Les défis à relaver au niveau mondial
Avec une intervention de 48 minutes, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a prononcé cette année le discours le plus long à l’Assemblée générale de l’ONU. Sa 73e édition a récemment réuni, à New York, environ 130 chefs d’Etats ou de gouvernements. Un discours loin de celui de 1960, du leader cubain Fidel Castro, qui a parlé pendant 4 heures et 29 minutes, ou du représentant de l’Inde – 8 heures, en 1957. La coopération entre Etats est toujours plus incertaine et plus difficile, et les divisions au Conseil de sécurité sont graves, a estimé dans son intervention le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déplorant ce qu’il a appelé « un monde de plus en plus chaotique ».
Corina Cristea, 12.10.2018, 13:50
Avec une intervention de 48 minutes, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a prononcé cette année le discours le plus long à l’Assemblée générale de l’ONU. Sa 73e édition a récemment réuni, à New York, environ 130 chefs d’Etats ou de gouvernements. Un discours loin de celui de 1960, du leader cubain Fidel Castro, qui a parlé pendant 4 heures et 29 minutes, ou du représentant de l’Inde – 8 heures, en 1957. La coopération entre Etats est toujours plus incertaine et plus difficile, et les divisions au Conseil de sécurité sont graves, a estimé dans son intervention le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déplorant ce qu’il a appelé « un monde de plus en plus chaotique ».
Dans l’allocution la plus attendue, le chef de la Maison Blanche a lancé un avertissement dur à l’Iran, qu’il a qualifié de plus grand sponsor du terrorisme, qui alimente les conflits de la région et au-delà de la région : « le massacre que commet le régime syrien est soutenu par la Russie et l’Iran. Le régime iranien exporte de la violence, de la terreur et du chaos, il procure de manière illicite du matériel sensible pour avancer dans son programme de missiles balistiques, et fait proliférer ces missiles dans tout le Proche Orient. Toutes les sanctions américaines relatives au programme nucléaire seront appliquées intégralement à partir de début novembre. Après, les Etats Unis imposeront de nouvelles sanctions, plus dures que jamais, pour contrecarrer toute la série d’attitudes hostiles de l’Iran. »
Donald Trump a comparé les rapports des Etats Unis avec l’Iran avec les relations « améliorées », mot qu’il avait choisi pour désigner celles avec le leader de la Corée du Nord, Kim Jong-Un. Il avait fait l’éloge de ce dernier pour avoir suspendu les essais balistiques et nucléaires. Le chef de la Maison Blanche a toutefois demandé que les sanctions internationales imposées à la Corée du Nord soient strictement observées, jusqu’à sa dénucléarisation. Trump a utilisé son discours de cette année aussi pour faire un appel aux réformes commerciales internationales, pour exhorter l’OPEP à ne plus accroître le prix du pétrole, pout critiquer la Chine pour ses pratiques commerciales, mais aussi pour mettre en garde les Etats européens contre la dépendance des sources d’énergie russes. D’autre part, la Russie a critiqué, aux Nations Unies, le retrait unilatéral des Etats Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran. Elle a estimé que cette mesure pouvait accroître les tensions au Proche Orient, qu’elle créera des risques pour le régime de non-prolifération et qu’elle sera, en même temps, contreproductive aussi sous l’angle des efforts entrepris actuellement pour dénucléariser la péninsule coréenne.
Autre sujet en débat – la Syrie. Le correspondant de Radio Roumanie à Moscou, Alexandr Beleavski, précise que « le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde les pays occidentaux contre de nouvelles frappes en Syrie, sous des prétextes fallacieux. L’avertissement tombe juste après la décision russe de transférer des fusées de type sol-air S-300 à l’armée syrienne et après que Moscou eut pris d’autres mesures instaurant de facto une zone de d’exclusion aérienne en Méditerranée, située près des côtes syriennes. Israël avait blâmé la décision russe, l’accusant d’accroître le danger dans la région, les Etats-Unis la qualifiant à leur tour d’erreur. Le chef de la diplomatie russe avait accusé au Conseil de Sécurité de l’ONU les terroristes syriens de détenir des substances interdites, qu’ils avaient appris à fabriquer, et de disposer de laboratoires où ces substances étaient préparées, ce qui serait confirmé également de source américaine. Sergueï Lavrov a confirmé le fait que le gouvernement syrien avait détruit son arsenal d’armes chimiques, conformément à l’accord russo-américain de 2013. »
La crise iranienne ne peut être résolue exclusivement par une politique des sanctions, a estimé par ailleurs le président français Emmanuel Macron, qui a plaidé pour l’élaboration d’une stratégie à long terme pour la gestion du dossier. Selon le président français, « nous allons maintenir notre objectif commun, celui d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ». Le président Macron avait par ailleurs salué les efforts entrepris par son homologue américain pour déterminer le régime nord-coréen à abandonner son programme nucléaire. Mais, selon Macron, « à aucun moment le Conseil de Sécurité ne doit oublier l’essentiel : la Corée du Nord représente encore une menace nucléaire et balistique pour sa région et pour le monde ».
Le président Klaus Iohannis a prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies un discours consacré à la manière dont la Roumanie appréhende l’actuel contexte international et les solutions qu’elle souhaite proposer. Le chef de l’Etat roumain a souligné que la réponse à apporter au terrorisme doit être une réponse coordonnée au niveau global, et que la prolifération des armes de destruction massive demeure une menace de nature existentielle pour la sécurité mondiale. Aussi, les changements climatiques deviennent l’un des défis les plus ardus au niveau mondial, a encore souligné le chef de l’Etat roumain, insistant sur le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le contexte, et rappelant, à ce propos, que la Roumanie accueillera au mois d’avril 2019 la conférence intitulée « L’accroissement de la résilience face aux désastres naturels » au moment de sa présidence du Conseil de l’UE. (trad. Ionut Jugureanu)