Les bénéfices de la vaccination
Comme tous les ans, la grippe saisonnière fera sans doute son entrée à l’approche de la saison froide, cette année encore. D’où, la question ardue de la vaccination, d’autant que les effets conjugués de l’infection simultanée avec le virus grippal et le nouveau coronavirus, notamment sur les personnes à risque, demeurent peu connus. Invitée sur les ondes de Radio Roumanie, Pr Doina Azoicăi, présidente de la Société roumaine d’épidémiologie, nous donne une bonne nouvelle. En effet, se fiant à l’expérience de l’hémisphère sud, où la saison froide touche à la fin, il semblerait que l’activité du virus grippal a été plus que contenue cette année.
Corina Cristea, 23.10.2020, 08:35
Comme tous les ans, la grippe saisonnière fera sans doute son entrée à l’approche de la saison froide, cette année encore. D’où, la question ardue de la vaccination, d’autant que les effets conjugués de l’infection simultanée avec le virus grippal et le nouveau coronavirus, notamment sur les personnes à risque, demeurent peu connus. Invitée sur les ondes de Radio Roumanie, Pr Doina Azoicăi, présidente de la Société roumaine d’épidémiologie, nous donne une bonne nouvelle. En effet, se fiant à l’expérience de l’hémisphère sud, où la saison froide touche à la fin, il semblerait que l’activité du virus grippal a été plus que contenue cette année.
A quoi devrait-on s’attendre donc ? Doina Azoicăi : « Nous allons sans doute nous confronter à plusieurs types de viroses. Les rhinovirus et les autres coronavirus vont continuer à se propager, comme tous les ans. Mais ils ne provoquent que de banals rhumes. A part ceux-ci, ce que l’on craint le plus c’est le virus de la grippe saisonnière. Ce qui nous donne de l’espoir, c’est que dans l’hémisphère sud l’impact de ce dernier n’a pas été aussi important que dans d’autres années. Cela peut avoir différentes explications, certes. Peut-être que ces deux virus se livrent une sorte de compétition, de bataille, gagnée pour l’instant par le nouveau venu, même si le virus de la grippe saisonnière développe lui aussi, chaque année, des souches différentes. Mais la cause la plus probable est liée aux méthodes de protection que chacun de nous observe pour se protéger du nouveau coronavirus, et qui sont tout autant efficaces pour se prémunir du virus de la grippe saisonnière. Ce qui ne veut pas dire que nous n’aurons plus de cas de grippe. Dans l’hémisphère sud, le virus AH1N1 a d’ailleurs été cette année plus répandu que le virus B de la grippe saisonnière, un changement par rapport aux années précédentes. »
Pour ce qui est de la grippe, habituellement les types A et B sont les plus virulents, capables de provoquer de véritables pandémies, même si les souches mutent tous les ans. En début d’année, l’OMS indique, suite aux études et aux recherches initiées, les souches qui prédomineront l’année en cours, et ces informations seront reprises par l’industrie pharmaceutique pour créer le vaccin antigrippal de l’année, vaccin mis à disposition notamment de la population à risque. Le coronavirus, bien qu’il soit aussi un virus, fait partie d’une famille de virus différente que celle de la grippe saisonnière. Y aurait-il à craindre qu’une fois en contact, ces deux types de virus, puissent donner naissance à une nouvelle forme de virus ? Adrian Marinescu, virologue à l’hôpital « Matei Balş » de Bucarest, ne semble pas inquiet, craignant plutôt le développement de formes sévères de la Covid-19 chez les patients infectés simultanément par les deux types de virus. Adrian Marinescu :« Nulle étude n’affirme un quelconque lien entre ces deux types de virus, qui appartiennent à deux familles différentes, sans aucun lien entre elles. Mais si nous allons nous faire vacciner contre la grippe saisonnière, nous serons déjà protégés contre cette dernière. De ce point de vue, en effet, il va nous aider. Pour ce qui est du nouveau coronavirus, il pourrait muter à tout moment. De ce que l’on sait, il paraît qu’aux Etats-Unis et en Europe, l’on fait actuellement face à une certaine souche, qui n’est pas plus agressive que celle d’avant, mais qui se transmet plus facilement. C’est cela qui serait à la base de cette deuxième vague de la pandémie. »
De toute façon, un nombre réduit de cas de patients infectés par le virus de la grippe saisonnière se traduirait par une moindre pression sur le système de santé, mis rudement à l’épreuve par la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus, et dont on n’entrevoit pas encore l’issue avant la mise sur marché d’un vaccin efficace. Quant à grippe saisonnière, les médecins s’accordent pour prôner à cor et à cri la vaccination, seule méthode imparable de se prémunir des mauvaises surprises. Virgil Musta, chef de la clinique de virologie de l’hôpital « Victor Babeş » de Timişoara, explique : « Pour prévenir une maladie contagieuse, peu importe laquelle d’ailleurs, se faire vacciner, s’il existe un vaccin, c’est c’est ce qu’il faut faire. Faute de quoi, il faut prendre les précautions d’usage : maintenir l’hygiène, se laver les mains, préserver la distance physique, utiliser le masque. Tout cela constitue un ensemble de mesures de prévention indispensables dans le contexte actuel. Par ailleurs, une alimentation saine nous aide à conserver la bonne santé de l’organisme et préserver ses capacités de défense. Le stress peut lui aussi impacter sur nos défenses immunitaires. Il faut savoir gérer le stress. Le médecin peut recommander certaines thérapies à cet égard. Parce que nous avons constaté que les personnes dépressives, les personnalités anxieuses développent plus facilement des formes sévères. Ensuite, les vitamines peuvent également aider, les vitamines des groupes A, D, le Zinc, le Sélénium. Enfin, le repos est important en égale mesure. Un organisme reposé est tellement mieux préparé à résister aux agressions qu’un organisme stressé ou fatigué. Il faut donc mieux gérer sa fatigue, son quotidien, car cela déteint sur nos capacités immunitaires. Au fond, la guerre se joue entre les capacités agressives de l’agent pathogène et les capacités de défense de notre organisme. C’est aussi simple que cela. »
C’est la vie saine que prône donc le médecin virologue Virgil Musta. Surveiller notre état de santé, tenir sous contrôle les éventuelles maladies chroniques, diminuer les facteurs de risque liés à l’alimentation, à la pollution, aux différents types de consommation, voici quelques conseils de bons sens. (Trad. Ionuţ Jugureanu)