NATO renforce son flanc oriental
Cette réunit intervient sur la toile de fond des changements de l’environnement sécuritaire dans la région. Invité au micro de Radio Roumanie, l’ambassadeur Sorin Ducaru, adjoint au secrétaire général de l’OTAN, a dressé une analyse de la situation, en évoquant les possibles risques : La situation est d’une dynamique inquiétante. L’annexion illégale de la Crimée par la Russie a été suivie par certaines actions qui relèvent de la tendance à la militarisation de la péninsule. Et là je ne pense pas à la seule présence des soldats, mais à l’installation d’équipements divers, de systèmes anti-missiles, aériens et navals. Ce qui est encore plus inquiétant c’est l’éventuelle mise en place d’armement nucléaire en Crimée. Cette rhétorique suffit déjà pour engendrer des effets déstabilisateurs.
Corina Cristea, 11.09.2015, 14:01
Cette réunit intervient sur la toile de fond des changements de l’environnement sécuritaire dans la région. Invité au micro de Radio Roumanie, l’ambassadeur Sorin Ducaru, adjoint au secrétaire général de l’OTAN, a dressé une analyse de la situation, en évoquant les possibles risques : La situation est d’une dynamique inquiétante. L’annexion illégale de la Crimée par la Russie a été suivie par certaines actions qui relèvent de la tendance à la militarisation de la péninsule. Et là je ne pense pas à la seule présence des soldats, mais à l’installation d’équipements divers, de systèmes anti-missiles, aériens et navals. Ce qui est encore plus inquiétant c’est l’éventuelle mise en place d’armement nucléaire en Crimée. Cette rhétorique suffit déjà pour engendrer des effets déstabilisateurs.
La Roumanie a actuellement son niveau de sécurité le plus élevé depuis son adhésion à l’Otan, notamment suite aux récentes décisions de renforcement du flanc est de l’Alliance, affirme Dan Neculaescu, directeur général au ministère roumain des Affaires étrangères en charge des affaires stratégiques : Je dirais qu’en ce moment la Roumanie bénéficie de la meilleure protection qu’elle ait jamais connue dans son histoire récente. Après la crise ukrainienne, de mars 2014, lorsque la Russie a annexé illégalement la Péninsule de Crimée, des mesures de protection des alliés, la Roumanie comprise, ont été mise en place à plusieurs niveaux. Il y a eu tout d’abord les mesures de sécurité: des exercices, y compris des vols de surveillance et une présence militaire tournante sur le territoire des alliés de l’Est. Vient ensuite la présence consolidée et accrue sur le sol roumain d’une série d’alliés, notamment les Etats-Unis, que des rapports spéciaux lient à la Roumanie, mais aussi de pays tels le Canada et le Portugal. En 2014, nous avons accueilli un contingent d’avions canadien, cette année nous accueillons des aéronefs portugais. Pour l’étape suivante, nous envisageons le renforcement de l’OTAN en Roumanie. Un repère important en ce sens est probablement le sommet des alliés, qui se tiendra en Pologne en 2016.
C’est dans cette même politique de renforcement du flanc oriental de l’Alliance Nord-atlantique que s’inscrit le nouveau centre de commandement de l’OTAN en Roumanie, devenu opérationnel ce mois-ci, en même temps que cinq autres centres placés en Bulgarie, Pologne, Estonie, Lettonie et Lituanie. Ils ont pour mission de faciliter le déploiement de la nouvelle force de réaction très rapide de l’Otan et de coordonner les exercices. Une quarantaine d’officiers sont affectés à chacun de ces centres, qui seront parfaitement opérationnels avant le prochain sommet des alliés. Présent à la cérémonie de mise en service de l’unité d’intégration de Lettonie, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a précisé: Chacun de ces centres de commandement nous aide à transmettre un message clair: aucun allié de l’OTAN n’est seul. L’OTAN est là, prête à défendre et à protéger ses Alliés contre toute menace. La solidarité demeure l’essence de notre Alliance et notre attachement au principe « un pour tous, tous pour un » est inébranlable.
La constitution des nouveaux commandements vise à améliorer la capacité de l’Alliance de répondre concrètement et décisivement à toute action hostile visant les membres de l’OTAN, explique aussi le colonel Catalin Ticulescu, le commandant de l’unité de l’OTAN d’intégration des forces de Bucarest, un vétéran d’Afghanistan : « La constitution du commandement que j’ai l’honneur de conduire et ensuite de la Division multinationale du sud-est, aux côtés de la multiplication des exercices nationaux et multinationaux de cette année est une réponse ferme et un engagement solide, une contribution constante de la Roumanie à l’effort de l’Alliance de l’Atlantique Nord de démontrer qu’elle dispose des capacités nécessaires pour répondre à toute menace sécuritaire contre ses membres. Ce commandement n’est pas une base militaire. Il ne dirigera pas des actions militaires proprement dit. Le rôle de ce commandement est d’assurer le déploiement rapide des forces alliées dans la région, d’appuyer la défense collective et de contribuer à la coordination des exercices, des entraînements réalisés en commun avec les alliées. »
42 militaires assureront le fonctionnement de la structure, dont 27 seront Roumains, puisque c’est le pays hôte. L’unité de l’OTAN d’intégration des forces de Bucarest, aux côtés de celle de Sofia sera coordonnée à partir de l’année prochaine par la division multinationale sud est de l’Alliance, basée à Bucarest. (trad. Mariana Tudose/Alex Diaconescu)