation professionnelle à l’intention des artistes
émergents à la recherche de nouvelles formes d’expression, d’expérimentation
audiovisuelle et d’une nouvelle conceptualisation corporelle, sonore et
visuelle. La première étape du projet s’amorce autour de la danse, du gestuel
et du mouvement. C’est ça d’ailleurs la source du projet. Ce sont, en fait, des
projets antérieurs, tels « Techno Fields », auquel moi-même j’ai
participé l’année dernière, avec des classes de coaching vocal, de technique
vocale et de techniques d’improvisation sonore. »
Dans
le cadre du projet « Becoming Landscape », Diana Miron a proposé un
ouvrage dont elle a parlé au micro de RRI : « Moi, Diana Miron, et le
compositeur et designer sonore Laurențiu Coțac, nous avons créé cet ouvrage que
nous avons intitulé « Harmony of Disaster », un ouvrage de musique
classique contemporaine, qui a intégré le paysage sonore du delta Văcărești. Nos
rencontres au Parc naturel Văcărești nous ont servi de source d’inspiration
pour la musique contemporaine, le land art ou l’art-performance. Nous y avons trouvé un
environnement sonore et visuel fertile, pour créer des ouvrages entièrement
nouveaux dans l’espace artistique roumain et international. Durant trois mois,
nous y avons fait de la recherche, des répétitions et des événements avec du
public, en respectant les restrictions en vigueur. Nous avons considéré qu’il
était opportun de travailler à l’extérieur, en pleine nature, où la
distanciation physique était possible et le public a été très content de se
joindre à nous. La dimension de la réponse positive du public nous a d’ailleurs
épatés. J’exprime là mon sentiment personnel, car j’ai participé au concert
« Harmony of Disaster », déroulé sur la digue dont les plaques de
béton se sont transformées en gradins d’amphithéâtre pour les spectateurs. *Lors
du concert, les gens nous ont dit qu’ils s’étaient sentis transportés à travers
un portail, dans une atmosphère totalement spéciale. Certes, ceux qui avaient
déjà écouté une telle musique, jouée en plein air et dans un espace unique
comme le Parc naturel Văcărești, étaient tout de même peu nombreux. »
Quant
à l’avenir, l’artiste Diana Miron avouait que : « Nous voulons
continuer cette collaboration, pour qu’elle devienne un grand ensemble – moi et
Laurențiu Coțac avons cette idée de créer le premier orchestre de musique
contemporaine de Roumanie, comme cela existe dans de nombreux autres pays. Nous
croyons que nous aussi, nous avons besoin de culture, de culture alternative et
de créativité, soutenues également par les autorités et par les programmes
culturels, afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie d’une ville
métropole telle que Bucarest, mais aussi pour élargir nos esprits et nos
perspectives. », a conclu
l’artiste Diana Miron, participante au projet « Becoming Landscape -
Tenter de devenir paysage ».