« Vélos à cravate »
România Internațional, 25.04.2014, 13:48
« Vélos à cravate » est le premier programme de vélos en libre service gratuit de Roumanie destiné aux centres d’affaires, initié en 2010 par l’Association « Green Revolution » – Révolution Verte. Depuis, plusieurs milliers d’employés des centres d’affaires de Bucarest et du pays ont loué des vélos de l’association écologiste. Les corporatistes les utilisent pendant leur pause-repas, pour des sorties dans le parc, pour la mise en équipe et même pour des rencontres. En été, le parking vélo des multinationales est plein. En 2013, 10 compagnies de 4 villes roumaines ont rejoint le programme « Vélos à cravate ». Elles ont acquis 300 vélos, qu’elles ont mis à la disposition de leurs 6 mille employés. Les coûts d’entretien vont de 300 à 500 euros par an pour une seule bicyclette. L’ambassade de Suède est la première institution diplomatique à avoir rejoint ce programme, l’automne dernier.
Présent à la conférence de signature du partenariat, l’ambassadeur de Suède à Bucarest, Anders Bengtcen, a souligné la nécessité de développer l’infrastructure spécifique à Bucarest, ville dont le climat et le relief permettent de faire du cyclisme urbain. « J’ai constaté que la ville de Bucarest est un lieu propice au cyclisme. Elle s’étend sur un terrain plat, sans collines, ce qui est un avantage. J’ai également découvert qu’un grand nombre de compagnies, agences ou ministères, avec lesquels nous collaborons, sont très proches de l’Ambassade — à vélo. Par exemple, le ministère des Affaires Etrangères, avec lequel nous travaillons beaucoup : si je m’y rends à vélo — ce que je fais d’ailleurs parfois — je gagne du temps, car je parcours le trajet beaucoup plus vite que si je prenais la voiture de l’ambassade, surtout quand le trafic est dense. Il y a donc des avantages… »
Selon un Eurobaromètre publié par la Commission européenne, la Suède figure sur une des premières places en Europe, en matière d’utilisation du vélo, étant devancée entre autres par le Danemark et les Pays-Bas. En Suède, le vélo figure parmi les moyens de locomotion les plus populaires. « Chez moi, en Suède, le vélo est un moyen de locomotion extrêmement important pour les trajets moins longs et le gouvernement s’applique à le promouvoir : nous avons beaucoup de pistes pour les cyclistes dans les grandes villes, on peut monter avec son vélo dans les moyens de transport en commun — autobus ou métro etc. Les statistiques montre qu’un Suédois sur 5 utilise le vélo quotidiennement pour se rendre au travail, à l’école ou à l’université. Un Suédois sur 3 utilise le vélo au moins une fois par semaine, pendant les jours ouvrables. Plus de 40% des Suédois utilisent le vélo chaque semaine pour se détendre. Et la tendance est à la hausse. Ici, en Roumanie et notamment à Bucarest, le climat est plus doux qu’en Suède, la capitale roumaine a donc un énorme potentiel pour développer le cyclisme urbain. C’est une des raisons pour lesquelles nous adhérons à cette magnifique initiative. »
Il n’y a pas de statistiques exactes concernant le nombre des cyclistes de Roumanie. Les autorités parlent de 9% de la population qui utilisent le vélo comme moyen de transport. Pour leur part, les ONG affirment qu’il s’agit en fait d’un maximum de 3% des Roumains. Bénéfique pour la santé et confortable, le sport à deux roues continue toutefois de mettre en difficulté les Bucarestois, qui attendent que la municipalité finalise la mise en place de pistes cyclables. Entre temps, les employés des entreprises ont à leur disposition le programme de l’Association Green Revolution. Raluca Fisher, présidente de l’association, nous en dit davantage : « Notre paquet comporte non seulement l’achat du vélo, mais aussi son personnalisation avec le logo de la société, justement pour donner un exemple positif et montrer que l’employé est fier de travailler pour la compagnie en question. Plus encore, nous nous occupons de l’entretien des vélos, avec des gens disponibles 24h sur 24. Si le vélo tombe en panne ou a un problème, on nous le fait savoir et nous venons le réparer. Nous nettoyons les vélos chaque semaine et nous nous assurons qu’ils sont en parfait état de fonctionnement — les freins, les phares, les roues etc. En hiver nous pouvons garder le bicyclettes. Tout est compris dans le paquet, pour rendre plus simple la vie de compagnies. Nous prenons en charge le côté stressant, pour qu’ils puissent pédaler tranquilles. Brasov (dans le centre) et Timisoara (dans l’ouest du pays) sont les villes les plus ouvertes au transport à 2 roues, où l’on trouve la meilleure infrastructure destinée aux vélos et un grand nombre de cyclistes. Les choses commencent à bouger.»
En plus du programme «Bicyclettes à cravate», la saison « Vélo 2014 » s’est ouverte au mois de mars à Bucarest et dans plusieurs autres villes roumaines. Rien que dans la capitale, 400 vélos sont mis à la disposition des habitants par 3 centres de location. « I’Vélo » est le projet de ce type le plus important du pays, ayant pour mission d’intégrer graduellement la bicyclette dans le paysage de la vie urbaine roumaine, tant pour la détente que pour le transport. Depuis sa création en 2010, le programme a convaincu environ 800.000 Roumains de se déplacer à vélo et a contribué à la réduire de 1200 tonnes les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.(trad. : Valentina Beleavschi, Dominique)