La Roumanie et la sécurité cybernétique
Dans une interview accordée à Radio Roumanie, le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Meleşcanu, soulignait le fait que Bucarest prête une attention particulière à la stratégie globale de politique étrangère et de sécurité, ainsi qu’à la coopération entre l’UE et l’Alliance de l’Atlantique Nord : « La Roumanie est aujourd’hui non seulement un bénéficiaire de l’OTAN, mais aussi un participant actif à la prise de décisions et aux efforts visant à remplir les objectifs des pays alliés. Ces derniers concernent plusieurs aspects: le renforcement de la défense et de la dissuasion sur le flanc oriental, en gardant l’équilibre et la cohérence entre les régions du nord et celles du sud, l’accueil du bouclier antimissile. A cela s’ajoutent nos contributions aux missions sur le théâtre d’opérations d’Afghanistan, l’appui prêté à la sécurité cybernétique d’Ukraine. La hausse du budget destiné à la Défense, qui se situe cette année à 2% du PIB, nous rend plus crédibles sur le plan international aussi. Ces capacités, nous devons les prouver dans la perspective du sommet de l’OTAN, prévu en 2018. »
Corina Cristea, 17.11.2017, 13:51
Dans une interview accordée à Radio Roumanie, le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Meleşcanu, soulignait le fait que Bucarest prête une attention particulière à la stratégie globale de politique étrangère et de sécurité, ainsi qu’à la coopération entre l’UE et l’Alliance de l’Atlantique Nord : « La Roumanie est aujourd’hui non seulement un bénéficiaire de l’OTAN, mais aussi un participant actif à la prise de décisions et aux efforts visant à remplir les objectifs des pays alliés. Ces derniers concernent plusieurs aspects: le renforcement de la défense et de la dissuasion sur le flanc oriental, en gardant l’équilibre et la cohérence entre les régions du nord et celles du sud, l’accueil du bouclier antimissile. A cela s’ajoutent nos contributions aux missions sur le théâtre d’opérations d’Afghanistan, l’appui prêté à la sécurité cybernétique d’Ukraine. La hausse du budget destiné à la Défense, qui se situe cette année à 2% du PIB, nous rend plus crédibles sur le plan international aussi. Ces capacités, nous devons les prouver dans la perspective du sommet de l’OTAN, prévu en 2018. »
Lors d’une récente réunion à Bruxelles, centrée sur les efforts d’adaptation de l’Alliance aux défis du XXIe siècle, le ministres de la Défense des Etats membres se sont notamment penchés sur les mesures censées améliorer le transit des troupes alliées et renforcer la cyberdéfense, ainsi que sur le programme d’armement de la Corée du Nord et sur le déploiement de troupes supplémentaires en Afghanistan. L’OTAN a décidé de créer deux nouveaux commandements à même d’accroître sa capacité d’appui aux pays alliés, notamment d’Europe, dans l’éventualité d’un conflit. L’un devrait aider à protéger les voies de communication maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe et l’autre commandement – améliorer le mouvement de troupes et d’équipements à l’intérieur de l’Europe. Par ailleurs, les ministres ont décidé d’intégrer la cyberdéfense nationale dans celle de l’OTAN.
« Nous allons intégrer nos capacités nationales de défense cybernétique dans les missions et les opérations de l’Alliance, comme on l’a déjà fait avec nos capacités conventionnelles, telles les navires, les chars ou les avions. Ces capacités resteront sous contrôle national, tout en étant intégrées dans les missions otaniennes », a expliqué le chef de l’Alliance, Jens Stoltenberg.
Le thème sécuritaire comporte donc un nouveau volet, à savoir la cyberdéfense. Comme aucun pays ne saurait se débrouiller tout seul, on a proposé, au sein de la Commission européenne, de mettre en place un paquet de mesures concrètes, dont le cadre commun de certification des produits de sécurité », a déclaré, à Bucarest, la commissaire européenne à l’Economie et à la Société numériques, Mariya Gabriel. Cela représente pour nous un pas en avant, a-t-elle souligné. Il est important que les consommateurs sachent à quel niveau de sécurité répond tel ou tel produit et puis nous souhaitons apporter des bénéfices aux compagnies européennes, un certificat reconnu partout dans l’UE, a encore affirmé Mariya Gabriel. Ce sujet a également été débattu lors de la conférence internationale intitulée « Nouveaux défis globaux dans le domaine de la sécurité cybernétique » et qui a mis l’accent sur le potentiel du secteur du numérique. « A présent, il y a trop de contenus sur Internet qui instiguent au terrorisme ou à la radicalisation. 41% des contenus signalés comme illégaux ne sont pas retirés de la Toile, tandis que 28% de ces contenus y restent plus de 24 heures. Or, il est de notoriété que c’est pendant les deux premières heures que l’impact de tels matériels est le plus fort », a précisé la responsable européenne.
Selon le ministre roumain délégué au Affaires européennes, Victor Negrescu, « chaque année, les coûts en ligne se montent à 400 millions de dollars. Si l’on ne fait pas ce que l’on s’est proposé sur le plan national, ces dépenses risquent d’arriver à 2,1 trillions de dollars, une somme énorme qui se répercutera aussi sur le consommateur, non seulement sur les compagnies et sur l’administration publique. »
La Roumanie se doit de s’impliquer davantage dans la création d’un marché réel de la sécurité cybernétique et de consolider sa position de leader régional dans ce secteur », a précisé, à son tour, le ministre des Communications, Lucian Şova. Il a également mis en garde contre le fait que les citoyens et les entreprises surtout doivent prendre conscience tant des avantages que des dangers qu’implique l’échange rapide d’informations sur la Toile. Lucian Şova : « Il faut d’une part encourager le milieu des affaires à saisir les menaces cybernétiques, de l’autre à contribuer activement à la mise en place d’un marché honnête, correct et fonctionnel, qui puisse apporter sa pierre au renforcement de la sécurité dans ce domaine. »
A en croire les chiffres, d’ici 2020 il y aura 4,1 milliards d’usagers d’Internet et plus de 26 milliards de dispositifs de réseau, soit trois fois plus que la population mondiale. Economiquement parlant, cela se traduit par un grand avantage pour le développement européen et global. Selon les estimations, le secteur du numérique devrait générer à l’horizon 2020 plus d’un trillion de dollars par an, mais il entraînerait des coûts aussi. Enfin, les statistiques montrent que plus de la moitié des sociétés ont déjà été subi une cyberattaque. (trad. Mariana Tudose)