Artistes plasticiens de Râmnicu Vâlcea
Première exposition personnelle à 18 ans, puis spécialisation en conservation et restauration artistique ; voici une vingtaine d’années, Petti Velici s’établissait à Râmnicu Vâlcea, ville qui lui suscite des nostalgies et lui apporte le calme dont il a besoin: « Je suis arrivé à Râmnicu Vâlcea quand j’étais élève au lycée, dans une colonie de vacances organisée par le Lycée d’art de Craiova (sud). C’est alors que j’ai eu l’occasion de connaître l’ancien Râmnic. Entre temps, beaucoup de choses ont changé, mais comme que je suis conservateur, je ne pensais pas emménager ici. Pourtant, la similitude entre cette localité et la zone de mon enfance, cette tranquillité, la rivière Olt qui me rappelle le Danube, l’activité culturelle beaucoup plus étoffée qu’à Turnu Severin, tout cela m’a déterminé à rester ici. Et ce calme est très important pour moi. Je sais qu’il y a des gens qui peuvent peindre même dans une gare, mais ce n’est pas mon cas. Moi, j’ai besoin d’une certaine intimité, d’une certaine tranquillité, et cette région me l’apporte. C’est important pour tout : pour trouver le sujet, la couleur, et même l’état qui m’habite ».
Corina Sabău, 14.03.2015, 14:50
Première exposition personnelle à 18 ans, puis spécialisation en conservation et restauration artistique ; voici une vingtaine d’années, Petti Velici s’établissait à Râmnicu Vâlcea, ville qui lui suscite des nostalgies et lui apporte le calme dont il a besoin: « Je suis arrivé à Râmnicu Vâlcea quand j’étais élève au lycée, dans une colonie de vacances organisée par le Lycée d’art de Craiova (sud). C’est alors que j’ai eu l’occasion de connaître l’ancien Râmnic. Entre temps, beaucoup de choses ont changé, mais comme que je suis conservateur, je ne pensais pas emménager ici. Pourtant, la similitude entre cette localité et la zone de mon enfance, cette tranquillité, la rivière Olt qui me rappelle le Danube, l’activité culturelle beaucoup plus étoffée qu’à Turnu Severin, tout cela m’a déterminé à rester ici. Et ce calme est très important pour moi. Je sais qu’il y a des gens qui peuvent peindre même dans une gare, mais ce n’est pas mon cas. Moi, j’ai besoin d’une certaine intimité, d’une certaine tranquillité, et cette région me l’apporte. C’est important pour tout : pour trouver le sujet, la couleur, et même l’état qui m’habite ».
Petti Velici se déclare déçu par le statut de l’artiste en Roumanie, qui survit plutôt qu’il ne vit, et aussi de la négligence des autorités à l’égard du patrimoine national. La peinture demeure son refuge : « Je peins des fleurs. Les fleurs m’apportent la quiétude. Je fais aussi de l’art graphique, ce sont des œuvres qui réclament une très grande attention. Je me propose aussi de faire une galerie de portraits. Ils seront avec des gens de la campagne, des gens âgés, qui me rappellent ma mère, mon père, mon grand-père, mes arrière-grands-parents. Pour l’heure, j’ai quelques croquis. »
Sergiu Plop est né en Bessarabie et se revendique de l’avant-garde russe. Il est devenu « Oltène », comme il le déclare, après le succès de sa première exposition avec Arcadie Răileanu à Râmnicu Vâlcea en 1993. Il déclare que sa peinture a connu plusieurs périodes : une période noire — jusqu’en 1993 -, une deuxième, qui était une sorte de pointillisme, et qui s’est achevée par l’achat de toute son exposition par un collectionneur allemand. Suivit la période verte, et maintenant il fait surtout de la peinture figurative, mais il ne peut pas garantir qu’il ne reviendra plus vers la peinture abstraite : « Je suis né dans la partie nord de la Bessarabie. On dit que les nordiques sont plus introvertis, ceux du Sud sont plus expansifs. Il y a une certaine vérité là-dedans. Quand je suis arrivé à Râmnicu Vâlcea, j’ai dû changer. Ce qui me plaît ici, c’est que les gens sont actifs tout le temps. Et je pense que cela a influencé ma peinture, surtout la perspective sur la couleur. Mes couleurs sont plus gaies, plus lumineuses. Percevoir la couleur de la zone, cela compte beaucoup. »
Il existe en République de Moldova un potentiel artistique de grande valeur, selon Sergiu Plop. C’est pourquoi il essaie depuis quelques années de promouvoir les artistes de Bessarabie : « J’ai commencé en 2009, par l’organisation de deux expositions au Musée Nicolae Bălcescu de la localité éponyme, située près de Vâlcea. D’autres événements ont suivi, toujours à Vâlcea. Les trois éditions suivantes, je les ai intitulées Râmnic. J’ai pensé inviter les peintres de Bessarabie. Certains d’entre eux étant méconnus ici, je souhaite promouvoir leur art et l’école de Chişinău. Beaucoup de ces artistes enseignent à l’Académie des beaux-arts. Je suis content de l’activité des deux ateliers de création. A une certaine époque, j’invitais presque chaque mois un artiste de Chişinău à la Bibliothèque Antim Ivireanul. La plupart des éditions de cet événement ont été organisées à l’approche de la Journée de l’hymne national (le 29 juillet), que nous célébrons annuellement à Râmnicu Vâlcea. L’exposition accueillie l’an dernier par le Musée d’Art a été une belle réussite. Pendant les deux autres éditions hébergées par le Musée du village de Bujoreni, les artistes ont réalisé des oeuvres sur place. Nous avons également prévu des excursions, censées faire découvrir à nos hôtes les attractions de la région de Vâlcea, dont les monastères. Nous avons fait halte aussi à Târgu Jiu, histoire de leur faire voir la célèbre « Colonne sans fin » de Constantin Brancusi. »
Le plus clair de son temps, Marcel Duţu le passe dans son atelier de Drăgăneşti-Olt. C’est là qu’il nous a accordé une interview, évoquant avec reconnaissance les noms de ses mentors en matière de peinture, à savoir Traian Zorzoliu et Nicolae Truţă : « L’exposition s’est d’ailleurs intitulée, “Pour Nae”. Nicolae Truţă est pour moi une véritable pierre d’assise. J’ai fait sa connaissance à l’époque où il jetait les bases des ateliers de création. Ceux-ci donnent la possibilité de connaître d’autres artistes. Moi, personnellement, je me sens très bien si j’ai la chance de communiquer, car cela me stimule. Le premier atelier de création auquel j’ai pris part s’est tenu à Vitomireşti. Du temps de mes études universitaires, ces activités étaient organisées tous les ans, pendant les grandes vacances. Elles équivalaient en quelque sorte à l’examen et à notre début comme futurs artistes. »
« Une série d’arcades et de colonnes, une explosion de significations, de tendances allant en tous sens ». C’est en ces termes que Marcel Duţu définit sa peinture moderniste: « Il s’est passé tant de choses dans l’art plastique que je ne saurais dire que j’y ai apporté des nouveautés. Je cherche toujours, mais cela n’est pas facile, car il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Mes ouvrages sont atypiques. Je suis surtout préoccupé par la tridimensionnalité. J’ai présenté récemment une exposition à Vâlcea et réalisé quatre ouvrages nouveaux, en partant de la forme géométrique du cube, dont la perfection s’oppose à l’imperfection des êtres humains. Au milieu de chaque toile, il y a donc un cube. Ces peintures seront exposées en Allemagne aussi. »