Protéger les forêts des Carpates
Les Carpates s’étendent sur 1500 km à travers huit pays et constituent la chaine montagneuse la plus étendue d’Europe, après les Alpes. Les Carpates possèdent une richesse naturelle unique d’une importante valeur biologique, un habitat et un refuge essentiel pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux périclitées, une région avec les forêts vierges les plus vastes d’Europe. En effet, ces montagnes seraient couvertes par plus de 300 mille hectares de forêts quasi-vierges, soit une petite partie de la superficie forestière qui couvrait jadis l’Europe. Ces forêts incluent plus de 10 mille hectares de hêtraies dans l’est de la Slovaquie et l’ouest de l’Ukraine, qui ont déjà été inscrites au patrimoine de l’UNESCO, ainsi que l’un des quelques paysages forestiers toujours intacts d’Europe, identifié dans le sud des Carpates de Roumanie. Rappelons que plus de 24 mille hectares de forêts de hêtre de Roumanie ont été inclus cette année au patrimoine mondial de l’UNESCO.
România Internațional, 27.10.2017, 13:19
Les Carpates s’étendent sur 1500 km à travers huit pays et constituent la chaine montagneuse la plus étendue d’Europe, après les Alpes. Les Carpates possèdent une richesse naturelle unique d’une importante valeur biologique, un habitat et un refuge essentiel pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux périclitées, une région avec les forêts vierges les plus vastes d’Europe. En effet, ces montagnes seraient couvertes par plus de 300 mille hectares de forêts quasi-vierges, soit une petite partie de la superficie forestière qui couvrait jadis l’Europe. Ces forêts incluent plus de 10 mille hectares de hêtraies dans l’est de la Slovaquie et l’ouest de l’Ukraine, qui ont déjà été inscrites au patrimoine de l’UNESCO, ainsi que l’un des quelques paysages forestiers toujours intacts d’Europe, identifié dans le sud des Carpates de Roumanie. Rappelons que plus de 24 mille hectares de forêts de hêtre de Roumanie ont été inclus cette année au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et pourtant, les Carpates sont toujours menacées par l’intervention humaine, notamment par la fragmentation des habitats, par la disparition de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, par l’altération des paysages naturels et par la destruction des rivières de montagne. C’est pourquoi les pays de la région des Carpates ont décidé il y a 14 ans de coopérer pour la protection et le développement durable de ces montagnes, par la fondation d’une Convention des Carpates.
A la mi-octobre, la localité de Lillafueref, en Hongrie a accueilli la 5e Conférence des membres de la Convention sur la protection des Carpates.
Alina Szasz, manager au sein du Conseil départemental de Brasov, dans le centre de la Roumanie, y a participé. Ecoutons-la : «La Roumanie a ratifié la Convention carpatique en 2006. Il s’agit d’une entente entre tous les pays traversés par la chaîne carpatique : Ukraine, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Serbie, Pologne et Roumanie, et qui vise ces montagnes comme une seule entité et non pas comme une rivalité. On vise à gérer les ressources culturelles et naturelles, à créer des opportunités d’emplois, afin de prendre en compte aussi les habitants des Carpates. La Convention est partagée en huit groupes de travail : conservation soutenable de la biodiversité, développement spatial, agriculture et développement rural, gestion durable des forêts, industrie, transport et infrastructure, tourisme durable, culture et traditions et adaptation aux changements climatiques. Hormis ces huit groupes de travail, la convention comporte aussi quatre protocoles additionnels. Le premier vise l’utilisation et la conservation durable de la diversité biologique, le deuxième est ciblé sur la gestion durable des forêts, le troisième le tourisme durable et le quatrième, le dernier concerne le transport durable. En effet, durant la réunion des parties de cette convention, qui se déroule tous les 3 ans, on a analysé chaque protocole à part, chaque article de la convention avec ses aspects positifs, les démarches entreprises jusqu’ici et avec ce qui reste à faire à l’avenir.»
A compter de cette année, la Roumanie accueille le Bureau de la plate-forme de coopération du tourisme durable de la Convention des Carpates, le premier au niveau national et le troisième sur le plan régional après ceux d’Ukraine et de Pologne. C’est ici que se dérouleront toute une série d’activités censées mettre en valeur l’immense potentiel des Carpates et identifier les meilleurs moyens de coopération entre tous les acteurs impliqués dans le secteur touristique, actifs dans la région de montagne de Roumanie.
Alina Szasz : « Nous avons présenté en Hongrie le programme établi pour 2017-2020 et qui comporte 5 tâches générales, dont la gestion d’une base de données où sont inscrits en permanence les projets déroulés ou mis en place sur la chaîne de montagnes, les sources de financement disponibles etc. De cette manière, toutes les ONGs de Roumanie et de l’ensemble de la chaîne des Carpates auront accès à toutes les informations sur les projets menés, justement pour éviter de les doubler, mais aussi pour donner un exemple de bonnes pratiques. »
L’organisation écologiste WWF Roumanie a contribué elle aussi par différents projets à la mise en place de la Convention des Carpates, affirme Cristian Pop, coordinateur régional chargé des aires protégées de l’ONG : « Nous avons eu un projet dans l’écorégion des Carpates portant sur l’utilisation durable des ressources naturelles. Il concerne des forêts, des eaux, des espèces de plantes et d’animaux. A présent, nous déroulons un projet consacré à l’infrastructure durable dans les Carpates. Nous avons pour partenaires stratégiques le ministère de l’Environnement et le ministère des Transports. Notre objectif est d’avoir, par exemple, des autoroutes construites en tenant compte du déplacement des animaux de grande taille dans les zones ayant une riche biodiversité. Il s’agit notamment de construire des écoducs et de prendre aussi d’autres mesures afin de réduire l’impact des autoroutes sur la migration des grandes carnivores. Par ailleurs, on a fait des progrès importants en ce qui concerne l’identification et la protection des forêts vierges. D’autres projets encore ont visé les effets des changements climatiques. Par exemple, récemment, en Hongrie, fut adoptée une nouvelle forme de la Convention qui comporte un nouvel article qui reconnaît la vulnérabilité des Carpates face aux changements climatiques. L’article oblige les parties signataires de la Convention à mettre en place des actions censées réduire les effets de ces changements, dont la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il oblige également les pays concernés à prendre des mesures d’adaptation à l’impact du réchauffement climatique. »
Avant de terminer, notons aussi que les représentants des 7 pays présents à la réunion de Hongrie sont arrivés à la conclusion qu’il est toujours nécessaire de coopérer pour pouvoir relever les nouveaux défis de la région des Carpates. La prochaine Conférence des Parties de la Convention des Carpates aura lieu en Pologne en 2020. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)