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Une année de guerre en Ukraine


Une année de guerre en Ukraine
Une année de guerre en Ukraine

, 10.03.2023, 10:50


« Après une
année de guerre, la Russie n’a réussi à atteindre aucun des objectifs que
Vladimir Poutine lui avait assignée lors de sa fameuse allocution du 24 février
2022. Mais, par ailleurs, aucun des deux belligérants n’est parvenu à s’imposer
de manière catégorique, alors que la fin de la guerre ne semble pouvoir être
décidée ailleurs que sur le champ de bataille », avait affirmé le
politologue Cristian Pârvulescu, dans une interview pour l’agence Agerpres, une
année après le déclenchement de l’agression russe en Ukraine. « Car ce n’est
qu’après la fin des opérations militaires que l’heure des négociations sonnera.
Et il n’y a que trois issues possibles à ce conflit : soit la Russie gagne ; soit l’Ukraine gagne ; ou alors, aucune des parties n’arrive à s’imposer. Dans
cette dernière situation, l’armistice devrait acter la réalité qui existe sur
le terrain au moment précis de l’armistice. Or, cette solution semble aujourd’hui
inacceptable pour les deux parties », avait encore affirmé le politologue
Cristian Pârvulescu. Pourtant, le nombre des victimes humaines (morts, blessés
ou disparus au combat) ne fait qu’augmenter de jour en jour, s’élevant à
plusieurs centaines de milliers des deux côtés du front depuis le début des hostilités.
Des millions de civils ont été poussé à l’exile. Des villes entières ont été
rasées.

Dans une interview pour
Radio Roumanie, George Scutaru, directeur général du Centre New Strategy, fait
le bilan de cette année de guerre, et de ce qu’il apprécie comme constituant le
plus grand défi pour la sécurité européenne et pour l’Organisation du traité de
l’Atlantique Nord depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale :


« Ce
que l’on a pu voir durant cette année de guerre rend malheureusement justice aux
positions roumaines, baltes, polonaises, aux positions des Etats situés sur le
flanc est de l’OTAN, et qui avaient depuis longtemps alerté leurs alliés
occidentaux sur le danger que représentait la Russie, sur l’urgence d’une prise
de positions censée empêcher que la Russie ne poursuive ses actions agressives,
à l’instar de celles menées en 2008 en Géorgie, ou encore en 2014, lorsqu’elle
avait annexé la Crimée. L’on avait encore une fois misé de manière stupide sur
les bénéfices du dialogue et de la diplomatie, plutôt que sur le rapport de
force. Et, avec cela, on a débouché sur une guerre à grande échelle. Ce qui est
remarquable, reste la volonté de résistance du peuple ukrainien. Et dans ce
contexte l’on voit combien opportun a été le programme d’entraînement des forces
ukrainiennes, démarré en 2015 par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et par d’autres
Etats de l’OTAN. Parce qu’aujourd’hui, l’on voit une armée ukrainienne tout à
fait différente de ce qu’elle était avant 2014, et cela a eu un impact concret
sur le terrain. Et puis, de l’autre côté, l’on a pu voir l’armée russe, corrompue,
mal dirigée, et qui a dû suivre des plans mal ficelés. Et c’est bien ce qui a
contribué à l’échec de l’offensive russe sur le terrain. Mais il ne faut pas se
presser de sabrer le champagne. L’on parle d’une puissance qui compte 140
millions d’habitants, dotée de ressources énergétiques conséquentes, et dirigée
d’une main de fer par une classe politique jusqu’au-boutiste. Poutine n’est pas
près de céder. Et la Russie est en mesure d’un point de vue économique de
poursuivre cette guerre sur le long terme. Nous nous trouvons devant deux
scénarios : on pourrait se diriger vers une victoire ukrainienne dans la
seconde partie de l’année, lorsque son armée serait en mesure de faire pencher
la balance en utilisant à bon escient l’ensemble de l’armement fourni par les
Occidentaux, et je parle notamment de chars, de blindés, qui peuvent doter l’Ukraine
d’une force de frappe capable de rompre le front russe et d’isoler la Crimée, ou
alors l’on pourrait se diriger vers une guerre d’usure, qui s’éteindrait sur
plusieurs années, jusqu’à l’épuisement de la volonté de combattre des deux
pays.
»


Une chose est sûre : Au mois de février de l’année
précédente, le Kremlin misait sur une victoire rapide en Ukraine. Mais la résistance
ukrainienne et l’aide massive apportée par les Etats occidentaux avait surpris ses
plans dès les premiers jours de la guerre. La menace nucléaire, voilée ou
directe, a été constamment présente dans cette équation complexe, provoquant de
l’émotion au sein des populations et la réaction des dirigeants occidentaux.

Le secrétaire général adjoint de l’OTAN, Mircea Geoană :


« La
Fédération de Russie n’a semble-t-il ni la capacité, ni la volonté d’escalader la
guerre en Ukraine vers une guerre contre l’OTAN. Ce serait d’ailleurs totalement
illogique, car l’asymétrie des forces en présence, surtout avec une Russie déjà
sensiblement affaiblie par le conflit et dotée des capacités militaires qui se
sont avérées bien en-deçà de leurs propres estimations, est telle que la
volonté d’escalade du côté russe serait insensée. Mais la Russie essaye d’utiliser
contre nous, contre nos populations, des éléments de guerre hybride, dont les
armes que constituent la désinformation et l’intimidation, en faisant usage de
la rhétorique belliciste et nucléaire. Le Kremlin essaye d’intimider l’opinion
publique occidentale. Et cela provoque forcément des angoisses. Il s’agit d’une
réaction tout à fait compréhensible. Mais ce que je voudrais souligner, pour
calmer un peu les esprits, c’est qu’il n’existe en réalité aucun indice de
nature militaire qui pourrait nous faire craindre un usage possible des armes
nucléaires ».



Mais en dépit de cela,il se peut bien que la rhétorique nucléaire russe, censée
intimider l’opinion publique occidentale et rompre la solidarité avec l’Ukraine,
se poursuive, précise encore le secrétaire-général adjoint de l’OTAN, Mircea
Geoana. (Trad. Ionut Jugureanu)



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