La Foire internationale du livre Gaudeamus
« La Roumanie Centenaire », voilà le thème central de la 25ème édition de la Foire internationale de l’éducation et du livre Gaudeamus, qui s’est déroulée du 14 au 18 novembre au Pavillon Romexpo de Bucarest. Environ 600 titres et 50 événements – lancements et présentations de livres, débats, projections de film, lectures publiques – ont célébré le centenaire de la Grande Union des principautés roumaines et celui de la Grande Guerre. Il y avait une autre occasion à célébrer : 90 ans depuis la première transmission de Radio Roumanie ! Plus de 300 exposants étaient présents à cette édition de la foire : des maisons d’édition, des institutions d’enseignement, des diffuseurs de livres et de publications, des producteurs et des distributeurs de jeux éducatifs, des associations et des organisations actives dans les domaines de la culture et de l’éducation.
Corina Sabău, 24.11.2018, 11:17
« La Roumanie Centenaire », voilà le thème central de la 25ème édition de la Foire internationale de l’éducation et du livre Gaudeamus, qui s’est déroulée du 14 au 18 novembre au Pavillon Romexpo de Bucarest. Environ 600 titres et 50 événements – lancements et présentations de livres, débats, projections de film, lectures publiques – ont célébré le centenaire de la Grande Union des principautés roumaines et celui de la Grande Guerre. Il y avait une autre occasion à célébrer : 90 ans depuis la première transmission de Radio Roumanie ! Plus de 300 exposants étaient présents à cette édition de la foire : des maisons d’édition, des institutions d’enseignement, des diffuseurs de livres et de publications, des producteurs et des distributeurs de jeux éducatifs, des associations et des organisations actives dans les domaines de la culture et de l’éducation.
Plusieurs invités viendront au micro nous présenter les nouveautés éditoriales de cette 25ème édition de la Foire internationale Gaudeamus. Bogdan-Alexandru Stănescu est coordinateur éditorial de la collection de littérature étrangère des Maisons d’édition Polirom. George Orwell, « Comment j’ai tué un éléphant », est un des lancements-phare dans la collection « Biblioteca Polirom » qu’il dirige. Bogdan-Alexandru Stănescu affirme que « Le volume rassemble des essais, en partie des souvenirs de George Orwell sur la période où il travaillait pour la police impériale indienne en Birmanie, entre 1922 et 1927. Parmi ceux-ci, on trouve même des essais sur la période de pauvreté qu’Orwell s’est auto-imposée. Ces écrits réussissent encore mieux que son journal à dresser le portrait de l’écrivain britannique. Autre nouveauté de la collection « Biblioteca Polirom » est « Pourquoi écrire » de Philip Roth, dans l’excellente traduction de Radu Pavel Gheo. Un livre d’essais, d’interviews, de confessions, le dernier livre que l’écrivain a vu paraître de son vivant chez la prestigieuse maison d’édition Library of America. Le volume réunit aussi des fragments autobiographiques publiés par Roth entre 1960 et 2014, mais aussi des débats, Philipe Roth étant un polémiste redoutable. Lors de cette dernière édition de la Foire Gaudeamus, le public s’est vu proposer le premier volume de correspondance « Une vie épistolaire» d’Anton Tchekhov. Traduit et dirigé par Sorina Bălănescu, le volume réunit les lettres envoyées par Tchekhov entre 1879 et 1890. Nous avons prévu de réunir la correspondance de l’écrivain russe en trois volumes, mais il ne serait pas surprenant qu’un quatrième tome voie le jour. »
La maison d’édition Humanitas propose une nouvelle collection depuis l’année dernière, « Ecrivains roumains contemporains ». Andreea Răsuceanu, la coordinatrice de cette collection, est déterminée à mettre en avant la diversité de la littérature roumaine contemporaine. Elle nous parle des nouveautés de la collection au moment de la Foire internationale Gaudeamus. Andreea Răsuceanu : « Nous avons prévu trois sorties importantes. La première est le roman « Transparenţa », « La transparence », de Radu Vancu. C’est un roman érudit, semi-fantastique, qui fait penser à l’univers de Mircea Cărtărescu. Cette très belle histoire d’amour se passe dans un Sibiu mythique, elle redessine ainsi la cartographie de la ville et la fait rentrer dans la série des villes explorées grâce à la fiction. Un autre titre qui sort au moment de la foire est un volume de nouvelles, « Guadalajara » de Iulian Popa. C’est un recueil de début et on remarque tout de suite sa voix, il m’a suffit de lire quelques textes pour être sous le charme. Les nouvelles ont un air d’étrangeté, de mélancolie, et elles abordent des sujets comme la crise dans le couple, la solitude, la vieillesse ou le manque actuel de communication. C’est une écriture dans laquelle je crois et j’espère que Iulian Popa arrivera à trouver son public. Le dernier titre dont je veux vous parler est un volume collectif, qui s’appelle « 16 prosateurs contemporains » et qui réunit les plus importants écrivains roumains contemporains de prose. »
Une autre collection qui table sur le succès de la littérature roumaine contemporaine a été lancée cette année par la maison d’édition Nemira et s’appelle n’autor. Une collection qui, à l’instar d’un kaléidoscope, parle de n-èmes façons du monde où l’on vit, des réalités d’hier et d’aujourd’hui, étalant les fragments de cette réalité multiple dont est faite la société, de Roumanie et d’ailleurs, une société en perpétuel mouvement. Eli Bădică, à la fois initiatrice et coordinatrice de la collection affirme que « Nous lançons un nouveau titre à l’occasion de la foire. Il s’agit du roman signé par Irina Georgescu Groza, et intitulé « Noaptea dintre lumi », « La nuit de l’entre-deux mondes ». Irina avait débuté il y a deux ans à la Maison des paris littéraires, avec un volume de récits. Aujourd’hui, elle récidive avec un roman splendide, dont le protagoniste principal est une fillette aux dons particuliers. L’action a lieu pendant l’époque communiste. Evidemment, dans l’ensemble, la littérature étrangère a une capacité à se faire connaître et à être promue auprès de son public qui est bien supérieure à ce qu’on peut espérer pour la littérature autochtone. Cependant, les réactions qui me sont parvenues depuis le lancement de cette collection, n’autor, me rendent optimiste. Lors des tournées de promotion de nos titres, j’ai rencontré, évidemment, des libraires. Ces gens connaissent mieux que quiconque les goûts du public. Eux-mêmes sont optimistes. Alors je le suis forcément aussi. Les nouveaux titres ont reçu un accueil enthousiaste de la part du public. On parle des auteurs tels Raluca Nagy, avec son volume intitulé « Un cheval dans un océan de cygnes », de Goran Mrakić, avec ses « Histoires du garage », et de bien d’autres encore. Les bloggeurs, le public, les journalistes, tous ont bien accueilli ces parutions. Je fais donc confiance au flair des lecteurs roumains, et je crois que c’est un moment faste pour la littérature roumaine, pour les écrivains roumains, qui commencent à se faire connaître, à avoir leur public. Un public qui commence à comprendre que les écrivains roumains n’ont rien à envier aux écrivains étrangers ».(Trad. Elena Diaconu, Ionut Jugureanu)