Sécurité et sûreté alimentaires
Plus de 820 millions de personnes souffrent actuellement de malnutrition chronique dans le monde. 672 millions souffrent d’obésité et 1,3 milliard de personnes sont en surpoids. C’est ce que révèle le plus récent rapport 2018 de la FAO — Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. 70% de la population touchée par la pauvreté vit dans des zones rurales, où son existence dépend de l’agriculture, de la pisciculture et de la sylviculture — indique aussi le document. C’est pourquoi, l’objectif « Faim zéro » de l’Agenda 2030 pour le développement durable impose un changement profond de l’économie rurale — estime l’ONU. Cet objectif suppose une collaboration mondiale pour assurer à la population de tous les coins du monde l’accès à une alimentation saine et nutritive. Les gouvernements doivent créer des opportunités d’investissement dans le secteur privé de l’agriculture, développer des programmes de protection sociale pour toutes les catégories vulnérables et créer des liens entre les producteurs du milieu rural et les zones urbaines.
Corina Cristea, 09.11.2018, 14:24
Plus de 820 millions de personnes souffrent actuellement de malnutrition chronique dans le monde. 672 millions souffrent d’obésité et 1,3 milliard de personnes sont en surpoids. C’est ce que révèle le plus récent rapport 2018 de la FAO — Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. 70% de la population touchée par la pauvreté vit dans des zones rurales, où son existence dépend de l’agriculture, de la pisciculture et de la sylviculture — indique aussi le document. C’est pourquoi, l’objectif « Faim zéro » de l’Agenda 2030 pour le développement durable impose un changement profond de l’économie rurale — estime l’ONU. Cet objectif suppose une collaboration mondiale pour assurer à la population de tous les coins du monde l’accès à une alimentation saine et nutritive. Les gouvernements doivent créer des opportunités d’investissement dans le secteur privé de l’agriculture, développer des programmes de protection sociale pour toutes les catégories vulnérables et créer des liens entre les producteurs du milieu rural et les zones urbaines.
Les conflits, les changements climatiques engendrant des conditions météorologiques extrêmes, le faible niveau de développement économique constituent autant d’entraves à la lutte contre la famine et la malnutrition — estiment les spécialistes. Mircea Duţu, président de l’Université écologique de Bucarest, le confirme. Le Rapport 2018 sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, rendu public le 15 octobre à Rome, conclut qu’après une période de recul, la famine progresse actuellement de nouveau dans le monde.
Mircea Duţu. « Plus de 820 millions de personnes souffrent actuellement de sous-alimentation chronique. Les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au dérèglement climatique, la récession économique et le nombre de personnes obèses ou en surpoids ralentissent les progrès dans la lutte contre la famine et la malnutrition. Je voudrais pourtant souligner que l’on parle de plus en plus dans le monde de la reconnaissance d’un droit fondamental de l’être humain à l’alimentation, ce qui signifie avant tout l’accès à une nourriture suffisante et de bonne qualité, pour qu’il puisse mener une vie saine et active. Voilà donc les principaux défis auxquels l’humanité est confrontée, dans son action commune pour atteindre, à l’horizon 2030, l’objectif « Faim zéro ».
Pour y répondre, certains changements sont nécessaires — affirment les responsables onusiens: les petits producteurs doivent adopter de nouvelles méthodes pour accroître leur productivité et leurs revenus ; pour assurer la mobilité dans les communautés rurales, il faut une approche qui tienne compte de l’environnement ; on doit encourager le développement technologique et créer des emplois durables et profitables. La main d’œuvre et le développement économique ne sont pourtant pas suffisants pour assurer la sécurité et la sûreté alimentaires, notamment des personnes qui sont victimes des conflits. C’est pourquoi, afin d’atteindre l’objectif « Faim zéro », on prend justement en compte une approche à long terme, qui permette d’édifier une société inclusive et pacifique. Et ce ne sont pas les seuls aspects importants liés à la sécurité et à la sûreté alimentaires. Mihai Berca, professeur à l’Université de sciences agricoles et de médecine vétérinaire de Bucarest en ajoute d’autres.
« Si l’on se rapportait uniquement à la sûreté et non pas à la sécurité, le problème majeur est la qualité des aliments que les gens sont obligés de manger et leur faible diversité ; or, c’est du manque de diversité que naissent les menus les moins favorables à la santé humaine. Voilà pour la sûreté. Pourtant, un autre problème se pose, à savoir que nous sommes actuellement en proie aux changements climatiques, aux invasions d’insectes nuisibles, de bactéries, notamment dans le sud de la planète, qui affectent la quantité, mais aussi la qualité de notre nourriture, car nous n’avons par le temps nécessaire pour intervenir et protéger nos cultures. C’est là une autre cause qui diminue, avec chaque jour qui passe, notre capacité à fournir les meilleures matières premières pour l’agriculture. »
Réduire le gaspillage alimentaire peut contribuer à éradiquer la famine. La quantité d’aliments poubellisés chaque année dépasse parfois la centaine de kilos par personne — indiquent les statistiques. Les causes de ce phénomène sont multiples. Il convient de mentionner entre autres les stratégies de marketing visant à stimuler l’achat de produits, par des promotions, par exemple. Une société française de protection des consommateurs indiquait récemment avoir découvert que certains fabricants de laitages impriment à bon escient sur leurs produits une date de péremption antérieure à celle jusqu’à laquelle le produit garde effectivement ses qualités, pour accélérer le remplacement des produits sur les étalages des magasins. Le gaspillage est présent dans l’agriculture aussi : parfois, une partie de la récolte est abandonnée dans le champ après la moisson, les produits non vendus sont utilisés pour nourrir les animaux, les fruits et les légumes dont les dimensions ne correspondent pas aux normes sont compostés ou méthanisés.
(Trad. : Dominique)