Faut-il réformer l’UE?
Conçu
comme une occasion de relancer le projet européen après le Brexit, le récent
sommet de Bratislava a ramené dans l’actualité plusieurs sujets sur lesquels
les institutions européennes et les Etats membres se pencheront les mois à
venir. Il s’agit notamment de sujets liés à la sécurité intérieure et
extérieure, en partant des mesures de lutte contre le terrorisme, jusqu’à la
garde des frontières et aux relations avec les pays d’Afrique du Nord. Toutefois,
peu après le sommet de Bratislava, les critiques n’ont pas tardé, lancées tant
par des leaders européens, que par plusieurs analystes politiques.
Corina Cristea, 07.10.2016, 14:41
Conçu
comme une occasion de relancer le projet européen après le Brexit, le récent
sommet de Bratislava a ramené dans l’actualité plusieurs sujets sur lesquels
les institutions européennes et les Etats membres se pencheront les mois à
venir. Il s’agit notamment de sujets liés à la sécurité intérieure et
extérieure, en partant des mesures de lutte contre le terrorisme, jusqu’à la
garde des frontières et aux relations avec les pays d’Afrique du Nord. Toutefois,
peu après le sommet de Bratislava, les critiques n’ont pas tardé, lancées tant
par des leaders européens, que par plusieurs analystes politiques.
La réaction
la plus dure a été celle du premier ministre italien Matteo Renzi, selon lequel
la réunion de Bratislava a été une occasion ratée pour prendre des mesures
concrètes notamment au sujet de la migration. Dans une interview au quotidien
italien Corriere della Sera, Matteo Renzi a expliqué que la déclaration finale
du sommet ne comportait même pas une ligne visant les engagements de l’UE pour
aider les pays d’Afrique, ni sur la lutte contre la migration, ni sur l’Europe
sociale.
A Berlin, la chancelière
allemande Angela Merkel a admis ensuite qu’il existait des divergences en
Europe au sujet des réfugiés, et reconnu l’échec de son idée d’imposer des
quotas de réfugiés aux autres Etats membres de l’Union. Admettant que des
erreurs avaient été commises dans la gestion de cette crise, la chancelière
allemande a pourtant défendu sa décision de recevoir les réfugiés, affirmant
qu’il s’agissait d’une question humanitaire, puisque nombre de migrants étaient
originaires de Syrie.
« A compter de 2004, l’Europe a subi une trentaine
d’attaques terroristes, dont quatorze l’année dernière. Nous devons montrer aux
terroristes qu’ils n’ont aucune chance lorsqu’ils essayent d’attaquer nos
valeurs et c’est pourquoi la Commission accorde une attention particulière à la
sécurité » a souligné dans son discours sur l’Etat de l’UE le président de
la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Jean-Claude Juncker:
Jean-Claude Juncker a plaidé pour un nouveau service européen pour protéger les frontières et a demandé des officiers supplémentaires aux frontières de la Bulgarie dans le cadre de la mission de l’Union européenne de défense des frontières extérieures. Il s’est également prononcé pour la création d’un fonds européen de défense et pour une armée de l’Union européenne. Le chômage est un autre thème visé par l’officiel européen dans son discours sur l’état de l’Union. Jean-Claude Juncker a rappelé que le taux de chômage continue d’être trop élevé en Europe, même si 8 millions de nouveaux emplois ont été créés à compter de 2013. La main d’œuvre y a gagné en permanence de ce point de vue, mais des injustices sociales continuent d’exister, c’est pourquoi il faut penser aux droits sociaux, qui constituent en fin de compte un principe fondamental européen, selon Jean-Claude Juncker. La Commission européenne propose, d’autre part, une réforme des marchés des télécoms de l’Union, de manière à ce qu’il existe un réseau 5G sur tout le territoire de l’Europe jusqu’en 2025, mais aussi de doubler le fonds européen pour les investissements. En plus, l’Europe a besoin d’être mieux expliquée.
Tout cela, parce que, dit le président de la Commission européenne :
Les leaders européens ne savent pas comment rendre l’Union proche des
citoyens, a attiré l’attention l’analyste Jan Kovac, de l’Institut pour les
relations internationales de Prague. Selon lui, l’unique possibilité, c’est
d’adopter des politiques dans des domaines qui préoccupent le plus grand
nombre. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu, Ligia Mihaiescu)