Annonce historique de la NASA
L’Agence aérospatiale américaine qui a fait cette annonce historique concernant l’existence de l’eau à l’état liquide sur la planète Mars précise pourtant qu’elle n’avait pas trouvé de preuves directes de cette présence. De l’avis des scientifiques américains, les bandes de sel hydraté – aux nuances plus foncées – qui apparaissent sur la surface de la Planète Rouge sont directement associées aux flux d’eau qui couleraient régulièrement sur Mars.
Corina Cristea, 09.10.2015, 14:29
La NASA contrôle à présent 5 missions d’exploration sur orbite et sur la surface de cette planète – les véhicules robotisés – les rovers Opportunity et Curiosity, arrivés sur la surface de Mars en 2004 et respectivement 2012, ainsi que les sondes spatiales Mars Odyssey, MRO et MAVEN. Les sondes européenne Mars Express et indienne Mars Orbiter Mission transmettent également des donnés depuis l’orbite de Mars. Les données envoyées par les satellites montrent des éléments de relief visibles sur les versants martiens qui sont associés aux dépôts de sel. De tels dépôts de sels pourraient modifier les points de gel et d’évaporation de l’eau dans l’atmosphère raréfiée de la planète Mars, préservant l’eau respective à l’état liquide assez longtemps pour qu’elle puisse s’écouler sur la surface martienne. Autrement dit, les preuves des spécialistes suggèrent que l’eau apparaît et disparaît sur la planète en fonction des saisons martiennes.
La présence de l’eau à l’état liquide aura des implications majeures sur les efforts des hommes d’exploiter la planète Mars – estime le journaliste scientifique Alexandru Mironov : « A mon avis, les experts qui projetteront les futurs voyages sur Mars – moins éloignés dans le temps que l’on ne le croirait – peuvent dire ouf ! – on ne sera plus obligé de transporter de l’eau, dans des conteneurs gigantesques jusqu’à Mars. Car l’eau se trouve déjà sur la future planète que l’Homo Sapiens, le Martien, c’est-à-dire le Terrien devenu martien, va habiter. Les ingénieurs trouveront bien des méthodes pour extraire de l’eau de ce mélange de sels. Il s’agit de sels de chlorate et perchlorate de magnésium et de sodium, dont on peut extraire l’eau, qui apparaît assez souvent sur cette planète, notamment pendant l’été martien. »
Peut-on considérer que les preuves de l’existence de l’eau à l’état liquide sur Mars ouvrent la voie à une découverte encore plus importante : l’existence d’une quelconque vie sur cette planète ? Alexandru Mironov : « Je ne doute pas de l’existence de certaines formes de vie. Elles s’appellent bactéries extrêmophiles, capables de vivre dans des conditions extrêmes. Comme on les trouve sur la Terre, dans le désert d’Atacama ou au Sahara, on les trouvera certainement là-bas aussi. La vie existe sur Mars. Peut-être en est-elle encore au début de son évolution ou peut-être Mars a été, comme on le soupçonne, la première planète à avoir abrité la vie. Après quoi, suite à un événement historique, à une catastrophe cosmique, son atmosphère s’est amincie, l’eau s’est sublimée, a disparu dans l’espace cosmique ou a été transférée sur la Terre. »
Alexandru Mironov pense que le premier vol habité vers Mars aura lieu en 2019 : « Un équipage partira de la Terre, un vaisseau avec un couple à bord fera le tour de la planète Mars et retournera sur terre après un vol qui aura duré 501 jours. Les mathématiques célestes fonctionnent de manière impeccable. Les astronomes savent avec précision que c’est là la durée du voyage aller-retour. Pour Mars, ce sera comme ce fut pour la Lune : en 1968, un vaisseau spatial terrien est parti le jour de Noël, a fait le tour de la Lune et il est revenu. C’était le signe qu’une année plus tard, en 1969, Neil Armstrong allait poser les pieds sur le satellite naturel de la Terre. C’est ce qui arrivera en 2019 avec le vol aller-retour Terre-Mars, sans escale. »
Pourquoi 2019 ? Parce que cette année-là il y a une « fenêtre », c’est-à-dire un moment de rapprochement maximum des deux planètes. L’homme aura l’occasion de poser les pieds sur Mars en 2031, lorsque la NASA prévoit une telle mission – a expliqué Alexandru Mironov: « Le vol sera effectué probablement par un équipage international, car une telle aventure appartient à toute l’humanité. Aussi, les esprits les plus éclairés, les personnes les plus habiles seront utilisés pour la mener à bien. Je m’attends à ce qu’un programme soit lancé les prochaines années dans le cadre duquel plusieurs vaisseaux seront envoyés. Le premier vol transportera des robots pour construire sur le sol martien une usine dotée de robots pour assurer ce qui est nécessaire aux futurs Martiens. Le deuxième équipage sera humain, le troisième sera de nouveau constitué de robots et le 4e humain et ainsi de suite. Et à chaque fois, sur l’orbite de la planète sera lancé un vaisseau pour attendre ceux qui sont descendus sur la planète, pour les ramener sur la Terre. »
Les robots construiront une station spéciale, comportant entre autres une usine productrice d’oxygène. Tout cela signifie qu’un avenir pour la civilisation de la Terre existera sur Mars, dans 300-400 ans. L’humanité – sous la forme d’Homo Sapiens – existe depuis 200.000 ans. Nous n’avons plus assez de place sur la Terre, c’est évident, nous sommes 7,4 milliards – rappelle, pour conclure, Alexandru Mironov. (Trad.: Dominique)