Les priorités du semestre roumain à la présidence du Conseil de l’UE
A l’approche de la date butoir qui va marquer le début de la présidence roumaine du Conseil de l’UE au 1er janvier 2019, Bucarest intensifie ses efforts, ainsi que les contacts avec ses partenaires européens, au sujet notamment des priorités que la Roumanie désire faire avancer pendant son mandat.
Corina Cristea, 21.09.2018, 13:14
A l’approche de la date butoir qui va marquer le début de la présidence roumaine du Conseil de l’UE au 1er janvier 2019, Bucarest intensifie ses efforts, ainsi que les contacts avec ses partenaires européens, au sujet notamment des priorités que la Roumanie désire faire avancer pendant son mandat.
Par ailleurs, les préparatifs logistiques et l’organisation des événements relatifs à la présidence battent leur plein, alors que le calendrier définitif sera annoncé fin novembre prochain, selon Bucarest. Les principaux événements du semestre devraient avoir lieu dans les villes de Bucarest et de Sibiu. Cette dernière, ancienne capitale européenne de la culture de 2007, étant censée accueillir le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du 9 mai 2019, qui va marquer le moment d’un nouveau départ pour la construction européenne dont, en outre, la définition des priorités stratégiques pour la période 2019-2024.
Invité sur les ondes de Radio Roumanie, le journaliste Dan Cărbunaru, de la plateforme multimédia caleaeuropeană.ro, « la voie européenne », passe en revue les priorités annoncées par les responsables de Bucarest : « La première question est celle du développement durable et équitable, à mettre en place via le processus de convergence, de cohésion, d’innovation, de la société numérique et de la connectivité. C’est un thème transversal, commun à plusieurs présidences successives, depuis la présidence estonienne, en passant par celles bulgare et autrichienne. La deuxième question est celle de la sécurité, d’une Europe sûre, un thème qui rencontre sans doute les attentes de l’ensemble des citoyens européens. N’oublions pas non plus la consolidation du rôle global de l’UE, un thème cher notamment dans le Nord et l’Ouest de l’UE, qui est donc probablement le résultat d’un compromis entre les partenaires européens, mais qui marque aussi le désir de la Roumanie de s’engager davantage sur la scène internationale, en prenant appui sur son statut de membre de l’Union. L’on a là une carte à jouer. Et puis, un thème vraiment important, l’Europe des valeurs communes. Cela peut ressembler à un slogan quelque peu creux de prime abord, mais vu les sanctions envisagées lors du prochain exercice budgétaire à l’encontre des Etats membres qui décident de ne pas respecter l’Etat de droit et l’indépendance de la justice, je pense que l’on est loin d’un simple effet d’annonce. Mais la bannière sous laquelle défilera la présidence roumaine est celle de la cohésion, c’est bien le concept phare ».
Lors de sa présidence tournante, la Roumanie devra gérer des dossiers importants, tel le Brexit, ou encore la finalisation des négociations sur le cadre financier pluriannuel, dossiers autrement plus délicats. Il faudrait trouver un équilibre entre le besoin d’investissements pour une meilleure cohésion et la réduction des écarts entre l’Ouest et l’Est, un compromis qui devra recueillir 27 voix sur 27.
C’est dire la difficulté de l’entreprise. Ecoutons à ce sujet la première ministre roumaine, Mme. Viorica Dăncilă: « La Roumanie accordera une attention prépondérante à l’avancement des négociations concernant le prochain cadre financier pluriannuel 2021/2027. Pour ce qui est de la sécurité intérieure de l’UE, consolider la sécurité européenne représentera certainement l’une des priorités de notre mandat ».
Les élections européennes du mois de mai prochain seront un autre repère du mandat roumain. Un suivi devra être assuré à des dizaines d’autres dossiers législatifs essentiels pour l’avenir européen, dont certains devront être ficelés avant la fin du mandat roumain. Comptons encore les centaines de rencontres, des débats et des négociations.
Le climat sera aussi mis à l’honneur, les pays membres devant présenter leurs plans nationaux dans le domaine de l’énergie et du changement climatique, ce qui constituera la base de la nouvelle stratégie énergétique européenne, d’une importance vitale pour l’avenir énergétique de l’Union.
Une période bien chargée est à attendre, selon le ministre aux Affaires européennes, Victor Negrescu: « Le programme de cet automne s’annonce chargé. Beaucoup de visites sont attendues à Bucarest de la part de nos partenaires européens. L’intérêt à l’égard de la Roumanie est palpable, et celui de nos partenaires à l’égard de la présidence roumaine du Conseil est de plus en plus marqué. Cela est évidemment réjouissant et prouve que la Roumanie est capable d’assumer son rôle, d’apporter une vision et des solutions concrètes aux défis qui se posent devant nous. »
Mais ce qui compte par dessus tout c’est que les choses avancent et que la Roumanie apporte sa pierre à l’édifice, dans tous ces domaines et dans bien d’autres encore. La vision roumaine est profondément pro européenne. Notre avenir commun est entre nos mains. Il est important de garder notre optimisme, de maintenir cette énergie positive, le désir de nous surpasser et d’identifier les meilleures solutions. Le plus important, selon les officiels roumains, c’est de poser les fondations de l’avenir pendant ces 6 mois de présidence.
Et comme tout a un prix, pour préparer son semestre européen, le gouvernement roumain a alloué un montant qui se situe dans une fourchette comprise entre 60 et 80 millions d’euros, comparable à celui octroyé dans le même but par d’autres pays de même taille, précise Daniel Gosea, directeur général du département en charge de préparer la présidence roumaine du Conseil de l’UE. (Trad. Ionut Jugureanu)