Le Festival International de Théâtre nouveau d’Arad
Organisé par le Théâtre classique Ioan Slavici d’Arad, dans la première moitié du mois de mai, l’évènement en est à sa troisième édition. Il se déroule tant dans les locaux du théâtre que dans des espaces non conventionnels. Nous écoutons Bogdan Costea, directeur de cet établissement culturel. track: Cet événement, qui hérite du festival de théâtre Euro underground, est né du besoin d’apporter une alternative au festival de théâtre classique. Il est parrainé par la Maison de la Culture de la municipalité d’Arad, qui mène actuellement un projet exclusif en introduisant à l’agenda du festival les productions des compagnies indépendantes roumaine et étrangères.
Luana Pleşea, 23.05.2015, 15:25
Au fil du temps, le projet a pris de l’ampleur, étant finalement entré sous le patronage du Théâtre classique Ioan Slavici. A compter de ce moment-là, nous avons créé une sorte de pendant du Festival de Théâtre classique, à savoir le Festival du théâtre nouveau .Le théâtre nouveau est synonyme de théâtre contemporain. De l’avis du théâtrologue Claudiu Groza, chargé de la sélection des pièces dès la première édition du festival, en 2013, le théâtre nouveau c’est … …le théâtre qui parle de nos problèmes actuels, dans le langage de nos jours. Qu’il s’agisse de pièces de Shakespeare, de Gombrowicz ou de Caragiale, si les textes respectifs parviennent à rendre un tant soit peu de nos préoccupations quotidiennes, nous avons affaire au théâtre nouveau .
Mais pourquoi organiser un tel festival? En quoi profite-t-il au Théâtre Ioan Slavici? Le directeur Bogdan Costea répond: Le premier enjeu en est le fait d’attirer le public jeune et très jeune. Nous souhaitons devenir plus ouverts en ce qui concerne l’offre de spectacles, à l’instar d’autres théâtres institutionnels et de compagnies indépendantes qui optent pour des textes très nouveaux de la dramaturgie contemporaine. Il y a tout un mélange de types de textes, de styles, le théâtre contemporain est une aire très vaste et s’exprime d’une manière très variée.
La 3e édition du Festival international de Théâtre Nouveau a réuni des productions récentes et représentatives pour la scène roumaine. Selon Claudiu Groza, celui qui en a fait la sélection, tous les registres ont été visés: comédies savoureuses, spectacles engagés, drames bouleversants, histoires qui donnent du fil à retordre, mises en scène spectaculaires, textes classiques revisités d’une perspective fraîche tout à fait charmante. Aux pièces roumaines vient s’ajouter une production ukrainienne intitulée To meet Prospero (Rencontrer Prospero) du Théâtre Voskresinnia de Lviv.
Claudiu Groza explique cette dimension internationale: « Le théâtre roumain devrait être ouvert aussi à ce qui se passe à l’extérieur, même si je suis enclin à donner raison au théâtrologue George Banu qui a affirmé à un moment donné que le théâtre roumain ne devrait pas avoir de complexes. Nous pratiquons un théâtre de type syncrétique, extrêmement dynamique, avec un accent particulier sur le côté visuel, alors que les Français cultivent toujours le texte et les Allemands sont dans une zone classique, mais préservent toujours le format visuel. Nous ne devrons pas avoir de complexes face à ce qui se passe en dehors de la Roumanie, mais il est également très important de suivre ce qui se passe à l’étranger. Il est important non seulement pour notre public, mais aussi pour les professionnels qu’ils puissent se rencontrer et faire des échanges d’expérience. »
De l’avis du directeur Bogdan Costea, par ce festival le théâtre classique Ioan Slavici de Arad se propose d’attirer le public jeune. Le but est de produire du théâtre contemporain non seulement durant le Festival international de Théâtre nouveau, mais aussi pendant la saison régulière du théâtre Ioan Slavici. L’institution de culture a présenté dans le cadre du festival une de ses propres productions, « Cercle, miroir, transformation », mise en scène par Cristi Juncu. Le texte appartient à la jeune auteure américaine Annie Baker, lauréate du prix Pulitzer.
Ecoutons la comédienne Aura Calarasu avec des détails sur le spectacle « Cercle. Miroir. Transformation. » « C’est un très belle rencontre avec une écrivaine américaine à succès qui a une sensibilité et une oreille musicale à part, mais aussi avec un metteur en scène très apprécié. Il est très agréable, c’est ça le mot. Travailler avec lui c’est agréable et honorant. La pièce illustre la manière dont le théâtre peut guérir et aider n’importe quelle personne, pas uniquement le comédien. » (trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)