Festivals d’automne
Commençons par ce dernier, Festival national de l’Improvisation IMPRO, dont la 5e édition a réuni 75 acteurs, 17 spectacles, 2 sessions de débats et 8 ateliers de création sous le titre « Contes de nous ! » (Poveşti cu noi!). Des événements accueillis par le Musée national du paysan roumain. Mettre sur pied le tout premier festival d’improvisation de Roumanie, est-ce un acte de courage ? Réponse avec Monica Anastase, directrice créative de la manifestation : « Nous avons eu peur et elle n’est pas encore passée. Je sais que l’une des définitions du courage c’est de faire quelque chose en surmontant la peur. Or, nous montons sur scène sans savoir ce qui va se passer : c’est un risque que nous vivons. C’est le risque de se révéler soi-même de manières impossibles à contrôler à 100%. Ce qui est merveilleux, c’est qu’une fois ce risque assumé, le public, les spectateurs nous rejoignent, parce qu’ils admirent ce courage. Et même si certains moments sont imparfaits, ce courage et cette plongée dans l’inconnu sont très appréciés. Nous aimons dire que l’improvisation est mise en scène dans la mesure où il existe des règles, comme dans le sport. Tout match, car l’improvisation a le même spécifique, tout match donc est joué en équipe et suit des règles. Mais c’est tout. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver. C’est dire que l’improvisation, ce n’est pas le chaos total, mais on n’a pas non plus la capacité de tout contrôler. Selon le type de spectacle, il existe des règles plus ou moins nombreuses. Et puis, à part la structure proprement dite du spectacle, les suggestions des spectateurs, qui ne manquent jamais, d’ailleurs, offrent elles aussi une direction. »
Corina Sabău, 30.09.2017, 17:16
Commençons par ce dernier, Festival national de l’Improvisation IMPRO, dont la 5e édition a réuni 75 acteurs, 17 spectacles, 2 sessions de débats et 8 ateliers de création sous le titre « Contes de nous ! » (Poveşti cu noi!). Des événements accueillis par le Musée national du paysan roumain. Mettre sur pied le tout premier festival d’improvisation de Roumanie, est-ce un acte de courage ? Réponse avec Monica Anastase, directrice créative de la manifestation : « Nous avons eu peur et elle n’est pas encore passée. Je sais que l’une des définitions du courage c’est de faire quelque chose en surmontant la peur. Or, nous montons sur scène sans savoir ce qui va se passer : c’est un risque que nous vivons. C’est le risque de se révéler soi-même de manières impossibles à contrôler à 100%. Ce qui est merveilleux, c’est qu’une fois ce risque assumé, le public, les spectateurs nous rejoignent, parce qu’ils admirent ce courage. Et même si certains moments sont imparfaits, ce courage et cette plongée dans l’inconnu sont très appréciés. Nous aimons dire que l’improvisation est mise en scène dans la mesure où il existe des règles, comme dans le sport. Tout match, car l’improvisation a le même spécifique, tout match donc est joué en équipe et suit des règles. Mais c’est tout. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver. C’est dire que l’improvisation, ce n’est pas le chaos total, mais on n’a pas non plus la capacité de tout contrôler. Selon le type de spectacle, il existe des règles plus ou moins nombreuses. Et puis, à part la structure proprement dite du spectacle, les suggestions des spectateurs, qui ne manquent jamais, d’ailleurs, offrent elles aussi une direction. »
Les sessions IMPRO TALKS se sont poursuivies cette année aussi dans le cadre du Festival national d’Improvisation. Il s’agit de débats interactifs sur la manière dont les industries créatives se servent de l’improvisation pour écrire ou pour leur carrière en général. Un défi relevé entre autres par l’écrivaine Simona Popescu. Monica Anastase explique : « La section Impro Talks que nous avons lancée l’année dernière se propose de faire connaître au public le fait que le terme d’improvisation ne se limite pas à un sens négatif. L’auteure Simona Popescu a été très impressionnée de découvrir qu’elle utilisait elle-même des techniques de l’improvisation avec ses étudiants de la faculté de Lettres. En 2009 ils avaient écrit ensemble un roman collectif, « Rubik », fondé justement sur l’improvisation. La bonne nouvelle, c’est que pour cette 2e édition nous avons eu des invités étrangers et que tous ont été enchantés de ce qu’ils ont découvert sur place. Notre festival devient donc de plus en plus connu. Au moment où nous avons invité les artistes qui avaient participé l’année dernière, ils savaient déjà que c’est un très bon festival. Nous avons fait la sélection après avoir vu des spectacles de plusieurs pays. Cela fait 2 – 3 ans déjà que nous voyageons pas mal pour être au courant de ce qui se passe dans le domaine de l’improvisation au niveau international. »
Sachez aussi que la section internationale du Festival national d’Improvisation a comporté 3 spectacles en anglais, joués par des artistes de renommée mondiale. La troupe britannique The Maydays a présenté un spectacle d’histoires d’amour, Dave Morris et Missie Peters du Canada ont fait de l’improvisation à l’aide de la poésie, alors que la dernière soirée de festival les a tous réunis sur scène pour un spectacle surprise. Direction la ville de Turda maintenant, pour un festival de théâtre devenu déjà une tradition. Cette année la manifestation a élargi ses horizons pour devenir un festival international. Détails avec Cătălin Grigoraş, manager du théâtre Aureliu Manea de Turda : « C’est pour la première fois que la ville de Turda accueille tant d’événements en même temps, tant dans des espaces conventionnels que non conventionnels, tels l’ancienne fabrique de bière ou la mine de sel de Turda. La zone piétonne de la ville a servi elle aussi de scène de théâtre. Nous avons présenté une comédie musicale d’exception de Hongrie (The Woman Sitting 42th Seat) et un fabuleux spectacle de rue de la troupe du Teatro dei Venti d’Italie. S’y ajoute un spectacle de Pologne. Une autre pièce qui nous est très chère appartient au Théâtre du Nord de Satu Mare. Nous sommes contents de pouvoir compter sur l’administration locale et nous espérons que le milieu privé viendra nous rejoindre pour les futures éditions. Et pour cause. Turda dispose d’un potentiel extraordinaire : ses mines de sel, le castrum romain et bien d’autres monuments valent la peine d’être mis à profit et en valeur par ces événements. » (Trad. Valentina Beleavski)