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Vers une implosion de l’UE?

Le 23 juin, les Britanniques sont appelés aux urnes pour décider, dans le cadre d’un référendum, si leur pays reste ou non dans l’Union européenne. L’idée de quitter l’Union, très véhiculée ces dernières années, n’est nullement nouvelle. Dès la création même de l’Union, les Britanniques sont reconnus comme étant parmi les plus eurosceptiques, dans le sens que beaucoup d’entre eux, et premièrement des leaders politiques, ont eu des réserves à l’égard du projet européen, rappelle le professeur Daniel Dăianu : « L’insularité politique, un certain emplacement géographique, qui a marqué de son empreinte le positionnement géopolitique du Royaume Uni, ont persisté dans le temps et se manifestent aussi ces dernières années. Les Britanniques ont également négocié de manière singulière leur adhésion à l’Union, ont également bénéficié de privilèges, que nous ne retrouvons pas dans d’autres situations, y compris le rebate britannique. Cela veut dire que la Grande Bretagne, bien qu’elle soit un grand contributeur au budget de l’Union européenne, contribue pourtant moins que son patrimoine, que le potentiel d’ensemble de l’économie de la société d’Outre-Manche. De ce point de vue, l’état d’esprit du Royaume Uni ne doit pas nous surprendre. N’oublions pas que l’adhésion en elle-même a eu un dénouement qui n’était pas facile à anticiper. Les camps ont manifesté de la véhémence, ont continué la bataille dans le temps, et cette bataille a acquis maintenant une autre allure, qui peut conduire à ce que l’on appelle Brexit, la sortie du Royaume Uni. Cela alors qu’en Europe se manifeste certain manque de confiance en les institutions européennes, en la capacité des gouvernements d’avancer dans leur projet européen. Nous vivons des temps très difficiles ».

Vers une implosion de l’UE?
Vers une implosion de l’UE?

, 06.05.2016, 13:57

Le 23 juin, les Britanniques sont appelés aux urnes pour décider, dans le cadre d’un référendum, si leur pays reste ou non dans l’Union européenne. L’idée de quitter l’Union, très véhiculée ces dernières années, n’est nullement nouvelle. Dès la création même de l’Union, les Britanniques sont reconnus comme étant parmi les plus eurosceptiques, dans le sens que beaucoup d’entre eux, et premièrement des leaders politiques, ont eu des réserves à l’égard du projet européen, rappelle le professeur Daniel Dăianu : « L’insularité politique, un certain emplacement géographique, qui a marqué de son empreinte le positionnement géopolitique du Royaume Uni, ont persisté dans le temps et se manifestent aussi ces dernières années. Les Britanniques ont également négocié de manière singulière leur adhésion à l’Union, ont également bénéficié de privilèges, que nous ne retrouvons pas dans d’autres situations, y compris le rebate britannique. Cela veut dire que la Grande Bretagne, bien qu’elle soit un grand contributeur au budget de l’Union européenne, contribue pourtant moins que son patrimoine, que le potentiel d’ensemble de l’économie de la société d’Outre-Manche. De ce point de vue, l’état d’esprit du Royaume Uni ne doit pas nous surprendre. N’oublions pas que l’adhésion en elle-même a eu un dénouement qui n’était pas facile à anticiper. Les camps ont manifesté de la véhémence, ont continué la bataille dans le temps, et cette bataille a acquis maintenant une autre allure, qui peut conduire à ce que l’on appelle Brexit, la sortie du Royaume Uni. Cela alors qu’en Europe se manifeste certain manque de confiance en les institutions européennes, en la capacité des gouvernements d’avancer dans leur projet européen. Nous vivons des temps très difficiles ».



Le dernier sondage en date, commandé et publié par le quotidien The Telegraph, indique pourtant une hausse à 53% des Britanniques qui s’opposent à la sortie de l’Union européenne, 2% de plus par rapport aux sondages précédents. Dans le même temps, le camp des personnes favorables à un Brexit a baissé de 3%, arrivant à 41%. Le sondage a été rendu public un jour après que le ministère des Finances de Londres eut présenté un rapport, selon lequel, si le pays quitte le bloc communautaire, chaque famille britannique perdra 4.300 livres sterling par an, et l’économie baissera de 6%. Des chiffres contestés toutefois par l’opposition. La situation reste en tout cas incertaine et inquiétante, tant pour les milieux économiques que pour les milieux politiques, l’éventuelle sortie du Royaume Uni étant considérée comme « un saut dangereux dans l’inconnu ».



Le professeur Daniel Dăianu : « C’est un moment très, très délicat, étant donné que le Royaume Uni, la Grande Bretagne, est la démocratie la plus ancienne du continent. Si les Britanniques disent NON pour rester dans l’Union, ce sera un grand coup pour cette dernière, ce serait en fait un vote de blâme pour l’Union. Pas nécessairement mérité. Mais qui part d’une réalité, à savoir que des insuffisances de gouvernance ont mené à des fractures, à des processus de morcellement, au manque de confiance en les institutions européennes, à ce qui ressemble à une maladie. Une maladie qui n’est pas facile à éliminer des entrailles de l’Union, confrontée en plus à une crise économique, à une crise des migrants, des réfugiés, à des tensions entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. C’est donc une situation très, très difficile. L’Europe n’avait pas besoin de cela en ce moment. La Grande Bretagne a un rôle essentiel à jouer à l’avenir aussi. Il s’agit d’une économie puissante, parmi les plus puissantes du monde. Et du point, de vue géopolitique, le Royaume Uni a un rôle essentiel. Il a des vecteurs de politique étrangère, de politique de sécurité. Avec la France, il contrebalance la force économique de l’Allemagne et un équilibre du pouvoir sur le continent est nécessaire ».



Daniel Daianu estime qu’une éventuelle sortie du Royaume Uni produirait non seulement des ennuis pour l’UE, mais elle générerait de graves effets sur le plan régional et même mondial : « Parce qu’elle nourrit des courants de fragmentation, une éventuelle sortie du Royaume Uni de l’UE confère davantage de crédibilité à ceux qui mettent en question le projet européen, encourage l’idée d’une géométrie variable du projet européen. Un Brexit compliquerait le métabolisme de l’Union européenne et le fonctionnement même de la zone euro. N’oublions pas que Londres demeure le centre financier de l’Europe et un des principaux centres financiers mondiaux, aux côtés de New York et des Etats-Unis, et cela se produirait en une année disons de grâce en Europe, lorsque les responsables ne peuvent toujours pas affirmer qu’ils contrôlent d’une manière efficace la vague migratoire qui constitue une crise tout aussi sévère que celle de la zone euro, dans une Union qui connaît une croissance économique plutôt fragile en moyenne, où les partis traditionnels sont rejetés par une vaste partie de l’électorat. Parallèlement, les groupements politiques radicaux de gauche et de droite se rapprochent du pouvoir et certains d’entre eux sont même arrivés au pouvoir, ce qui n’est pas du tout positif pour le fonctionnement de l’Union, puisque la plupart de ces formations politiques sont plus qu’eurosceptiques. »



Une décision des Britanniques de quitter l’Union produirait des référendums similaires dans d’autres pays européens, affirment les analystes, ce qui ne ferait qu’accroître le danger d’une implosion de l’UE. Les Européens pourraient entrer dans une nouvelle logique, celle de limiter les dégâts, ajoute Daniel Daianu, selon lequel l’Union ne disparaîtra pas, mais elle sera plus affaiblie, à une époque où cela n’est pas souhaitable. (trad.: Ligia Mihăiescu, Alex Diaconescu)

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