Caisă » (Abricot) – le meilleur documentaire au Festival ASTRA et au Gala des Prix Gopo
« Caisă » (Abricot), le documentaire réalisé par Alexandru Mavrodineanu et présenté en première mondiale au Festival TIFF 2018, sest vu décerner, lannée dernière, le prix du meilleur film inscrit dans la sélection roumaine du Festival de film ASTRA. « Caisă » a également décroché le prix du meilleur documentaire 2018, lors du Gala des Prix Gopo. « Caisă » nous offre une perspective troublante de la société roumaine, mettant le focus sur un homme qui ne se laisse pas contaminer par le cynisme général et offre à plusieurs jeunes un refuge et une chance. Le film raconte de manière captivante la relation imprévisible entre un entraîneur de boxe et son meilleur élève, ainsi que les luttes qui se déroulent au-delà du ring. Dans une salle dentraînement située dans la banlieue bucarestoise, un entraîneur de boxe en fin de carrière, (Dumitru Dobre) travaille à faire dun groupe denfants provenant de milieux défavorisés les futurs champions juniors. Déçu mais tenace, lentraîneur met son espoir dans un jeune garçon talentueux de 13 ans surnommé « Caisă » (Abricot) (Cristian Palcuie).
Corina Sabău, 10.08.2019, 13:24
« Caisă » (Abricot), le documentaire réalisé par Alexandru Mavrodineanu et présenté en première mondiale au Festival TIFF 2018, sest vu décerner, lannée dernière, le prix du meilleur film inscrit dans la sélection roumaine du Festival de film ASTRA. « Caisă » a également décroché le prix du meilleur documentaire 2018, lors du Gala des Prix Gopo. « Caisă » nous offre une perspective troublante de la société roumaine, mettant le focus sur un homme qui ne se laisse pas contaminer par le cynisme général et offre à plusieurs jeunes un refuge et une chance. Le film raconte de manière captivante la relation imprévisible entre un entraîneur de boxe et son meilleur élève, ainsi que les luttes qui se déroulent au-delà du ring. Dans une salle dentraînement située dans la banlieue bucarestoise, un entraîneur de boxe en fin de carrière, (Dumitru Dobre) travaille à faire dun groupe denfants provenant de milieux défavorisés les futurs champions juniors. Déçu mais tenace, lentraîneur met son espoir dans un jeune garçon talentueux de 13 ans surnommé « Caisă » (Abricot) (Cristian Palcuie).
Nous avons parlé avec le réalisateur Alexandru Mavrodineanu de la façon dont il a découvert cette histoire émouvante et humaine, de la façon dont il a réalisé ce documentaire à partir de zéro, sans équipe et sans financement, et de la façon dont lhistoire de gens que lon connaît par hasard peut devenir votre propre histoire. Alexandru Mavrodineanu parle de laccueil que le public a fait a son documentaire. « Il a été perçu dans plusieurs registres. Certains spectateurs y ont vu avant tout le drame social. Jai pourtant été content de constater que la plupart des spectateurs ont vu dans ce documentaire une histoire humaine, comme je lavais perçue moi-même : un hommage à ces petits héros anonymes qui sont autour de nous et qui font leur travail chaque jour. Ces gens-là sont pour moi une source dinspiration et à chaque fois que jenvisage de réaliser un film, cest dans cette direction que je me sens toujours attiré. Le personnage principal de ce film, lentraîneur Dobre, est pour moi un tel héros. »
Alexandru Mavrodineanu a commencé ce documentaire en 2013, alors quil venait dachever « LHomme oiseau ». A ce moment-là, le réalisateur navait aucun autre projet, pourtant, en changeant de salle de gym, il a rencontré lentraîneur Dobre et son élève, Caisă. Au début, Alexandru Mavrodineanu avait construit son film autour de Caisă, voulant raconter une histoire sur un être qui dépasse sa condition. Il a filmé plus de 350 heures et a fait 6 mois de montage pour se rendre compte quil faisait fausse route et que le vrai personnage de son film était, en fait, lentraîneur qui, à chaque fois, simplique émotionnellement et risque, à chaque fois, de perdre tout ce quil a construit, Caisă nétant pas son premier élève qui décide un beau jour de renoncer à la boxe.
Alexandru Mavrodineanu. « Jai rencontré Dobre et Caisă le jour même où javais changé de salle de gym. Et ils mont charmé, ils mont ensorcelé et je me suis lancé dans cette aventure presque inconsciemment, sans savoir comment jallais obtenir un financement et sans avoir une équipe pour réaliser le film. Pourtant, les relations entre ce des deux êtres étaient si belles et elles mont séduit à tel point, que jai décidé daller prendre ma caméra et commencer à filmer. Après les premiers jours, je me suis rendu compte que la caméra les aimaient aussi, ce qui est indispensable pour tout documentaire. On peut avoir une histoire magnifique ; si les personnages ne réussissent pas à transmettre une émotion, cela ne suffit pas. Ce fut une épreuve difficile par endroits : cest inouï le temps que jai pu passer auprès deux et souvent je me rendais compte que cétait en quelque sorte inutile. Parfois javais la sensation que ce que je filmais ne serait pas utile pour le film, mais jétais presque obsédé par cette histoire. Le film repose sur une structure dramatique, propre plutôt aux films de fiction, et cest peut-être une des raisons pour lesquelles il a été apprécié du public. Je lai construit ainsi car, même si cest un documentaire, il ne suffit pas de présenter tout simplement les personnages et leur histoire. On peut avoir les personnages les plus forts, il faut encore trouver une intrigue qui éveille lintérêt du spectateur. »
Alexandru Mavrodineanu a réalisé plusieurs documentaires et courts-métrages, pourtant, parmi eux, « Caisă » occupe une place à part. « Aucun autre de mes films na suscité ce genre de réactions. Je me suis rendu compte que ce documentaire a la capacité démouvoir et déveiller chez les spectateurs ce quil y a de meilleur en eux. Et cest ce qui me comble. Nous, les cinéastes, dhabitude une critique favorable nous réjouit, nous sommes contents quand dans notre monde on dit que nous avons réalisé un bon film, on nous donne éventuellement la chance de réaliser un autre film, pourtant, la vraie raison pour laquelle nous faisons du cinéma, cest de toucher le public et que nos films aient un impact. » (Trad. : Dominique)