Initiatives pour une meilleure qualité de l’air
Davantage encore souffrent de maladies respiratoires et cardiovasculaires provoquées par la pollution atmosphérique. De ceux-là, 25.000 sont roumains. Avec huit autres pays européens – l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Slovaquie – la Roumanie a récemment reçu un avertissement de la Commission européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air, la Commission demandant à Bucarest de présenter un paquet de mesures d’action efficaces et immédiates. Depuis, le ministère roumain de l’Environnement a envoyé à Bruxelles un plan visant la réduction de la pollution de l’air.
Corina Cristea, 09.03.2018, 14:10
Davantage encore souffrent de maladies respiratoires et cardiovasculaires provoquées par la pollution atmosphérique. De ceux-là, 25.000 sont roumains. Avec huit autres pays européens – l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Slovaquie – la Roumanie a récemment reçu un avertissement de la Commission européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air, la Commission demandant à Bucarest de présenter un paquet de mesures d’action efficaces et immédiates. Depuis, le ministère roumain de l’Environnement a envoyé à Bruxelles un plan visant la réduction de la pollution de l’air.
Invitée par Radio Roumanie, Dorina Mocanu, la directrice générale de la Direction générale Evaluation, impact et contrôle de la pollution, explique : « L’évaluation de la qualité de l’air en Roumanie est réalisée dans 13 agglomérations urbaines et 41 zones, conformément aux directives européennes. En effet, la Roumanie, comme bien d’autres Etats européens, est confrontée à un niveau élevé de particules fines de type PM10, c’est-à-dire des particules d’un diamètre inférieur à 10 microns, dans certaines agglomérations urbaines, à cause du trafic routier, du chauffage résidentiel et, dans une moindre mesure, de la présence des chantiers de construction. Aussi, je voudrais souligner que trois villes roumaines – Bucarest, Iasi et Brasov – se trouvent sous le coup d’une procédure d’infraction pour le dépassement des limites d’émissions de particules fines PM 10 présentes dans l’air, au sujet desquelles la Commission avait déjà émis en 2014 un avis motivé supplémentaire. »
Fin janvier 2018, à la demande du commissaire en charge de l’Environnement, Karmenu Vella, la Roumanie a présenté l’étape de l’application des mesures prises par les pouvoirs locaux des trois agglomérations mentionnées, le calendrier, ainsi que les mesures programmées prochainement.
Dorina Mocanu : « Les mesures envisagées vont dans trois directions : d’abord le trafic routier, avec des actions qui relèvent du management du trafic, dont la prime à la casse, pour stimuler le renouvellement du parc automobile national ; puis un plan de création d’infrastructures indispensables au développement du parc de voitures électriques ; enfin la modernisation du transport public, y compris le passage au transport public électrique. Vient ensuite l’accroissement de l’efficacité énergétique des bâtiments, par la réhabilitation thermique, la modernisation du système de chauffage centralisé, par l’installation de systèmes de chauffage à base d’énergies renouvelables, par la modernisation des systèmes de chauffage traditionnels. La plupart de ces mesures sont déjà en passe d’être financées ou seront financées via le fonds européen pour l’environnement. Enfin, le troisième paquet de mesures vise la création d’espaces verts. »
L’organisation Greenpeace Roumanie suit de près l’évolution de la situation, et ne manque pas d’avertir que la Roumanie risque de payer des centaines de milliers d’euros d’amendes par jour. Alin Tănase, coordinateur des campagnes pour l’énergie de cette ONG, précise que les substances les plus nocives à retrouver dans l’air en Roumanie sont les particules en suspension et les oxydes d’azote, provenant pour la plupart du trafic automobile.
Alin Tănase: « De ce que je sais, notre date butoir est la mi-mai. C’est à ce moment que la Commission décidera lesquels des neufs Etats mis sur la sellette seront envoyés devant la Cour européenne de justice de Luxembourg, ce qui entraînera implicitement des amendes. Nous n’avons pas fait grand-chose, c’est la raison pour laquelle la Commission montre ses dents. Les mairies des villes, où le dépassement des limites pour certaines molécules polluantes a été constaté, doivent mettre au point des plans intégrés pour améliorer la qualité de l’air. De ce que j’ai pu voir comme plans, actuellement, et je pense à celui de Bucarest, on peut recenser des mesures correctes, et puis d’autres qui n’auront pas l’impact escompté. Par exemple, l’élargissement des boulevards permettrait aux voitures de circuler avec une vitesse plus élevée et de rester un temps plus court à l’arrêt, ce qui ferait baisser le degré de pollution de l’air. Mais, à mon sens, il s’agit d’une mesure à double tranchant, parce qu’en élargissant les rues, on encourage le trafic des voitures. Puis, on prévoit d’aménager plusieurs kilomètres de pistes cyclables et des barrières végétales, parce qu’une bonne partie de la pollution de l’air à Bucarest provient de l’érosion éolienne, qui soulève pratiquement la poussière là où il n’y a pas de végétation. Et on trouve aussi des mesures de renouvellement des moyens de transport en commun, voire même des propositions visant à assurer le passage vers le transport électrique. »
Quoi qu’il en soit, Gratiela Gavrilescu, la ministre de l’Environnement assure que la capitale de la Roumanie aura approuvé son Plan intégré pour la qualité de l’air au plus tard au mois de mai prochain. (Trad. Ionut Jugureanu)