La productrice Anda Ionescu, sélectionnée pour le programme Berlinale Talents
Corina Sabău, 14.08.2021, 14:20
Trois cinéastes de Roumanie – la productrice Anda Ionescu, la directrice de la photographie Biró Boróka et lactrice Marina Palii – ont participé cette année au programme Berlinale Talents, qui se déroule au sein du Festival de film de Berlin. Notre invité du jour est Anda Ionescu, productrice de quatre films roumains qui ont tous eu leur première mondiale en 2020, dans différents festivals internationaux : « Mia îşi ratează răzbunarea » / « Mia rate sa vengeance » de Bogdan Theodor Olteanu, « Otto Barbarul » / « Otto le barbare » de Ruxandra Ghiţescu, « Noi împotriva noastră » / « Nous contre nous-mêmes », signé Andra Tarara et « Tatăl nostru » / « Notre père » dAndrei Dăscălescu. La rencontre dAnda Ionescu avec le cinéma en tant quindustrie a eu lieu durant ses études au Danemark, à lUniversité dAarhus. Là-bas elle a fondé Aarhus Short Film Challenge, un festival de court-métrages qui encourageait les étudiants et les diplômés à faire des films indépendants. A la même époque, avec quelques amis passionnés de cinéma, elle a fondé lassociation FilmSense pour développer une plateforme de promotion du cinéma et mettre en place des programmes déducation. En 2016, elle a travaillé dans une équipe internationale sur une mini-série de science-fiction filmée au Qatar. Après cela, elle sest lancée dans la production et a commencé à travailler sur le développement et le financement des quatre films qui ont eu leur première lannée dernière.
Cest de ses productions que nous nous sommes entretenus avec elle, mais aussi de latelier Berlinale Talents auquel elle a participé le mois dernier. Ce programme, qui a lieu au même moment que la Berlinale, réunit chaque année des jeunes talentueux du milieu du cinéma. Lidée cest de leur offrir une plateforme pour se rencontrer, pour développer leurs réseaux professionnels, mais aussi pour participer à des sessions de formation avec de grands noms de lindustrie. Anda Ionescu : « Cétait une semaine avec beaucoup dinformations, de nouveautés, avec des discussions, des débats, une semaine très créative. Cest intéressant, on vit pratiquement dans une bulle pendant cinq jours, où du matin au soir on est dans toute sorte de programmes, il faut choisir parmi les différentes possibilités proposées pour en profiter au maximum. Cétait une expérience très particulière. Importante pour toute personne travaillant dans le cinéma, mais surtout pour les producteurs. Pour nous, cest essentiel détablir des liens avec dautres producteurs, car parfois cest préférable de produire un film avec plusieurs partenaires. Cest pourquoi ces ateliers et ces événements sont très utiles, cela permet de se connaître et ça aide à trouver des collaborateurs pour des projets futurs. Cest important de faire avancer les projets, de les faire passer au niveau supérieur. Dans le même temps, grâce à Berlinale Talents, jai pu rencontrer et discuter avec des réalisateurs et des scénographes dont on peut beaucoup apprendre. Quelle chance de discuter pendant une heure avec des artistes tels le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul ou avec la réalisatrice de documentaires Kirsten Johnson ! Cétaient des discussions très importantes avec des gens quil nest pas aisé de rencontrer, une opportunité de grandir de beaucoup de points de vue différents. »
Anda Ionescu a produit deux films indépendants, cest-à-dire sans financement du Centre national de la cinématographie de Roumanie, avec Tangaj Production, où elle est associée avec Anamaria Antoci : le film de fiction « Mia rate sa vengeance » et le documentaire « Nous contre nous-mêmes ». Pour « Otto le barbare », Anda Ionescu a été productrice déléguée via Alien Film, et dans « Notre père », elle a été la productrice principale. Anda Ionescu, sur ses motivations à travailler sur chacun de ces projets : « Je crois que jai résonné très fort avec ces histoires et leurs auteurs. Avant de travailler sur les projets de Andra Tarara et de Andrei Dăscălescu, je ne soupçonnais pas que les documentaires personnels pouvaient mattirer, mais je me suis rendu compte que finalement cette direction mattirait. Les quatre projets mont attiré dès le début, jai senti une authenticité, et je crois que cest la première chose, de résonner avec ce quon te propose. En tant que producteur, il faut être motivé, il faut beaucoup aimer ton travail et il faut croire jusquau bout que tel ou tel projet pourra se réaliser. Je me suis proposée de prendre des projets très différents et de travailler autant que possible, dapprendre, cétait cette énergie de début-là. Et les choses ont pris aussi car jai rencontré les bonnes personnes pour mener à bien ces projets. Je men réjouis, car tous ces projets mintéressaient, je souhaitais voir le travail sur un documentaire, je voulais travailler tant avec des débutants, quavec des réalisateurs avec de lexpérience, qui étaient à leur deuxième ou troisième film, comme Bogdan Theodor Olteanu et Andrei Dăscălescu. Donc le travail sur ces quatre films a été une expérience très complexe, car les projets sont très différents. Cela a été intense et exigeant à un moment donné, car tous ces films ont eu leur première la même année. Mais tout sest bien passé et jespère continuer avec la même énergie. » (Trad. Elena Diaconu)