Les lignes directrices de la politique étrangère de la Roumanie en 2020
L’objectif principal de la Roumanie dans le domaine de sa politique étrangère est de demeurer un promoteur de la démocratie, a souligné le président Klaus Iohannis, à l’occasion de la réunion annuelle des chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Le chef de l’État roumain a présenté les 3 directions de politique étrangère que la Roumanie entend suivre cette année : « Notre appartenance à l’UE et à l’OTAN, ainsi que notre partenariat stratégique avec les États-Unis constitueront le fondement de notre politique étrangère, soit la triade stratégique de la politique étrangère de la Roumanie. Ces trois partenariats politiques, économiques et militaires seront renforcés par l’attachement de notre pays en faveur du multilatéralisme et du droit international. De même, nous allons continuer d’agir pour réussir notre adhésion à l’espace Schengen, ce qui va contribuer au renforcement de notre sécurité, ainsi que pour réussir notre adhésion à la zone Euro, lorsque toutes les conditions seront remplies. Le Royaume-Uni va quitter l’Union Européenne dans peu de temps. Nous aurions souhaité éviter cela, mais à l’heure actuelle nous feront de notre mieux pour que les liens d’amitié et d’alliance qui unissent le Royaume-Uni à l’Union Européenne puissent demeurer tout aussi forts à l’avenir. Par ailleurs, nous souhaitons remettre à jour le partenariat stratégique qui nous lie avec le Royaume-Uni, et nous y œuvrons. »
Corina Cristea, 07.02.2020, 11:29
L’objectif principal de la Roumanie dans le domaine de sa politique étrangère est de demeurer un promoteur de la démocratie, a souligné le président Klaus Iohannis, à l’occasion de la réunion annuelle des chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Le chef de l’État roumain a présenté les 3 directions de politique étrangère que la Roumanie entend suivre cette année : « Notre appartenance à l’UE et à l’OTAN, ainsi que notre partenariat stratégique avec les États-Unis constitueront le fondement de notre politique étrangère, soit la triade stratégique de la politique étrangère de la Roumanie. Ces trois partenariats politiques, économiques et militaires seront renforcés par l’attachement de notre pays en faveur du multilatéralisme et du droit international. De même, nous allons continuer d’agir pour réussir notre adhésion à l’espace Schengen, ce qui va contribuer au renforcement de notre sécurité, ainsi que pour réussir notre adhésion à la zone Euro, lorsque toutes les conditions seront remplies. Le Royaume-Uni va quitter l’Union Européenne dans peu de temps. Nous aurions souhaité éviter cela, mais à l’heure actuelle nous feront de notre mieux pour que les liens d’amitié et d’alliance qui unissent le Royaume-Uni à l’Union Européenne puissent demeurer tout aussi forts à l’avenir. Par ailleurs, nous souhaitons remettre à jour le partenariat stratégique qui nous lie avec le Royaume-Uni, et nous y œuvrons. »
La politique étrangère roumaine sera placée, comme jusqu’à présent d’ailleurs, sous le signe de la continuité et de la prédictibilité. Mais, naturellement, certains accents et nuances censées conférer plus de cohérence et de consistance vont changer, dit le chef de l’État. Mais de quels accents et de quelles nuances s’agirait-il ? Comment peut-on donner plus de cohérence et de consistance, et qu’est-ce que cela voudrait bien signifier ? Invité à Radio Roumanie, l’analyste Cristian Diaconescu, ancien ministre d’affaires étrangères, explique : « Notre projet de sécurité nationale doit intégrer, d’une part, le projet de sécurité régional et doit, évidemment, respecter les intérêts de la Roumanie pour la stabilité et la sécurité, dans l’une des régions les plus compliquées du globe. D’autre part, ce projet doit respecter les valeurs et les standards partagés par tous les membres de l’Union Européenne et de l’OTAN. Il faudrait donc faire montre d’une plus grande capacité d’imagination dans cette région, délimitée par la mer Noire et les Balkans de l’Ouest, une région qui se trouve à l’Est face à un voisinage assez sensible, et puis qui se trouve aussi au carrefour des routes du gaz et de l’énergie, donc au carrefour des routes qui demandent une attention particulière en matière de sécurité, des routes qui partent depuis l’Est de l’Europe et le Moyen Orient. »
Dans le contexte international actuel, marqué par des guerres et par des tensions croissantes, le besoin d’une Alliance Nord-Atlantique puissante, unie et efficace n’a jamais été plus grand, a souligné le président Iohannis :
« L’OTAN est une alliance militaire efficace et nous allons continuer à travailler avec les autres membres afin de la renforcer davantage. Ceci a été, d’ailleurs, le message principal lancé à l’occasion du sommet anniversaire de de l’OTAN, à Londres, au mois de décembre 2019. Et c’est bien dans cette direction que la Roumanie va concentrer ses efforts, dans sa qualité de membre important du flanc est de l’Alliance. Nous sommes par ailleurs déterminés à respecter nos engagements, afin d’allouer 2% de notre PIB au secteur de la Défense et nous allons continuer d’agir pour renforcer la position défensive de l’Alliance, notamment sur son flanc Est. Enfin, la Roumanie soutiendra un rôle accru de l’OTAN au Moyen-Orient et dans la lutte contre le terrorisme.»
Le président a encore rappelle que l’ONU et l’OSCE représentent des plates-formes qui permettent un dialogue international consolidé et le respect du droit international. Il a par ailleurs utilisé à plusieurs reprises le terme de « multilatéralisme », chose qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des analystes politiques.
A nouveau, Cristian Diaconescu : « D’abord, parce que le multilatéralisme est un élément essentiel pour promouvoir et défendre les intérêts de la Roumanie. Ensuite, parce qu’il est vrai que l’importance et le rôle de l’ONU et l’OSCE ont visiblement diminué au niveau international, même si elles continuent de garder leur pertinence, et leur importance pour la Roumanie. Enfin, parce qu’il existe une tendance, surtout au niveau des grandes puissances, de dialoguer et de prendre des décisions en faisant fi des organisations internationales, ce qui fait que les États qui se trouvent dans les zones compliquées du globe, comme c’est le cas de la Roumanie, doivent accepter certaines décisions qui ont été prises sans demander leur avis. »
En discutant de la situation actuelle au Moyen-Orient, le président apprécie que les effets négatifs de la crise aient un impact au niveau de la sécurité européenne, voire du monde. Quant à la relation avec la république de Moldavie (ex-soviétique, majoritairement roumanophone), Bucarest va renouer les liens avec Chisinau au moment où il aura constaté une résolution européenne ferme, et un désir de réforme de son administration et de son système judiciaire, de la part du pouvoir politique moldave, a encore précisé le président Klaus Iohannis. (Trad. Ionut Jugureanu)