Mesures visant à renforcer le flanc oriental de l’OTAN
Lors du Conseil des ministres de la Défense des pays membres de l’Alliance, tenu récemment à Bruxelles, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a salué les nombreuses contributions des Etats membres de l’OTAN aux 4 bataillons qui seront déployés en 2017 dans les trois pays baltes et en Pologne. Il s’agit de bataillons comptant chacun un millier de militaires. Jens Stoltenberg a précisé que l’Alliance n’avait pas l’intention de causer, mais de prévenir les conflits avec la Russie. Cette mesure a été décidée l’été dernier, lors du sommet de l’OTAN de Varsovie. Plusieurs pays ont également confirmé leur disponibilité à envoyer des forces terrestres, navales et aériennes en Roumanie, pour renforcer la présence de l’OTAN dans la région de la mer Noire. Il s’agit du Canada, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Turquie et des Etats-Unis – a fait savoir Jens Stoltenberg.
Corina Cristea, 11.11.2016, 13:57
Lors du Conseil des ministres de la Défense des pays membres de l’Alliance, tenu récemment à Bruxelles, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a salué les nombreuses contributions des Etats membres de l’OTAN aux 4 bataillons qui seront déployés en 2017 dans les trois pays baltes et en Pologne. Il s’agit de bataillons comptant chacun un millier de militaires. Jens Stoltenberg a précisé que l’Alliance n’avait pas l’intention de causer, mais de prévenir les conflits avec la Russie. Cette mesure a été décidée l’été dernier, lors du sommet de l’OTAN de Varsovie. Plusieurs pays ont également confirmé leur disponibilité à envoyer des forces terrestres, navales et aériennes en Roumanie, pour renforcer la présence de l’OTAN dans la région de la mer Noire. Il s’agit du Canada, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Turquie et des Etats-Unis – a fait savoir Jens Stoltenberg.
La politique de confrontation promue ces dernières années par la Fédération de Russie a déterminé l’Alliance nord-atlantique à remettre en place ses dispositifs de combat et stratégiques le long de ses frontières est et sud-est. C’est pourquoi plusieurs Etats ont décidé de contribuer avec des forces militaires au renforcement de ce flanc – affirmait, dans une interview pour la radio publique, Stan Petrescu, professeur à l’Académie nationale d’informations. Stan Petrescu parle, lui, d’une mondialisation de l’info guerre, estimant que l’ensemble des conditions impose un renforcement de la présence de l’OTAN dans la région : « La philosophie de l’Alliance Nord-Atlantique est en train de changer. Il s’agit du flanc sud-est de l’Alliance, mais aussi de la zone de la mer Noire, où la Fédération de Russie a déjà déployé des forces navales, aériennes et autres. Cette fois-ci, Moscou a renforcé sa présence dans la mer Noire qui est presque devenue un lac russe. N’oublions pas, non plus, les déclarations faites par Vladimir Poutine ces derniers temps, il affirme défendre son intérêt national, son intérêt sécuritaire, et par conséquent, personne ne l’empêche de créer un nouveau dispositif tout au long de la frontière ouest de la Russie – qui est la frontière orientale de l’Alliance. »
Nous sommes entrés dans un état de pré-crise, vu les forces terrestres déployées sur le terrain – des blindés mais aussi des militaires et des sous-unités mobiles, chargées de missions stratégiques – affirme le professeur Petrescu. Il rappelle qu’il s’agit de forces spéciales, d’unités très puissantes, très bien instruites et très mobiles sur le terrain « De notre point de vue, celui des militaires, on constate une rénovation des dispositifs tactiques et stratégiques, exactement à la frontière ouest de la Fédération de Russie devant la frontière orientale de l’OTAN. Ces problèmes sont également une conséquence d’un engagement soutenu sur le champ de bataille de l’information. Il a atteint des formes mondiales, alors que la fédération de Russie met de la pression non seulement par le biais par ses éléments de propagande : la télévision numérique, Internet et les réseaux sociaux, mais aussi la guerre psychologique, qui a pris une envergure extraordinaire. Et ce qui plus est, Moscou a introduit de nouveaux éléments dans cette guerre hybride qui est une opération impliquant la propagande, les forces spéciales dépourvues d’enseignes et de symboles, habituées à créer des situations imprévisibles. M. Poutine est devenu extrêmement vocal, mettant sur le premier plan son intérêt sécuritaire et personne ne peut l’empêcher de déployer ses forces dans le monde. Si nous pensons au cas syrien, à l’escadrille embarquée sur le porte-avions Kouznetsov, nous constatons qu’il a réussi à créer une tête de pont extrêmement forte, qu’il a montrée au monde qu’il possédait toutes les forces nécessaires. L’armée russe a connu une revigoration considérable : tant les services de renseignements que les forces armées défensives sont devenues très fortes en égale mesure. »
Durant la réunion de Bruxelles, les ministres de la défense ont également décidé d’intensifier la formation par le biais d’un centre commun d’exercices et d’accroitre la présence aérienne sur le segment méridional du flanc est de l’Alliance atlantique. Par conséquent, les bases aériennes roumaines et bulgares peuvent désormais être utilisées dans le cadre de missions de surveillance aérienne de la Mer Noire. L’entier paquet de mesures relatives à la présence de l’Alliance de l’Atlantique nord en Mer Noire sera approuvé à la réunion de février des ministres alliés de la défense. Par ailleurs, les autorités britanniques ont confirmé la décision de déployer en Roumanie en 2017 des avions de combat Typhoon de la Royal Air Force, qui effectueront des missions de police aérienne et participeront à des activités d’instruction en commun avec les Forces aériennes roumaines.