10 ans d’intérgation européenne : bilan politique
Le long chemin de l’intégration dans la communauté européenne avait débuté le 1er février 1993, par la signature de l’Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes, leurs États membres et la Roumanie. Le texte reconnaissait l’objectif de Bucarest de devenir membre de l’Union et prévoyait que Bruxelles allait lui fournir de l’assistance financière et technique.
Corina Cristea, 10.02.2017, 13:14
Le long chemin de l’intégration dans la communauté européenne avait débuté le 1er février 1993, par la signature de l’Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes, leurs États membres et la Roumanie. Le texte reconnaissait l’objectif de Bucarest de devenir membre de l’Union et prévoyait que Bruxelles allait lui fournir de l’assistance financière et technique.
Deux ans plus tard, lors d’une cérémonie officielle organisée à Paris, Teodor Meleşcanu, ministre roumain des Affaires étrangères à cette époque-là comme à présent, déposait la demande formelle d’adhésion du pays à l’UE. Réalisée il y a 10 ans, cette adhésion constitue un moment d’importance historique, ayant marqué le retour à la démocratie et le début de la participation à la prise de décisions à l’échelle européenne, est-il dit dans un communiqué de la diplomatie roumaine. Durant cette dernière décennie, la Roumanie a connu des transformations majeures, bénéfiques aux citoyens, estime Leonard Orban, premier commissaire européen roumain, entre les années 2007 – 2010.
« Nous nous sommes engagés sur la bonne voie, qui permettra le renforcement de notre Etat et apportera la prospérité à nos citoyens, lesquels seront de plus en plus rassurés et de plus en plus optimistes au sujet de leur avenir », affirme Leonard Orban.
A son tour, le député européen Dan Claudiu Frunzulică, déclarait, au micro de RRI, que le bilan des dix premières années d’appartenance au bloc communautaire est sans aucun doute positif : « La Roumanie a intégré une organisation importante pour la cohésion, la stabilité et le développement européens. Il suffit de penser au fait que l’UE apporte à ses citoyens et au milieu des affaires la libre circulation des personnes, des capitaux, des services et des biens. La Roumanie compte elle aussi parmi les bénéficiaires. A cela s’ajoutent les fonds européens de développement. Nous espérons que le pays parviendra à accroître sa capacité d’absorption du financement européen. »
Selon Eurostat, le PIB de la Roumanie a augmenté, passant de 98 milliards d’euros en 2006, une année avant son adhésion à l’UE, à 160 milliards d’euros en 2015. Pendant ces dix ans de présence au sein de l’Union, Bucarest s’est vu octroyer 39,8 milliards d’euros. Par ailleurs, sa contribution au budget communautaire s’est chiffrée à 13,7 milliards d’euros. Le plus grand avantage de l’adhésion à l’UE est sans doute celui des fonds européens, censés aider au développement du pays et réduire les décalages par rapport aux membres anciens de l’UE. Malheureusement, la Roumanie n’a pas réussi à attirer l’intégralité de l’argent européen qui lui était destiné, occupant une des dernières places à ce chapitre.
L’ancien commissaire européen et Premier ministre roumain sortant Dacian Cioloş a qualifié les 10 années d’adhésion à l’UE du pays de période de croissance, de développement et de consolidation de la démocratie.
« Pour les Roumains, cette décennie européenne est visible au quotidien : les jeunes peuvent étudier et travailler dans des pays de l’UE et les communautés rurales, grâce aux fonds européens, ont réussi à emprunter une voie plus prospère », affirmait-il dans un message vidéo posté sur la page Facebook de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie.
Remémorant le temps où il était commissaire européen à l’Agriculture, soit les années 2010-2014, il a rappelé la réforme de la Politique Agricole Commune. « Je me suis rendu compte du fait que la manière la plus efficace d’aider la Roumanie, à l’intérieur de l’UE, consiste en une vision des choses et en une expérience enrichissantes, à même d’amener les Roumains à prendre conscience de leur potentiel et des possibilités d’évolution du pays en tant que membre de l’UE », précise encore Dacian Cioloş.
« Les citoyens romains méritent bien de bénéficier de l’égalité des droits à l’intérieur de l’UE et d’avoir plus de chances à une vie meilleure », déclarait pour sa part l’actuelle commissaire européenne Corina Creţu. Et elle d’ajouter : « Nous célébrons dix années de croissance et de développement, d’efforts, de sacrifices, mais aussi de réussites. La Roumanie est devenue un pôle de stabilité dans sa région et un moteur de croissance économique Au bout de ces années, l’intégration européenne est un succès de tous les Roumains, mais aussi de l’Etat. Nous avons encore à franchir d’autres pas sur la voie européenne, car ce parcours doit être poursuivi, approfondi».
Quant à l’avenir de l’UE et au rôle de la Roumanie dans tout cela, le député européen Dan Claudiu Frunzulică affirmait que : « Pour la Roumanie, l’UE représente aussi une ancre, non seulement du point de vue économique, social et culturel, mais aussi du point de vue de la sécurité. Depuis un certain temps, l’Europe communautaire renforce sa politique commune de sécurité et de défense, qui vise finalement à l’autonomie, considérée pourtant dans son étroite coopération avec l’OTAN. La Roumanie doit aspirer à une position meilleure au sein de l’UE. Ses professionnels pourraient occuper, à l’avenir, des fonctions importantes dans les structures communautaires. »
Parmi les objectifs qu’elle poursuit, notons que la Roumanie vise à attirer autant de fonds européens que possible destinés aux projets de développement, à intégrer l’espace Schengen et à adopter la monnaie unique. (Trad. Mariana Tudose)