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Le cas de l’Ecosse

Les résultats du référendum écossais sur le maintien de l’Ecosse au sein du Royaume Uni ont confirmé les sondages d’opinion qui donnaient une légère avance des unionistes sur les indépendantistes. Les Ecossais ont décidé donc de préserver intacte le Royaume Uni, ce qui a entraîné un soupire de soulagement à Bruxelles, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy s’exclamant que Londres est et va rester un membre important de l’UE”. Je salue la décision du peuple écossais de maintenir l’unité de la Grande Bretagne” a déclaré à son tour, le président de la Commission Européenne, Jose Manuel Barosso, tandis que le président du Parlement européen, Martin Schulz, avait lui aussi salué le « non » à l’indépendance écossaise. ll a promis que lexécutif européen « va continuer à maintenir un dialogue constructif avec le gouvernement écossais, dans les domaines sous sa responsabilité, et qui sont importants pour l’avenir de lÉcosse », comme lemploi, la croissance, lénergie, le changement climatique, lenvironnement et lamélioration de la régulation. (trad. Ioana Stancescu)

Le cas de l’Ecosse
Le cas de l’Ecosse

, 03.10.2014, 14:32



Les voix unionistes ont mené une campagne ciblée notamment sur les conséquences économiques néfastes de la séparation, notamment la perte d’emplois et de sa place dans le monde. En réplique, les séparatistes écossais accusaient le Royaume Uni de concentrer le pouvoir entre les mains d’une élite britannique qui tourne le dos aux intérêts de l’Ecosse. En plus, disaient-ils, un oui à l’indépendance aurait privé le Royaume Uni d’une bonne partie des réserves pétrolières du pays, la plupart des gisements se trouvant en Mer du Nord, en terre écossaise. Et puis, affirmaient les partisans à l’indépendance, il ne fallait pas oublier que les Ecossais n’ont aucun mot à dire dans la question nucléaire ce qui n’a fait qu’alimenter leur désir de séparation.



Pour plus de détails, l’analyste de politique étrangère Cristian Mititelu: Je ne vois pas la raison qui ferait que de nos jours la population écossaise soit plus mécontente de son niveau économique qu’elle ne l’était jadis, surtout que la grande désindustrialisation s’est produite à l’époque de madame Thatcher, il y a vingt ans déjà. Peu à peu, l’économie écossaise s’est restructurée et à présent, elle s’est engagée sur une voie ascendante, tout comme l’économie britannique. A regarder le PIB écossais par tête d’habitant, il est supérieur à celui britannique, ce qui nous fait penser que les raisons économiques sont subjectives. On a juste la sensation de vivre pire que les autres, bien que cela ne soit pas vrai.”



Et si l’Ecosse était devenue indépendante? Comment une telle séparation aurait influencé les structures euro-atlantiques? Les leaders européens avaient d’ailleurs affirmé bien avant le référendum qu’en cas d’indépendance, l’Ecosse aurait dû traverser tout le processus d’adhésion au bloc communautaire, au cas où elle souhaitait rester au sein de l’Union.



Le cas écossais est d’autant plus intéressant qu’il n’est pas du tout singulier, a précisé, dans une interview au correspondant Radio Roumanie à Bruxelles, lexpert en affaires européennes Thomas Friedrich de l’Association Internationale de la Presse: Le cas écossais n’est pas le seul de ce type en Europe, ni dans l’UE. Il suffit de penser aux Catalans qui revendiquent leur autonomie, où bien aux habitants du nord italien ou encore au souhait de certains Belges de voir leur pays diviser en deux. Et puis, je vous invite à élargir un peu ce cadre et à penser à l’Ukraine. Personnellement, je croit que tous les pays européens qui se divisent, et je pense là à tous les pays du vieux continent, non seulement à ceux de l’Union, finiront pas se retrouver plus vulnérables face aux menaces actuelles. Moi, je suis favorable plutôt à une fédéralisation de type allemand. Ce sera une solution dans le cas de l’Ukraine qui permettrait un plus de force et d’autonomie administrative pour telle ou telle région, sans diviser le pays.”



Dans le cas d’un oui à l’indépendance, le Royaume Uni construit comme tel depuis 300 ans et englobant en plus de l’Ecosse, l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, n’aurait pas trop souffert. Il aurait perdu seulement 5 des 60 millions de citoyens.



Après le vote écossais, les réactions n’ont pas tardé. Au Parlement de Budapest, Zsolt Nemeth, député du parti hongrois FIDESZ, au pouvoir, a affirmé que tout en prouvant que l’autonomie n’est pas forcément un facteur déstabilisateur, le référendum d’Ecosse n’a pas été emporté par les unionistes, mais par l’idée même d’autonomie.



En réplique, le journaliste Istvan Pataki, expert en questions de politique étrangère au quotidien Magyar Nemzet, affirme que l’on ne saurait dresser un parallèle entre le référendum écossais et les aspirations d’autonomie des Magyars de Roumanie: A dresser une comparaison entre la situation de l’Ecosse et celle du Pays des Sicules, on remarque que d’un côté il s’agit seulement d’aspirations à l’autonomie, tandis que de l’autre côté on assiste à une forte autonomie de longue date, qui se serait transformée en indépendance. C’est ça la grande différence entre la Roumanie et l’Ecosse. C’est à chaque pays de décider la forme sous laquelle il veut accorder de l’autonomie à ses minorités, au cas où celles-ci le demanderaient.”



A Bucarest, le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, a salué le résultat du référendum et affirmé que le Royaume Uni, avec l’Ecosse comme partie intégrante, représentait un partenaire stratégique de la Roumanie aussi bien au niveau bilatéral qu’au sein des structures euro-atlantiques.

(foto: jorono / pixabay.com)
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