Le Gala des prix du magazine l’Observateur culturel
La 13-e édition du Gala des Prix de la revue « Observator cultural » a eu lieu le 9 avril, au Théâtre Odeon de Bucarest. L’occasion pour RRI d’inviter au micro Ovidiu Şimonca, rédacteur en chef adjoint de la publication, pour parler des points forts du gala, tout en se penchant sur la littérature roumaine contemporaine et sur l’intérêt que les maisons d’édition occidentales prêtent aux écrivains roumains. Parmi les coups de cœur de ce 13-e gala, mentionnons le prix de l’Observateur universitaire « Observator Universitas » que les étudiants en lettres ont accordé cette année à un volume de poésie.
Corina Sabău, 04.05.2019, 01:09
La 13-e édition du Gala des Prix de la revue « Observator cultural » a eu lieu le 9 avril, au Théâtre Odeon de Bucarest. L’occasion pour RRI d’inviter au micro Ovidiu Şimonca, rédacteur en chef adjoint de la publication, pour parler des points forts du gala, tout en se penchant sur la littérature roumaine contemporaine et sur l’intérêt que les maisons d’édition occidentales prêtent aux écrivains roumains. Parmi les coups de cœur de ce 13-e gala, mentionnons le prix de l’Observateur universitaire « Observator Universitas » que les étudiants en lettres ont accordé cette année à un volume de poésie.
Pourtant, notre discussion a eu comme point de départ le prix de l’Observateur Lyceum, un projet lancé en 2016 par la revue « Observator cultural », avec le soutien du Musée national de la littérature roumaine, selon le modèle du prestigieux prix Goncourt des lycéens. Arrivé à sa quatrième édition, le concours dont le jury a été composé d’élèves des plus prestigieux lycées de la capitale roumaine, se propose de créer une plateforme de communication entre les écrivains roumains contemporains et les jeunes lecteurs afin de leur faire découvrir la littérature roumaine et leur donner goût à la lecture.
Ovidiu Şimonca : « Encore une fois, ce concours s’est avéré une expérience des plus intéressantes, puisqu’elle a permis aux élèves, membres du jury, de nous rendre visite à la rédaction pour discuter ensemble des livres figurant dans la section Prose. Et je me dis que parmi ces jeunes se trouvent, en fait, les futurs critiques littéraires et les futurs lecteurs professionnels de littérature roumaine. Il convient de mentionner que les élèves ayant fait partie du jury des prix de l’Observateur Lyceum bénéficient des conseils d’un professeur extraordinaire qui les encourage à lire de la littérature roumaine contemporaine. Quant au prix de l’Observateur Universitaire nouvellement imaginé, on a fait entièrement confiance aux étudiants des Facultés de Lettres des grandes Universités de Roumanie – Bucarest, Cluj, Iaşi et Sibiu – qui ont décidé d’accorder leur vote à un volume de poésie. Comme quoi, il existe toujours un public qui s’intéresse à la lecture, il existe toujours un bel avenir pour la littérature roumaine, il existe aussi une offre suffisamment riche, en revanche, on devrait continuer à œuvrer pour que la littérature roumaine se fasse connaître au niveau international. »
Cette année, le prix de l’Observateur Lycéum a été remis à Cristina Andrei et à son volume Matriarcat, paru aux éditions Nemira. Quant au prix de l’Observateur Universitas, il a été accordé à Robert Gabriel Elekes pour son volume Un drone qui ne veut que de moi paru à la Maison d’Edition Max Blecher.
Nous avons discuté avec Ovidiu Şimonca de cette nouvelle tendance des éditeurs de parier sur les écrivains roumains : « Je trouve très inspirée cette décision des éditions Humanitas de publier de plus en plus d’écrivains roumains. La romancière Andreea Răsuceanu, à la tête de la section consacrée aux Auteurs roumains, a choisi l’année dernière de très bons livres et elle continue à publier de la très bonne littérature. Cette compétition entre les maisons d’éditions Humanitas, Nemira et Polirom est vraiment bénéfique pour la littérature contemporaine. Il suffit de regarder les titres parus jusqu’à présent pour prédire d’une bonne année littéraire, avec pas mal de livres qui seront achetés et dont on parlera par la suite. Une année tout aussi bonne que 2018. »
Bien que foisonnante, la littérature roumaine contemporaine ne cesse de s’enrichir, l’appréciation que lui vouent le public et les éditeurs est croissante, il est donc important de la promouvoir et de la faire traduire bien plus qu’elle ne l’est à présent, considère Ovidiu Şimonca. Autrement dit, les éditeurs roumains devraient s’y impliquer davantage, il faudrait chercher et trouver des traducteurs professionnels qui travaillent sur la littérature roumaine. C’est comme ça que nous nous imposeront sur le marché international.
Ovidiu Șimonca, rédacteur en chef adjoint de la revue Observator Cultural : « Les années antérieures, nous avons eu des œuvres d’auteurs roumains traduites surtout en allemand et en espagnol, des traductions très bien reçues par les critiques étrangers. Je pense avant tout au roman « Une matinée perdue » de Gabriela Adameşteanu, traduit en allemand par Eva Ruth Wemme et paru aux Editions Aufbau, et je pense aussi au succès rencontré par les livres « Orbitor » et « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu en Amérique Latine et en Espagne. En fait, « Orbitor » a été le Livre de l’année 2017 en Espagne. Je mentionnerais ensuite le succès des livres de Nora Iuga en Allemagne, les chroniques en sont la preuve incontestable. Mais, le plus souvent, nous ne parvenons pas à accéder aux grandes maisons d’édition, qui créent la cote d’un auteur dans le contexte de la littérature universelle. Avant 2007, donc avant notre entrée dans l’Union européenne, il y a eu un intérêt croissant pour la littérature roumaine, ce fut aussi le moment où l’Institut culturel roumain a dressé son premier programme de traductions. 20 livres ont ainsi rencontré de grands éditeurs et des auteurs roumains ont été présents à des Salons de livres de premier rang – Paris, Londres, Leipzig. Actuellement, je dirais que les grandes maisons d’éditions européennes, à quelques exceptions près, ne publient pas tellement des auteurs roumains. »
Lors du 13-e Gala des prix de la revue Observator Cultural, le poète, prosateur, dramaturge et traducteur Constantin Abăluţă a reçu le prix Opera Omnia. Dans la section « prose », le prix a été attribué à Gabrielei Adameşteanu pour son roman « Fontana di Trevi », paru aux Editions Polirom. Dans la section « Poésie », il y a eu deux auteurs récompensés – Cosmin Perța, pour son livre « Cântec de leagăn pentru generaţia mea/Une berceuse pour ma génération », paru chez Paralela 45, et Vasile Leac pour « Monoideal », publié aux Editions Nemira. (Trad : Ioana Stăncescu, Ileana Ţăroi)