« Un pas derrière les séraphins »
« Un pas derrière les séraphins » – le premier long métrage de Daniel Sandu – est sorti en salles fin septembre. Dans nombre des 35 villes de Roumanie où il a été diffusé, des projections supplémentaires ont dû être prévues à la demande des spectateurs. L’histoire de ce film, dont le réalisateur signe aussi le scénario, est à 80% réelle ; elle raconte l’expérience d’un élève des années ’90 qui fait des études de théologie. Gabriel, interprété par Ştefan Iancu, est un adolescent qui souhaite devenir prêtre et qui suit les cours d’un séminaire théologique orthodoxe. Au début, il tâche de s’adapter, mais il finit par se rendre compte que le système dans lequel il était intégré était corrompu et abusif.
Corina Sabău, 04.11.2017, 13:06
« Un pas derrière les séraphins » – le premier long métrage de Daniel Sandu – est sorti en salles fin septembre. Dans nombre des 35 villes de Roumanie où il a été diffusé, des projections supplémentaires ont dû être prévues à la demande des spectateurs. L’histoire de ce film, dont le réalisateur signe aussi le scénario, est à 80% réelle ; elle raconte l’expérience d’un élève des années ’90 qui fait des études de théologie. Gabriel, interprété par Ştefan Iancu, est un adolescent qui souhaite devenir prêtre et qui suit les cours d’un séminaire théologique orthodoxe. Au début, il tâche de s’adapter, mais il finit par se rendre compte que le système dans lequel il était intégré était corrompu et abusif.
« J’ai souhaité proposer un autre type de film roumain » – explique Daniel Sandu : « La première condition a été de réaliser un film que le public souhaite voir plusieurs fois, car il y a beaucoup de films roumains très appréciés et primés, mais après les avoir vus la première fois, on ne ressent pas le besoin de les revoir. Les films qui m’inspirent, moi, sont ceux – pour la plupart américains – que je peux revoir des dizaines de fois sans jamais me lasser. C’est une sensation que je vis rarement et je souhaiterais que mon premier long métrage compte parmi ces films que le spectateur a envie de revoir. Qu’il soit une alternative aussi bien aux films roumains, célèbres et minimalistes, qu’aux grands succès américains du cinéma – que nous ne pouvons pas égaler avec les moyens dont nous disposons en Roumanie. »
Les héros du film « Un pas derrière les séraphins » sont le prêtre maléfique Ivan, interprété par Vlad Ivanov, et l’adolescent Gabriel, interprété par Ştefan Iancu, acteur qui en était à son premier rôle dans un long métrage : « Je me suis réjoui de voir que Daniel s’intéressait à ce genre de film américain, ce qui a stimulé encore plus mon intérêt pour ce long métrage. J’aimerais préciser que les films minimalistes et les films européens en général ne me posent aucun problème – et certainement à lui non plus. J’aime ces films, mais, après tant de minimalisme, j’ai envie de voir aussi autre chose. Alors j’ai été curieux de voir à quoi allait ressembler un film construit selon le schéma classique du film américain, mais réalisé en roumain. Au moment où je me suis rendu compte quelle orientation Daniel souhaitait donner à son film, j’ai été fasciné – et très curieux de voir comment il allait s’y prendre. En regardant le film, j’ai été stupéfait de constater à quel point il était proche de ce que j’aimerais voir dans les films roumains. Je dois dire que je me sens très proche des films américains, pour avoir grandi avec. »
Bien que le film soit inspiré des expériences vécues par le réalisateur en tant qu’élève d’un séminaire théologique orthodoxe, Daniel Sandu affirme ne pas avoir eu l’intention de s’en prendre à l’Eglise Orthodoxe. Pourtant, des prêtres ont réagi sur Facebook, avertissant les chrétiens que le film « Un pas derrière les séraphins » dénigrait l’Eglise.
Daniel Sandu : « Nous nous sommes attendus à de telles réactions et il y a eu effectivement des réactions subjectives de la part de certains représentants de l’église. Il ne s’agit pas d’un point de vue officiel. Ce qui est curieux, c’est que toutes ces réactions sont apparues deux semaines avant la sortie du film en salles ; ces gens-là ne parlaient donc pas en connaissance de cause, ce qui ne les a pas empêchés de donner leur avis sur le film et de le critiquer de la manière la plus « orthodoxe » – pour ainsi dire. Les critiques les plus étranges ont également été les plus sympathiques : moi et l’acteur qui a joué le rôle principal, nous étions assimilés à Satan. En me décidant de porter cette histoire à l’écran, je n’ai pas eu l’intention de déclencher un scandale pour me faire de la publicité. Le scandale a éclaté autour de l’histoire dont les personnes qui avaient réagi ignoraient les détails. »
Ştefan Iancu nous parle de l’expérience de son premier long-métrage : « Le tournage a été divisé en trois grands segments, pour marquer l’écoulement du temps, le passage d’une saison à l’autre. 10 jours de tournage ont été alloués à chaque segment. A part les périodes quand je n’avais pas de tournage, le plus difficile pour moi a été de construire une évolution de Gabriel, dans l’ordre chronologique. Au début, Gabriel a certaines idées, une certaine attitude, mais, petit à petit, il commence à changer. Et comme les tournages ne respectaient pas l’ordre chronologique de l’histoire, je devais parfois interpréter une scène de la fin du film où Gabriel devait avoir un certain aspect et une certaine façon d’être. Ensuite j’interprétais une scène du début du film, où je portais des lunettes, j’avais une autre coupe de cheveux… Et il n’était pas toujours facile de faire des sauts comme ça, d’un Gabriel à l’autre. »
Ali Amir, Alfred Wegeman, Ştefan Mihai, Niko Becker, Ilie Dumitrescu Jr., Cristian Bota, Marian Popescu et Radu Botar ont complété la distribution du film « Un pas derrière les séraphins ». ( Trad. : Dominique)