Le Gala du jeune comédien HOP 2015
Les comédiens Maia Morgenstern et Tudor Chirilă, le réalisateur Radu Jude, la scénographe Iuliana Vîlsan et la musicienne Luiza Zan. Plusieurs jours durant, ils se sont laissé imprégner de l’énergie et des émotions des jeunes comédiens roumains, ont eu à décider du gagnant du Grand Prix, du Prix spécial et des prix de la meilleure comédienne, du meilleur comédien. Tout cela se passait à Costinesti, station littorale roumaine de la jeunesse estudiantine, qui a accueilli, du 8 au 11 septembre, la 18e édition du Gala du jeune comédien — HOP. Cet événement culturel, organisé par l’Union théâtrale de Roumanie, a eu pour coordinateur artistique le metteur en scène Radu Afrim.
Luana Pleşea, 19.09.2015, 13:00
Les comédiens Maia Morgenstern et Tudor Chirilă, le réalisateur Radu Jude, la scénographe Iuliana Vîlsan et la musicienne Luiza Zan. Plusieurs jours durant, ils se sont laissé imprégner de l’énergie et des émotions des jeunes comédiens roumains, ont eu à décider du gagnant du Grand Prix, du Prix spécial et des prix de la meilleure comédienne, du meilleur comédien. Tout cela se passait à Costinesti, station littorale roumaine de la jeunesse estudiantine, qui a accueilli, du 8 au 11 septembre, la 18e édition du Gala du jeune comédien — HOP. Cet événement culturel, organisé par l’Union théâtrale de Roumanie, a eu pour coordinateur artistique le metteur en scène Radu Afrim.
Voici ce que déclarait la scénographe Iuliana Vîlsan, participante pour la première fois au Gala HOP en tant que membre du jury : « Je suis très exigeante et rigoureuse et j’ai tendance à juger trop sévèrement les choses. Cette première expérience de membre du jury m’a fait peur, au début, mais j’ai tenté de me laisser porter par l’énergie de la jeunesse, qui a une intensité, une disponibilité et une richesse émotionnelles à part. Je me suis détendue petit à petit et j’ai finalement réussi à montrer plus d’empathie. Dans la compétition individuelle, mon critère d’évaluation a été l’authenticité de l’émotion. J’ai cherché à voir lequel ou laquelle des jeunes comédiens et comédiennes sont parvenus à maîtriser leur trac et donc à mieux transmettre au public le message souhaité. C’est le spectacle Dada, très bien assimilé et exprimé, qui a dressé la barre plus haut. La force d’expression du thème a fait la différence entre le Grand prix et les autres distinctions. Je félicite la grande gagnante, Dana Marineci. »
C’est donc Dana Marineci qui a remporté le Prix Ştefan Iordache” — Grand Prix du Gala du Jeune comédien HOP. Diplômée, il y a trois ans, de l’UNATC, elle a vite trouvé sa place et réussi à se faire remarquer par les metteurs en scène et les directeurs de théâtre, en participant à toutes les auditions et tous les concours possibles. Voici ce qu’elle affirmait à propos du thème de son spectacle, qui a impressionné le jury : « Un thème difficile, à bien charpenter. Même si le dadaïsme a l’air totalement désorganisé, le comédien doit garder à l’esprit le fait qu’il se trouve sur une scène et donc devant un public auquel il se rapporte. Les spectateurs sont là pour vous voir. Et c’est à vous de les modeler en quelque sorte. J’ai mis deux semaines à me documenter sur le courant dadaïste. Et pis, en cherchant sur Youtube des spectacles du même genre, je suis tombé sur « LUrsonate / La Sonate des sons primordiaux». Les 15 pages de sons portent la signature du dadaïste allemand Kurt Schwitters. J’ai mémorisé le texte, mais je me suis rendu compte que cela ne suffisait pas. Alors là, je me suis demandé ce qu’il y a de primordial. C’est l’amour qui est primordial. J’ai donc pensé qu’il serait bon pour moi et mes spectateurs que je choisisse une histoire d’amour pour remplir ce canevas. »
Connu à travers sa création et reconnu comme un fervent défenseur des jeunes artistes, le metteur en scène Radu Afrim a été pour la troisième année de suite le directeur artistique du Gala du Jeune comédien HOP. L’édition 2015 de l’événement s’est déclinée en deux thèmes, apparemment sans aucun rapport entre eux, à savoir Dada” et Vacances au bord de la mer”. En plus, elle s’est proposé de mettre en avant non pas le texte, mais le comédien: « J’ai constaté, durant les deux premières années du Gala, que le public était très impressionné par les textes. Or, le texte, qu’il soit à fort impact, très émouvant ou très comique, relègue l’artiste au second plan. Du coup, les comédiens qui interprétaient un texte exceptionnel étaient les grands favoris du jury. Alors, j’ai fait le raisonnement suivant : je vais confier aux comédiens des textes dadaïstes, pour voir qui sortira vainqueur de cette compétition avec une œuvre presque impossible à rendre sur scène. Je peux vous dire que dans la confrontation avec des non-textes j’ai apprécié la prestation de plusieurs jeunes comédiens. Même cas de figure pour l’épreuve obligatoire des trois minutes pendant lesquelles les concurrents devaient réciter les paroles d’une chanson, sans la chanter. L’idée était de voir comment on peut exploiter d’un point de vue théâtral des textes généralement ridicules, voire ineptes. »
Le Prix Cornel Todea” — de la meilleure troupe de comédiens n’a pas été accordé cette année, le jury ayant constaté un trop grand écart entre les deux sections – individuelle et de groupe. N’empêche. Iuliana Vîlsan est tombée sous le charme des jeunes talents en début de carrière: « Beaucoup de vulnérabilités, une forte sensibilité, un bagage émotionnel qui mérite bien d’être mis en valeur. L’énergie et l’ineffable de cette jeune génération de comédiens peuvent apporter sur scène un surcroît de fraîcheur. J’ai énormément apprécié tout cela. » (trad.: Mariana Tudose)