La nature, l’homme et l’univers
Le Musée national Cotroceni, de Bucarest accueille jusqu’au 21 juin une exposition consacrée aux peintures d’Emil Ciocoiu, intitulée La nature, l’homme et l’univers”, d’après les trois grands thèmes de la création de l’artiste. La centaine de toiles exposées reflète « la grandeur de l’homme, la perfection de la nature et la splendeur de l’univers » affirme le critique d’art Marius Tiţa.
Luana Pleşea, 07.05.2016, 13:30
Le Musée national Cotroceni, de Bucarest accueille jusqu’au 21 juin une exposition consacrée aux peintures d’Emil Ciocoiu, intitulée La nature, l’homme et l’univers”, d’après les trois grands thèmes de la création de l’artiste. La centaine de toiles exposées reflète « la grandeur de l’homme, la perfection de la nature et la splendeur de l’univers » affirme le critique d’art Marius Tiţa.
L’artiste roumain Emil Ciocoiu, diplômé, en 1974, de l’Académie d’art Nicolae Grigorescu” de Bucarest, vit en Allemagne, à Aix-la-Chapelle (Aachen) depuis 1980. Ses liens avec la Roumanie restent pourtant très solides, comme le soulignait d’ailleurs le maire de la ville, Marcel Philippe: « il garde au fond de l’âme les racines roumaines. L’optimisme et une profondeur brillante se dégagent de son art ».
A l’invitation du peintre, Marcel Philippe a également participé au vernissage de l’exposition que l’on peut admirer sur les cimaises du Musée national de Cotroceni : « C’est un geste d’amitié que je voulais faire depuis longtemps envers le peintre Emil Ciocoiu. L’artiste est très apprécié en Allemagne, tout comme ici en Roumanie, comme je peux le constater. Les habitants d’Aix la Chapelle connaissent tous ses ouvrages et les thèmes qu’il illustre vont droit au cœur des gens. Dans bien de ses peintures, on retrouve des endroits d’Aix-la-Chapelle, mais aussi des scènes parlant du dialogue entre les différentes religions, un sujet très important. Notre ville décerne chaque année le Prix Charlemagne censé encourager le dialogue entre les peuples et les religions. Cette année, la distinction est attribuée au pape François. Cela fait maintenant plusieurs années que le peintre Ciocoiu se penche sur dialogue interreligieux. En outre, ses peintures sont vraiment extraordinaires et témoignent d’une technique spéciale. Je suis aussi très heureux que l’exposition ait lieu dans un cadre merveilleux comme celui-ci ».
Voici ce que le peintre Emil Ciocoiu nous a déclaré peu avant le vernissage de son exposition « La nature, l’homme et l’univers » : « J’aime bien les endroits où il y a des rivières, la mer, qui me fascinent et m’inspirent… J’ai peint à Baltchik, sur l’île de Grande Canarie ou à Venise. Ce sont surtout les contrées méridionales qui m’attirent, peut-être parce que moi-même je viens du Sud. J’adore aussi travailler en Italie, en France, dans le Midi, en Espagne. J’y ai puisé maintes sources d’inspiration. Parmi mes ouvrages, vous retrouverez des paysages d’Andalousie, de Mykonos, de Santorin, du Mont Saint-Michel, de Normandie. Sans oublier de mentionner la toile intitulée « Bonjour, Aix-la-Chapelle », où l’on peut voir la cité de Charlemagne et le Dôme érigé du temps de son règne, ainsi que l’Hôtel de ville ».
Dans la plupart des toiles d’Emil Ciocoiu, les couleurs chaudes dominent: « Ça peut être le rouge, comme dans « Sant Egidio », par exemple — une œuvre inspirée par la rencontre mondiale des religions, tenue à Aix-la-Chapelle. On y voit tous les représentants des religions tenir un seul livre dans leurs mains. A l’arrière plan, on aperçoit le Dôme. Devant lui, au premier plan, les nombreux représentants des différentes religions du monde figurent, petit à petit, un édifice, un Dôme. Sant Egidio est un mouvement mondial des religions, un dialogue des religions. Il ne s’agit pas d’unifier les religions, mais d’ouvrir le dialogue, car la paix, c’est par le dialogue qu’elle se met en place. Nous devons être tolérants les uns avec les autres, comprendre que nous appartenons à différentes cultures. Les cultures se conjuguent dans le dialogue, dans une harmonie que je souhaite — c’est ma façon de voir les choses. Nous traversons une période complexe, en raison des divergences entre les ethnies, les cultures, les religions, finalement. C’est pourquoi je propose la toile « Consensus » – il s’agit des symboles des 4 grandes religions réunis dans une seule œuvre monumentale. Ma suggestion est d’unir ces symboles dans un système harmonieux d’entente et de paix ».
Ceux qui franchissent le seuil de l’exposition « La nature, l’homme, l’univers » sont accueillis, à l’entrée, par une autre œuvre monumentale du peintre Emil Ciocoiu, intitulée « Source »: « Je l’ai choisie parce qu’elle contient des éléments qui nous exaltent, nous touchent, nous expriment… C’est l’océan primordial, dont nous sommes issus. Elle représente une source qui jaillit de l’océan, qui dégage une énergie — car nous sommes de l’énergie en mouvement — et qui monte vers l’infini. C’est ainsi que l’on peut résumer cette œuvre. Pourtant, on doit la contempler et la comprendre, car elle a une vibration tout à fait spéciale, qui nous incite à méditer sur le sens de notre existence ».
Presque tous les tableaux de cette exposition se retrouvent dans les pages d’un album qui porte le même titre — « La nature, l’homme, l’univers » — et dont l’auteur est le critique d’art Marius Tiţa: « L’album nous permet de suivre de plus près cette problématique — non pas dans la succession que propose l’exposition, mais plutôt comme un débat, comme une lecture plus proche de ce thème. Il prend l’homme comme point de départ, pour aboutir à l’univers, à ses grandes explosions d’énergie, à ses vibrations, à ses vortex créateurs de nouveaux mondes. S’y ajoute le thème de l’entente entre les religions, du dialogue interreligieux que l’on retrouve dans le chapitre « L’Homme ». Le début de l’album est réservé à la Nature, avec ses grands thèmes — y compris les fameuses fleurs solitaires qui nagent dans un océan de couleur, de vibration. On y retrouve également les villes d’Emil Ciocoiu, faites de touches figurant en fait des êtres humains ».
Une autre exposition du peintre Emil Ciocoiu a été ouverte en avril, dans le merveilleux musée de Michel-Ange, à Caprese Michelangelo. Des œuvres d’Emil Ciocoiu sont entrées dans les collections de la télévision de Cologne, de la Maison royale néerlandaise — Den Haag, du Musée d’Art sacré de Venise, de la Fondation Ludwig d’Aix-la-Chapelle, du Musée national d’art de la Chine, à Pékin, et du Musée national d’art de la Roumanie, à Bucarest. (trad. Mariana Tudose, Dominique)