Sanitas per aquam
Débutée sous la menace qui planait toujours de la
pandémie de Covid-19, remplacée peu après par le spectre menaçant de la guerre
en Ukraine, la crise énergétique et l’inflation galopante, l’année 2022 a été
une période où les défis n’ont pas manqué pour le tourisme roumain. Le bilan, esquissé
par Dumitru Luca, président de l’Association nationale des Agences de tourisme,
s’avère malgré tout positif. Les restrictions sanitaires antérieures ont sans
doute joué, par ricochet, un rôle important dans le revirement constaté cette
année. Dumitru Luca croit qu’il faut « s’attendre à ce que l’engouement
pour l’écotourisme se poursuive, à ce que de plus en plus de gens découvrent
les bienfaits et les atouts d’un tourisme respectueux de la nature, et qu’à cet
égard la Roumanie n’a pas dit son dernier mot ».
Corina Cristea, 13.01.2023, 07:33
Débutée sous la menace qui planait toujours de la
pandémie de Covid-19, remplacée peu après par le spectre menaçant de la guerre
en Ukraine, la crise énergétique et l’inflation galopante, l’année 2022 a été
une période où les défis n’ont pas manqué pour le tourisme roumain. Le bilan, esquissé
par Dumitru Luca, président de l’Association nationale des Agences de tourisme,
s’avère malgré tout positif. Les restrictions sanitaires antérieures ont sans
doute joué, par ricochet, un rôle important dans le revirement constaté cette
année. Dumitru Luca croit qu’il faut « s’attendre à ce que l’engouement
pour l’écotourisme se poursuive, à ce que de plus en plus de gens découvrent
les bienfaits et les atouts d’un tourisme respectueux de la nature, et qu’à cet
égard la Roumanie n’a pas dit son dernier mot ».
Sur les ondes de Radio
Roumanie, Nicu Rădulescu, le président de l’Organisation patronale dans le tourisme
balnéaire, parle de l’offre touristique des stations de profil de Roumanie.
Ecoutons-le :
« Les
ressources naturelles présentes à profusion dans notre pays sont recherchées
par tous les Européens. Nous pouvons en effet développer un tourisme balnéaire
de qualité, mettant à profit aussi l’expertise médicale que nous possédons dans
ce domaine. Nous constatons déjà un abaissement de l’âge médian du touriste
balnéaire. Il y a 5 ans, cet indicateur tournait autour de 50 ans. Aujourd’hui,
nous constatons un engouement de jeunes, emballés par nos installations SPA,
par les centres de Wellness, de bien-être. Pour près de 62% de notre clientèle
l’on parle de jeunes de 35 à 40 ans. L’on parle donc d’un changement de
paradigme dans le tourisme balnéaire, qui prend le virage de la prévention,
plutôt que du traitement des maladies chroniques déjà installées ».
Le facteur déterminant du
virage pris par l’offre du tourisme balnéaire réside dans le développement
accéléré de l’offre thalasso, devenue une véritable industrie. Les offres les
plus convoités sont celles qui comprennent divers types de thérapies et de
massages, une partie médicale et une partie balnéo-ludique, des cures de remise
en forme. Les professionnels dans le tourisme balnéaire mettent aussi en avant
l’importance de l’offre sportive, pouvoir faire de la randonnée, nager,
grimper, faire du vélo, faire du kayak, pouvoir monter à cheval, jouer au
tennis, et la liste pourrait s’allonger indéfiniment. A nouveau, Nicu Rădulescu :
« En
fait, vous savez, cette approche soi-disant nouvelle était connue depuis l’époque
romaine. Le terme spa veut dire sanitas per aquam, c’est-à-dire la santé par l’eau.
Et ce sont bien les Romains qui ont posé la première pierre aux thermes d’Herculane,
notre célèbre station balnéaire. Nous n’avons rien inventé au fond. Et aujourd’hui,
tous les hôtels présents dans les stations balnéaires disposent d’une zone de
thalasso, très prisée par la jeune clientèle. Il s’agit d’une approche qui prend
en considération non seulement le bien-être corporel, mais aussi le bien-être
mental. L’eau minérale, telle l’eau sulfureuse utilisée en cure thermale,
dispose de propriétés bénéfiques lorsqu’elle est consommée. Mais l’eau montre également
ses bienfaits dans la thalasso. Par ailleurs, nous disposons de ces gaz qui émanent
des mofettes, ces structures d’origine volcanique. Mais nous disposons encore des
boues thermales. La Roumanie ne peut pas s’en plaindre. L’on est vraiment gâté.
Et puis, on a un savoir-faire, reconnu mondialement, dans les domaines de la
balnéothérapie et de la physiothérapie. Le personnel, les professionnels qui
travaillent dans le domaine sont bien formés. Et on l’a vu lors de la pandémie,
lorsque le taux de transmission était en-deçà de 1 pour 1.000 dans les stations
balnéaires. Enfin, je suis optimiste. La Roumanie touristique de demain sera aussi
la Roumanie balnéaire. »
La
balnéologie a en effet une longue
tradition en Roumanie, affirme le même Nicu Rădulescu, qui
nous rappelle que l’Institut roumain de balnéologie, fondé en 1920, fonctionne
toujours sous l’égide du ministère de la Santé, et que de plus en plus de
jeunes médecins s’orientent vers le domaine de la balnéothérapie. Nicu
Rădulescu :
« Les professionnels
de la santé roumains ont la cote en Europe, et la médecine balnéaire roumaine a
une longue tradition. La Roumanie dispose d’une offre extrêmement diversifiée
en eaux minérales et dans le domaine des conditions naturelles des cures
balnéaires. Mais ces atouts naturels se doivent d’être mis en valeur par des
professionnels compétents forcément. »
Quoi
qu’il en soit, les stations balnéaires
roumaines semblent avoir de beaux jours devant elles. (Trad. Ionut Jugureanu)