Astra Film Fest
Plus de 400 événements cinématographiques ont figuré à l’affiche de la 25ème édition du Festival International de Film Astra, qui a eu lieu à Sibiu du 15 au 21 octobre, dans 9 salles de cinéma spécialement aménagées au centre ville. L’occasion pour le public et les professionnels du cinéma de visionner 128 films de non-fiction d’une trentaine de pays, dont 55 en compétition officielle.
Corina Sabău, 27.10.2018, 10:35
Plus de 400 événements cinématographiques ont figuré à l’affiche de la 25ème édition du Festival International de Film Astra, qui a eu lieu à Sibiu du 15 au 21 octobre, dans 9 salles de cinéma spécialement aménagées au centre ville. L’occasion pour le public et les professionnels du cinéma de visionner 128 films de non-fiction d’une trentaine de pays, dont 55 en compétition officielle.
Sur les 17 films ayant pour thème la Roumanie des dernières décennies, 13 étaient en compétition officielle, 2 au menu des programmes thématiques, et 2 faisaient partie de la section Rétrospective. Cette année, neuf productions roumaines ont figuré dans la section Astra Film Festival Roumanie, trois dans celle consacrée aux courts métrages (Diana de Ozana Nicolau, Marie de Letitia Popa, My Father Imre de Andreea Stiliuc) et un autre dans la compétition dédiée aux étudiants (Si les objets peuvent parler de Luiza Parvu et Toma Peiu).
Pour cette 25ème édition du festival, les réalisateurs se sont penchés sur des thèmes délicats et sensibles tels que le conflit entre les générations, les effets du passage du temps, la quête de l’identité nationale au sein d’un monde divisé et en perte de logique ou encore le rôle du destin. Plusieurs films déjà primés ont figuré à l’affiche de l’édition Astra Film Festival de cette année, comme « Nussbaum 95736 » de Csibi Laszlo, primé en 2017 au Festival de film Near de Nazareth, au Berlin Flash Film Festival et au Hollywood International Independent Documentary Awards ou « Licu, une histoire roumaine » d’Ana Dumitrescu, premier prix de l’édition 2017 du festival DOK de Leipzig.
Csilla Kato, en charge du programme de l’Astra Film Festival précise : « L’édition de cette année a ouvert avec « Transalpina – la route des Rois », un documentaire signé par Dumitru Budrala, qui n’est nul autre que le fondateur et le directeur du festival. Le choix de ce film s’est fait en lien avec le contexte du centenaire de la Grande Union de Roumanie. Il raconte l’histoire d’un chemin qui traverse les Carpates Méridionales, emprunté normalement par les bergers pour la transhumance. Cette route, qui date de la période de l’entre-deux-guerres, a été construite à l’époque de l’union des principautés roumaines de Transylvanie et de Valachie. Peut-être que l’idée de faire un film sur une route peut sembler bizarre. Mais, le réalisateur, Dumitru Budrala, a écouté et déchiffré les histoires qui tournent autour de ce chemin. Son documentaire présente les légendes des géants qui, dit-on, peuplaient jadis l’endroit, mais aussi des informations historiques et géographiques ou des témoignages d’archives de ceux qui ont assisté à la cérémonie d’inauguration de cette route par le roi Carol II. »
Le thème central de la section Rétrospective de l’édition 2018 du Festival de film Astra est « La route vers l’Europe ». Elle a réuni dix films, dix histoires inhabituelles autour du trajet effectué par les anciens pays communistes vers l’Europe. Deux de ces productions sont de Roumanie.
Csilla Kato, directrice de programmes d’AFF : « Les thèmes portés à l’écran par les films inscrits dans la section Rétrospective tournent principalement autour du choc culturel ressenti au moment où l’Ouest et l’Est se rencontrent. D’une part, le choc culturel ressenti par ceux qui sont partis en Occident à la recherche d’un emploi et de l’autre, la façon dont leurs pays d’origine ont changé au cours des années. Prenons l’exemple du film « Our Street » (Notre rue) signé par Marcin Latallo, de France, qui raconte l’expérience vécue par une famille qui travaille dans la même fabrique depuis des décennies et qui, à un moment donné, se retrouve au chômage parce que l’entreprise ferme ses portes et se transforme en centre commercial. On a l’occasion de jeter aussi un coup d’œil sur la période post-soviétique grâce à deux films : un de Russie et l’autre de Transnistrie qui esquissent des portraits de personnages complètement déboussolés par les changements qui se produisent autour d’eux. Il y a aussi deux productions qui parlent de la guerre en Yougoslavie. Concernant la Roumanie des années 90, et bien, le public a pu en apprendre davantage grâce à des films très actuels. Il s’agit de « Après la révolution » de Laurentiu Calciu, sorti en 2010 et du « Champion des Balkans » réalisé par Kincses Reka, en 2006. Ce sont deux productions encore d’actualité puisque la Roumanie a vécu à l’époque des événements qui n’ont pas encore trouvé d’explication. Et puisque la section Rétrospective s’est proposé de donner la parole à la société civile aussi, je voudrais mentionner un film letton sur la première parade LGBT et sur la réaction de la population locale au moment de la marche. Je ne saurais terminer sans mentionner le documentaire « Le nouvel Eldorado », le tout premier film sur l’exploitation minière de Rosia Montana ».
28 documentaires ont proposé cette année au public de Sibiu une incursion inédite dans l’avenir. Une semaine durant, sous la coupole d’un Dôme placé au beau milieu de la Grande Place de la ville, les spectateurs ont vécu l’expérience d’une prise de contact avec le futur à travers 10 films en réalité virtuelle et 18 en 360 degrés. Réunis dans la section « L’avenir est aujourd’hui », les documentaires sont réalisés par des nouvelles technologies.
Lancé en 1993, le Festival International du Film documentaire Astra se déroule sous le haut patronage du chef de l’Etat roumain, et contribue fortement au développement de la cinématographie documentaire de cette partie de l’Europe.