Le laser de Magurele est fonctionnel
Construit à Magurele, près de Bucarest, le laser le plus puissant au monde vient d’être assemblé et testé afin d’être mis en fonction. Formé de deux lasers d’une puissance de 10 pétawatts chacun, auxquels s’ajoutent deux autres d’une puissance d’un pétawatt chacun et deux de 100 terrawatts chacun, le laser ELI-NP produira une puissance équivalente à 10% de celle du soleil et comprendra aussi un système de faisceaux gamma très intense. Résultat des recherches des 30 dernières années, le projet a eu besoin de milliards de dollars pour être mené à bon terme. A l’heure où l’on parle, il représente la plus haute technologie du moment. Les miroirs qui se trouvent à l’intérieur du laser sont uniques au monde, affirment les experts de Magurele.
Corina Cristea, 03.08.2018, 14:48
Construit à Magurele, près de Bucarest, le laser le plus puissant au monde vient d’être assemblé et testé afin d’être mis en fonction. Formé de deux lasers d’une puissance de 10 pétawatts chacun, auxquels s’ajoutent deux autres d’une puissance d’un pétawatt chacun et deux de 100 terrawatts chacun, le laser ELI-NP produira une puissance équivalente à 10% de celle du soleil et comprendra aussi un système de faisceaux gamma très intense. Résultat des recherches des 30 dernières années, le projet a eu besoin de milliards de dollars pour être mené à bon terme. A l’heure où l’on parle, il représente la plus haute technologie du moment. Les miroirs qui se trouvent à l’intérieur du laser sont uniques au monde, affirment les experts de Magurele.
Démarré en 2013, le projet deviendra opérationnel en 2019, selon l’académicien, Nicolae Zamfir, directeur de ce projet par lequel la recherche européenne essaie de tenir la cadence imposée par les Etats-Unis et la Chine :« Personne ne s’attendait à ce que les choses évoluent si bien. Il y a dix ans, ce laser n’était qu’une simple idée. Et voilà qu’à présent, ELI est devenu enfin, réalité. Nous avons mené à bien la construction de trois facilités bientôt dotées de tous les équipements scientifiques nécessaires. Voilà donc le progrès que l’on a fait depuis dix ans déjà et qui nous a permis la matérialisation d’une idée d’une telle envergure. »
La structure pesant 100 milles tonnes repose sur une plate-forme soutenue par un millier de piliers. Imaginée par des ingénieurs roumains, cette solution technique a permis l’alignement des systèmes laser et de faisceaux gamma, tout en empêchant la structure de se déplacer plus d’un micromètre en cas de tremblement de terre. Le coût total de l’ELI-PN roumain est estimé à environ 350 millions d’euros, couvert à 80% par des fonds européens, le reste étant financé par l’Etat roumain. 13 pays ont été en lice pour accueillir ce projet européen censé leur permettre aussi bien de toucher une enveloppe significative offerte par Bruxelles que de faire un saut considérable dans le domaine de la recherche. Un enjeu qui fait actuellement de la Roumanie un acteur important dans l’univers de la physique nucléaire, d’autant plus que le site de Magurele accueillera aussi l’Institut de recherche ELI- ERIC. Nicolae Zamfir: On essaie de jeter les bases de l’Institut ELI- ERIC, un nouveau modèle d’institution récemment approuvé par Bruxelles et qui se verra diriger en conformité avec les normes européennes. On voudrait voir aussi l’Allemagne rejoindre les pays-hôtes tels la Roumanie, la Hongrie et la République tchèque. On a besoin de la participation d’autres Etats aussi, pour un plus de force non seulement scientifique, mais surtout financière. Nous espérons que toute la communauté scientifique européenne prenne part aux expérimentations que l’on fera à Magurele.
Projet remarquable aussi bien pour la Roumanie que pour le reste de la communauté européenne, ELI a attiré l’attention de Berlin. Lors d’une visite à Magurele, Gunther Krichbaum, à la tête de la Commission Affaires européenne du Bundestag, a mis en évidence la nécessité que de tels projets d’anvergure soient développés afin de booster la compétitivé européenne face à la concurrence américaine, chinoise ou encore japonaise. C’est une chance immense. J’ai eu l’occasion de voir le degré d’implication de tous les participants au projet qui est, à mon avis, le premier d’une longue série. D’autres projets s’y ajouteront, car la Roumanie a de vrais professionnels et de très bonnes universités. Ce projet permettra de stopper la fuite des cerveaux, puisque les spécialistes de haut niveau se verront offrir un avenir professionnel dans leur propre pays.
Le laser ultra-puissant de Magurele servira à des recherches dans différents domaines tels la physique, l’astronomie ou la médecine. Plus de 200 essais scientifques seront dorénavant possible à se voir mises en place grâce au laser de Magurele. Et on pense notamment à des recherches médicales dans la lutte contre le cancer, à des recherches menées dans le domaine de l’aéronautique, en rapport avec la protection contre les radiations cosmiques dans le cas des astronautes en route vers Mars.
En tant que pays hôte du laser ELI-ERIC, la Roumanie contribuera au progrès de la recherche nationale et renforcera la place de Bucarest sur la carte européenne et mondiale de la science. En plus, il convient de mentionner que le laser de Magurele est à même de créer les premisses pour le développement d’un transfère de technologies et de la stimulation de l’essor économique à travers un afflux d’investisseurs intéressés à développer les parcs scientifiques et industriels de Roumanie. (trad.Ioana Stancescu)