Les missions de l’UE face aux défis majeurs
Corina Cristea, 22.10.2021, 11:07
Le député européen Victor Negrescu détaille
l’urgence de l’union autour de ces objectifs : « Je pense que la
pandémie a montré, une fois de plus, à quel point il est important d’être
ensemble. Il est indispensable d’apporter une réponse commune aux défis
mondiaux auxquels nous sommes confrontés. C’est aujourd’hui le cas dans le
domaine médical, c’est encore le cas en termes de relance économique. Même
chose dans le domaine de la transition écologique et numérique, car là aussi
nous avons besoin d’une réponse commune au niveau européen. Je crois que la
pandémie nous a rendus plus solidaires, nous avons mieux compris le sens et la
nécessité de la construction européenne et, dans une certaine mesure, il
faudrait partir de là, quelle que soit notre vision politique. Il faudrait saisir
ce contexte qui, malheureusement, n’est pas vraiment favorable, pour remettre à
zéro l’agenda européen et réaliser un saut qualitatif dans l’intégration
européenne. »
Mais
parlant missions, qu’est-ce que cela voudrait dire plus exactement? Il
s’agirait, selon la Commission européenne, d’un effort coordonné, de rassembler
les ressources nécessaires en termes de programmes de financement, de
politiques et de réglementations, ainsi que d’autres activités, qui vont
concourir pour faire atteindre les objectifs préconisés. Dans le domaine de la
recherche et de l’innovation, les missions de l’Union européenne fixent des
objectifs ambitieux, concrets et mesurables, qui devraient être atteints dans
un délai bien défini, afin d’obtenir des résultats tangibles pour tous les
Européens. L’objectif des missions est également de mobiliser et d’impliquer
activement les acteurs des secteurs public et privé, tels que les États
membres, les pouvoirs régionaux et locaux, les instituts de recherche, les
entrepreneurs et les investisseurs. Mais en égale mesure les citoyens, afin
d’encourager l’adoption de nouvelles approches et solutions sociétales. Enfin,
mais pas en dernier lieu, il faut dire que les missions représentent la
nouveauté du plus grand programme de recherche et d’innovation européen,
intitulé Horizon Europe, qui se déroulera jusqu’en 2027 et dont nous a parlé le
député européen d’origine roumaine Cristian Bușoi.
Cristian Bușoi : « Il va de soi que le programme
Horizon Europe ne pouvait ignorer les défis auxquels l’UE est confrontée
aujourd’hui, et encore moins ses objectifs stratégiques à long terme. C’est
pourquoi une grande partie de ce programme se concentre sur la question du
changement climatique, touche au domaine de la numérisation, de l’intelligence
artificielle et, bien sûr, de la santé, avec un accent particulier sur le
cancer. »
Aider au moins 150 régions et communautés européennes à
devenir résilientes face aux effets du changement climatique d’ici 2030 est un
des objectifs de l’Union européenne. Pour y parvenir, la mission « Adaptation
au changement climatique » entend, par exemple, investir 100 millions d’euros dans
des actions de grande envergure censées contrer les effets des aléas
climatiques majeurs, telles les inondations, et adaptées aux situations
locales. La mission « Cancer » envisage d’établir un nouveau modèle commun de
gouvernance, qui devrait assurer l’intégration systématique et efficace de la
recherche, de l’innovation et des avancées de nature politique dans le domaine
du cancer en Europe. Ses objectifs sont tout aussi ambitieux : travailler avec
le Plan européen de lutte contre le cancer pour améliorer la vie de plus de 3
millions de personnes d’ici 2030, grâce aux actions de prévention, aux traitements
innovants et aux autres solutions pour prolonger la vie des malades de cancer
et en améliorer les conditions de vie.
Dans le
domaine de la protection de l’environnement, la mission « Océans et Mers »
créera un réseau de phares en mer et au niveau des bassins fluviaux, pour
étendre les réseaux d’aires marines protégées. Dans le cadre de la mission «
Smart and Climate Neutral Cities », les villes sélectionnées impliqueront leurs
habitants dans l’élaboration de ce que l’on a appelé le « contrat des villes
respectueuses de l’environnement », pour contribuer à atteindre la neutralité
climatique à l’horizon 2030. Un objectif, certes, ambitieux, mais qui
apporterait des bénéfices significatifs, d’autant plus que, selon les Nations
Unies, la source de plus de deux tiers des émissions de carbone se trouve dans
les villes et les villages.
De plus, grâce à la mission intitulée « Le pacte du
sol », les citoyens seront encouragés à mettre sur pied et à prendre part aux
initiatives communautaires, visant à améliorer l’état de santé des sols. Les
missions de l’Union européenne soutiendront la transformation de l’Europe en un
continent plus vert, plus sain, plus inclusif et plus résilient, croit dur
comme fer Bruxelles. « Il s’agit d’un ensemble d’actions, matérialisées dans
des projets de recherche et d’innovation, des mesures politiques et des initiatives
législatives, mais aussi de l’implication citoyenne, en vue d’atteindre des
objectifs concrets et qui ont un impact majeur sur la société. Nous avons l’intention
d’offrir des solutions aux principaux défis mondiaux d’ici 2030 ! », a déclaré
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission pour une Europe
prête pour l’ère numérique. (Trad. Ionut Jugureanu)