Les grands classiques aux Editions « Casa Radio »
Les maisons d’éditions Casa Radio appartenant à la Société Roumaine de Radiodiffusion viennent de lancer des archives sonores de la poésie du poète national Mihai Eminescu pour marquer la Journée de la culture nationale, célébrée, chaque année, le 15 janvier. Intitulée « Les poésies de Mihai Eminescu », l’anthologie audio reprend au micro des poèmes regroupés par le grand critique roumain Titu Maiorescu dans une anthologie parue en 1883. Les amateurs de poésie pourront donc écouter les plus beaux poèmes d’Eminescu interprétés au micro par de grands noms de la scène théâtrale roumaine: Emil Botta, Elvira Godeanu, Clody Bertola ou Ion Caramitru. Présent au lancement de l’anthologie, le poète Florin Iaru affirme que « vouloir interpréter l’œuvre d’Eminescu est, peut-être, le plus grand défi au monde ». « Mihai Eminescu est le poète roumain le plus connu. Victime de nombreux préjugés, il fut à tour de rôle le visionnaire, le Roumain fondamental, la légende de la poésie roumaine. Pourtant, toutes ces épithètes retentissantes n’ont rien à voir avec le poète Eminescu. La poésie ne se veut pas un monument, une cathédrale, un geste de contrainte, un exploit ou un acte de patriotisme. Un poète est considéré national lorsque la nation tout entière aime ses poèmes et que la plupart des individus fait de son oeuvre son livre de chevet. Si par exemple quelqu’un me réveillait au cœur de la nuit, moi, je pourrais réciter sans problème des poèmes d’Eminescu. Car, une fois qu’on apprend par cœur une poésie, on ne l’oublie jamais. A l’heure actuelle, les amateurs de poésie se font de plus en plus rares. Du coup, il me serait difficile d’accepter la notion de poète national. Mihai Eminescu a su transposer ses pensées en vers et le résultat figure parmi les expériences culturelles difficiles à répéter ».
Corina Sabău, 25.01.2014, 13:00
Les maisons d’éditions Casa Radio appartenant à la Société Roumaine de Radiodiffusion viennent de lancer des archives sonores de la poésie du poète national Mihai Eminescu pour marquer la Journée de la culture nationale, célébrée, chaque année, le 15 janvier. Intitulée « Les poésies de Mihai Eminescu », l’anthologie audio reprend au micro des poèmes regroupés par le grand critique roumain Titu Maiorescu dans une anthologie parue en 1883. Les amateurs de poésie pourront donc écouter les plus beaux poèmes d’Eminescu interprétés au micro par de grands noms de la scène théâtrale roumaine: Emil Botta, Elvira Godeanu, Clody Bertola ou Ion Caramitru. Présent au lancement de l’anthologie, le poète Florin Iaru affirme que « vouloir interpréter l’œuvre d’Eminescu est, peut-être, le plus grand défi au monde ». « Mihai Eminescu est le poète roumain le plus connu. Victime de nombreux préjugés, il fut à tour de rôle le visionnaire, le Roumain fondamental, la légende de la poésie roumaine. Pourtant, toutes ces épithètes retentissantes n’ont rien à voir avec le poète Eminescu. La poésie ne se veut pas un monument, une cathédrale, un geste de contrainte, un exploit ou un acte de patriotisme. Un poète est considéré national lorsque la nation tout entière aime ses poèmes et que la plupart des individus fait de son oeuvre son livre de chevet. Si par exemple quelqu’un me réveillait au cœur de la nuit, moi, je pourrais réciter sans problème des poèmes d’Eminescu. Car, une fois qu’on apprend par cœur une poésie, on ne l’oublie jamais. A l’heure actuelle, les amateurs de poésie se font de plus en plus rares. Du coup, il me serait difficile d’accepter la notion de poète national. Mihai Eminescu a su transposer ses pensées en vers et le résultat figure parmi les expériences culturelles difficiles à répéter ».
Et puisqu’en Roumanie le mois de janvier est placé sous le signe de la poésie de Mihai Eminescu, le site littéraire Bookaholic.ro a invité plusieurs poètes contemporains à parler de l’œuvre du poète, en insistant sur leurs expériences personnelles. Le poète Radu Vancu: « Eminescu est le plus probablement le poète roumain que j’ai lu le plus souvent. Pendant la faculté, j’aimais notamment ses grandes visions panoramiques et sa façon d’imaginer l’apocalypse, thème que j’ai développé dans mon mémoire de maîtrise. Depuis mes 30 ans et jusqu’à présent, je cherche à relire surtout ses poèmes à caractère biographique qui anticipent en quelque sorte les poèmes de Bacovia et ceux de la génération des poètes du XXe siècle. Ce que je trouve de spectaculaire chez Eminescu, c’est la façon de vivre chaque poème comme si toute sa vie dépendait de ses vers. Quoi qu’il en soit, toute la poésie roumaine doit beaucoup à la création de Mihai Eminescu. »
A son tour, le poète Florin Iaru ajoute: « A part la technique, l’éclat, la prosodie, la rhétorique, il y a dans ses vers un je ne sais quoi qui n’a pas d’équivalent dans l’univers matériel. Une émotion, comme l’affirmait Titu Maiorescu. On sait qu’elle est là, mais on a du mal à l’expliquer. C’est comme si tout d’un coup, on ressentait son âme remplie de satisfaction, d’humanité, de mélancolie, de nature. On se sent envahi par un tas de sentiments bien avant que l’on n’arrive à s’en rendre compte à la simple lecture d’un poème. Eminescu a été un grand technicien de la langue, un alchimiste des mots. Rien ne lui était impossible. Il a bouleversé les rimes, a changé les accents, a détruit les préjugés ; la langue n’était auparavant qu’une matière amorphe qui n’attendait que lui pour renaître. Le plus difficile, c’est de lire ses poèmes. Puisque malgré soi, on essaiera de trouver du sens là où le poète n’a rien voulu dire de plus. En vain chercherons-nous des sens profonds! Tout est dit et tout se trouve sous nos yeux, dans les poèmes! Quant aux CDs lancés par la maison d’édition Casa Radio, leur grand atout est représenté par les voix célèbres qui récitent les vers! Ce sont des voix de grands comédiens qui s’imprègnent du texte, brisent les conventions et confèrent aux vers une plus grande liberté! » (trad. : Ioana Stancescu)