Les priorités de Bucarest (II)
« Dans
notre voisinage oriental, il va de l’intérêt de la Roumanie d’avoir pour
partenaires des Etats solides, stables, ayant des perspectives de sécurité et
de développement choisies librement, sans interférences. On est sans doute intéressé aussi par l’avenir
de la région des Balkans, qui constitue, à nos yeux, un enjeu stratégique. Nous
souhaitons que la Roumanie puisse projeter la vision stratégique de l’Union
européenne dans son voisinage immédiat », nous confie le ministre Teodor Meleşcanu.
Corina Cristea, 05.01.2018, 15:10
« Dans
notre voisinage oriental, il va de l’intérêt de la Roumanie d’avoir pour
partenaires des Etats solides, stables, ayant des perspectives de sécurité et
de développement choisies librement, sans interférences. On est sans doute intéressé aussi par l’avenir
de la région des Balkans, qui constitue, à nos yeux, un enjeu stratégique. Nous
souhaitons que la Roumanie puisse projeter la vision stratégique de l’Union
européenne dans son voisinage immédiat », nous confie le ministre Teodor Meleşcanu.
Quant aux relations nouées entre la Roumanie et la République de
Moldova, ancienne république soviétique majoritairement roumanophone, le chef
de la diplomatie roumaine n’a de cesse de prôner leur renforcement: « Nous avons une multitude de projets
bilatéraux, en déroulement ou à l’étude, mais dont le fil rouge, leur objectif
commun c’est de réussir à raccorder la République de Moldova à l’Europe,
notamment sous le rapport énergétique, des infrastructures, mais aussi au
niveau des valeurs et des institutions. Nous continuons à investir massivement
dans la République de Moldova, pour le bien-être de ses citoyens, mais aussi
pour soutenir son destin européen, le parcours de son intégration européenne. A
la fin du mois de février passé, nous avons versé les dernières tranches, en
valeur de 150 de millions d’euros, de l’emprunt consenti dans le cadre de l’Accord
de financement remboursable, signé par Bucarest et Chisinau. Cet accord
contribue grandement à assurer la stabilité financière du pays, mais d’autre
part il contribue aussi à faciliter le soutien de l’Union européenne à la
République de Moldova. La Roumanie a ainsi milité pour l’octroi, le 04 juillet dernier,
par le Parlement européen, de l’assistance financière conditionnée octroyée par
l’UE, d’une valeur de 100 millions d’euros. L’essentiel toutefois, pour que la
République de Moldova puisse intégrer à terme l’UE, il faut qu’elle puisse
répondre aux attentes de sa population en matière de sécurité, de prospérité économique
et de stabilité. »
La Roumanie va demeurer un partenaire fidèle pour promouvoir les
intérêts et les aspirations européennes de la République de Moldova, a encore
précisé le ministre des Affaires étrangères de Roumanie, Teodor Melescanu.Ce dernier rappelle aussi le montant
de 122 millions d’euros – la valeur de l’assistance consentie dans l’intervalle
2009/2015 – dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la santé, ou
encore pour renforcer les capacités administratives ou le tissu associatif, la
bonne gouvernance et l’Etat de droit.
Quant à la nature des relations russo-roumaines, la Roumanie prône,
en premier lieu, une relation basée sur le pragmatisme et la prédictibilité,
qui puisse prendre en considération les intérêts légitimes des deux parties,
une relation basée sur les principes et les normes du droit international et
sur la réciprocité, nous explique Teodor Meleşcanu: « Notre position ne peut cependant
ignorer les événements récents, dont l’annexion illégale de la Crimée ou la
situation qui perdure dans l’est de l’Ukraine. Nous sommes concernés par la
concentration des forces militaires et d’armement russe à notre frontière de
l’Est. L’Union européenne a réagi face à cette situation, en adoptant des
sanctions contre la Russie. Il s’agit d’une politique que notre pays soutient
sans réserves. Pour ce qui est de l’Alliance atlantique, on promue une double
approche à l’égard de la Russie. Il s’agit, d’une part, d’assurer notre défense
et une capacité de dissuasion conséquente, puis, d’autre part, il faut
promouvoir un dialogue pragmatique, basé sur la réciprocité. »
Dernier sujet abordé, l’adhésion à l’espace Schengen, prévue initialement pour
le mois de mars 2011,ne s’est
toujours pas concrétisée.Dans ce
dossier, il s’agit bien de l’absence de l’unanimité au niveau
politique qui nous a fait défaut, et cela bien que la Roumanie ait réussi à
satisfaire aux prérequis techniques nécessaires, soulignele
chef de la diplomatie roumaine, Teodor Melescanu :« L’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen
demeure l’un de nos objectifs prioritaires de politique étrangère. Il faut en
même temps reconnaître les effets de la crise migratoire et des attaques
terroristes sur certains Etats européens. Ces Etats ont privilégié le
renforcement de l’espace Schengen au détriment de son élargissement. Pourtant,
si vous voulez avoir mon avis, inclure la Roumanie ne ferait que renforcer la
capacité de l’Union européenne à mieux répondre aux défis de sécurité posés à
l’Europe. Or, à cet égard, la Roumanie peut se vanter, à bon escient, d’une
expertise considérable dans le domaine. »
Le
rôle et la place de la Roumanie dans l’architecture de sécurité européenne ne constituent
pas le fruit singulier de notre vision des choses. Ce rôle a récemment été reconnu
par l’ensemble des Etats européens, ce qui constitue un argument de choix en
faveur de notre adhésion plénière à l’espace Schengen, précisait encore le
ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, dans son interview
à Radio Roumanie. (Trad: Ionut Jugureanu)