La foire du livre Gaudeamus
Surnommée « la foire la plus lue», Gaudeamus s’est déroulée du 18 au 22 novembre et a eu pour invité d’honneur cette année le GADIF – le groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Roumanie, tandis que son président d’honneur a été Victor Ieronim Stoichiţă, chercheur et professeur d’histoire de l’art. A noter aussi que la Radiodiffusion Roumaine est la seule radio au monde à avoir initié et développé un programme aussi ample, censé promouvoir et soutenir la culture écrite. Passons maintenant en revue quelque-uns des moments les plus importants de la foire Gaudeamus. Sous le slogan «Je cherche ce qui dure», les Editions Casa Radio ont structuré cette foire en 3 thèmes fondamentaux : la littérature pour enfants, les grands auteurs de l’entre-deux-guerres et la littérature roumaine contemporaine.
Corina Sabău, 28.11.2015, 16:02
Surnommée « la foire la plus lue», Gaudeamus s’est déroulée du 18 au 22 novembre et a eu pour invité d’honneur cette année le GADIF – le groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Roumanie, tandis que son président d’honneur a été Victor Ieronim Stoichiţă, chercheur et professeur d’histoire de l’art. A noter aussi que la Radiodiffusion Roumaine est la seule radio au monde à avoir initié et développé un programme aussi ample, censé promouvoir et soutenir la culture écrite. Passons maintenant en revue quelque-uns des moments les plus importants de la foire Gaudeamus. Sous le slogan «Je cherche ce qui dure», les Editions Casa Radio ont structuré cette foire en 3 thèmes fondamentaux : la littérature pour enfants, les grands auteurs de l’entre-deux-guerres et la littérature roumaine contemporaine.
Daria Ghiu, représentante des Editions Casa Radio nous en dit davantage : «Côté littérature pour enfants, nos éditions développent chaque année la collection Radio Princhindel destinée aux enfants en bas âge. Cette fois-ci nous avons sorti «Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll : c’est un livre audio, c’est-à-dire un livre illustré accompagné de sa version sur un CD audio. A noter que cette année nous marquons les 150 ans écoulés depuis la première parution de ce fameux livre. Il y a même un site consacré à cet anniversaire. En outre, de nombreuses expositions ont été organisées, dont une est en déroulement à Londres et porte sur les premières éditions d’ «Alice au pays des merveilles » et sur la multitude d’illustrations imaginées au fil du temps. Par exemple, Dali a illustré lui aussi cette histoire. Tout le monde le sait, ce n’est pas du tout facile de travailler sur ce texte compliqué, ludique, spectaculaire. Il est difficile d’imaginer de nouvelles choses à ce sujet. Quant à notre maison d’éditions, nous proposons une variante fondée sur la pièce de théâtre radiophonique enregistrée en 1968, très connue de la plupart des générations d’auditeurs de théâtre radiophonique. Les chansons sont célèbres, tous les Roumains les fredonnent. Donc, d’une part il y a ce livre audio, de l’autre, nous avons invité la jeune artiste Ana Botezatu à réaliser les illustrations. J’avoue que j’ai été très surprise du résultat. Les illustrations comportent beaucoup de collages qui renvoient à l’avant-garde, au dadaïsme. Bref, le résultat est tout à fait innovant ».
Passons maintenant à un autre thème de la foire Gaudeamus : les auteurs roumains contemporains. C’est justement ce que se proposent de mettre en lumière les Editions Humanitas, par le volume «Nos amis imaginaires», qui réunit des noms consacrés de la littérature roumaine : Şerban Foarţă, Elena Vlădăreanu, Emil Brumaru, Marin Mălaicu-Hondrari, Antoaneta Ralian. Que peut-on découvrir en parcourant ce livre écrit à plusieurs mains? Qu’un enfant peut non seulement passer quelques jours dans son propre univers, mais aussi y rester pour toujours. Que certains parents peuvent voir les amis imaginaires de leur enfant. Qu’il est possible d’avoir une querelle avec ton double imaginaire et qu’il est possible, à 91 ans, de ne pas trop savoir si l’on est soi-même ou son double imaginaire. La coordinatrice du volume, Nadine Vlădescu explique Magda : « J’ai été très heureuse que Mme Antoaneta Ralian ait accepté mon invitation. Elle a 91 ans. Je me permets de dévoiler son âge, car elle en parle elle-même dans son livre, se déclarant la nonagénaire de ce volume. C’était aussi sa joie d’écrire sur son ami imaginaire, un jeune appelé Marcel, qu’elle a créé, inventé et qui est pour elle une sorte d’alter ego masculin, inspiré de Marcel Proust. Elle parle de Marcel d’une très belle façon, son discours est très profond, elle fait en quelque sorte de la psychanalyse très personnelle. On retrouve dans ce livre d’autre amis imaginaires, à mon avis tout aussi intéressants que Marcel. C’est un mélange hétérogène, mais qui a l’air bien. Le critique littéraire Tania Radu écrit, sur la 4e de couverture du livre, que le hasard y a joué un rôle extraordinaire, car le contenu du volume est très naturel. Il y a 13 récits, 13 amis imaginaires très différents : un ballon imaginaire, un colimaçon prince, le jeune appelé Marcel, la femme déesse, la femme adulée, un cochon sympa qui joue du basson, un esprit qui peut prendre n’importe quelle forme, une poupée vénérée et très espiègle, un alter égo dans le miroir et, à la tête de cette table animée, autour de laquelle sont assis les amis imaginaires de l’auteur, se trouve Dieu lui-même. Je ne dirai pas de qui il est l’ami, je laisse au lecteur le plaisir de le découvrir. »
Le groupe éditorial frACTalia a été créé cette année, à l’initiative de plusieurs écrivains et graphistes roumains. Les Maisons d’Edition frACTalia, qui font partie du Groupe éditorial du même nom, a proposé quelques titres à cette édition de la Foire internationale GAUDEAMUS. Iulia Militaru, une des initiatrices du Groupe éditorial frACTalia: « Il y a des maisons d’édition qui ferment leur portes et il y a aussi des maisons d’édition qui réalisent d’immenses profits. Finalement, tout dépend de la façon dont on gère l’affaire. Nous espérons que nous nous débrouillerons et que nous réussirons à maintenir un équilibre entre les coûts de ce que nous allons éditer et les gains, car c’est là l’éternel problème. Nous n’avons pas démarré avec l’idée d’obtenir un profit, de gagner de l’argent en publiant des livres, il s’agit d’une passion. A cette édition de la Foire Gaudeamus nous avons lancé la maison d’édition et présenté deux volumes de poésie, deux débuts et une réédition. » (Trad. Valentina Beleavski, Dominique)