Châteaux et manoirs de Roumanie
Chers amis, cette semaine nous vous invitons à faire le tour de plusieurs manoirs de Roumanie. Anciennes résidences aristocratiques, ces manoirs sont aujourd’hui des propriétés privées entrées dans le circuit touristique, qui attirent de plus en plus de touristes, alors qu’un nombre croissant d’entrepreneurs se donnent pour mission de restaurer ces immeubles et leurs domaines. Il y a plus de trois cents tels bâtiments classés en Roumanie, dont certains sont déjà sur la carte touristique, d’autres attendent encore d’être redécouverts. En voici donc quelques exemples.
Daniel Onea, 17.10.2019, 14:08
Chers amis, cette semaine nous vous invitons à faire le tour de plusieurs manoirs de Roumanie. Anciennes résidences aristocratiques, ces manoirs sont aujourd’hui des propriétés privées entrées dans le circuit touristique, qui attirent de plus en plus de touristes, alors qu’un nombre croissant d’entrepreneurs se donnent pour mission de restaurer ces immeubles et leurs domaines. Il y a plus de trois cents tels bâtiments classés en Roumanie, dont certains sont déjà sur la carte touristique, d’autres attendent encore d’être redécouverts. En voici donc quelques exemples.
Notre premier arrêt est tout près de la capitale, Bucarest. En route vers Ploieşti nous découvrons le palais de Florești, guidée par l’historienne de l’art Irina Leca : « Il a été construit par Gheorghe Grigore Cantacuzino (Cantacuzène), surnommé le Nabab, d’après les plans de l’architecte Ion Berindei. C’est un bel exemple d’architecture roumaine du début du 20e siècle. Même s’il est aujourd’hui en ruine, c’est un objectif touristique très pittoresque et très vivant. Ses propriétaires tentent de le ranimer en y organisant une multitude d’événements culturels, dont le plus connu est le concours hippique Karpatia Horse Trials. »
Dirigeons-nous, à présent, vers l’est de la Roumanie, pour visiter le château de la famille Sturdza, à Miclăușeni. Sebastian Marcoci, le guide du château, nous parle de l’histoire de la famille nobiliaire Sturdza : « C’est une très belle histoire. George Sturdza et Maria Ghica font cronstuire un château en style néo-gothique, sur la structure d’un ancien manoir. C’est une construction inédite pour cette zone. Les travaux ont duré 24 ans environ. Le château a des fresques intérieures en style art nouveau. Maria Ghica est née à Istanbul. C’est là qu’elle a appris à peindre des miniatures. C’est toujours là qu’elle apprend l’anglais et épouse George Sturdza en 1869. Après les noces, ils voyagent en Occident, en Allemagne, en France et en Autriche. Une fois de retour, ils décident de transformer leur manoir de Miclăușeni en château. D’ailleurs, le domaine de la famille Sturdza comporte 3 éléments : un parc dendrologique de 30 hectares, un monastère et un château. On a donc une composante spirituelle, une autre culturelle et une troisième naturelle. De nos jours, nous avons continué en quelque sorte le souhait de la famille Sturdza d’organiser des événements culturels et éducatifs sur ce domaine. Nous disposons également d’une cinquantaine de places d’hébergement. Et nous nous guidons d’après le slogan : « L’harmonie règne là où il y a de la tranquillité et de la paix ». C’est justement ce que les touristes étrangers recherchent en Roumanie. »
Pas loin de Miclăușeni, se trouve le château de la famille Cuza, dans la localité de Ruginoasa. Nous y sommes, accompagnés de nouveau par l’historienne de l’art Irina Leca : « Voici un autre bel exemple d’architecture néo-gothique, sis dans un superbe parc dendrologique. Ce château vient d’être restauré et il abrite aussi le Musée Cuza, où les visiteurs peuvent apprendre davantage sur l’histoire du prince Alexandru Ioan Cuza et surtout sur son épouse, Elena Cuza qui a habité dans ce château. Puis, en nous dirigeant vers la Transylvanie, nous pouvons faire halte à une trentaine de km de Sighişoara, au château de Criș. Son histoire commence au 15e siècle ; c’est un très beau bâtiment de la Renaissance, un des plus authentiques et des plus pittoresques que l’on puisse trouver actuellement en Transylvanie. Bien qu’il soit méconnu du grand public, ce château est ouvert aux visiteurs depuis longtemps déjà et les travaux de restauration battent leur plein. Il est géré par une fondation qui y organise des tours guidés pour faire connaître l’histoire de ce bâtiment et du village qui l’accueille. »
Plusieurs dizaines de tels manoirs et châteaux sont ouverts actuellement en Roumanie. Mais la liste en est beaucoup plus longue, affirme Irina Leca : « Tout le monde connaît les châteaux de Bran, de Peleș ou de Pelișor, le château des Cantacuzène à Buşteni. La liste est assez longue et un circuit qui inclut ces objectifs est une idée très intéressante. Et c’est très faisable aussi. Tout comme les Français ont la Vallée de la Loire, nous avons aussi deux rivières le long desquelles on trouve une multitude de châteaux. La Vallée de la rivière Mureş, en partant de la ville de Topliţa, jusqu’à la frontière hongroise, recèle des dizaines de manoirs, dont certains peuvent être visités et sont très, très beaux. Au de-là des Carpates, il y a la vallée de la rivière de Trotuş. Ici, les localités de Dărmănești, Dofteana, Comănești accueillent elles aussi d’anciennes résidences nobiliaires extrêmement pittoresques et intéressantes. »
Le centre-nord de la Roumanie, et notamment le département de Mureş, est une zone particulièrement riche en châteaux et manoirs, confirme Sanda Vițelar, conseillère en communication et médias au Conseil départemental de Mureş : « A 13 km de Sighişoara, dans le village saxon de Criş, on trouve le château de Bethlen, représentatif de la Renaissance de Transylvanie, érigé entre le 14e et le 18e siècle. Le long de la Vallée de la rivière Gurghiu, il y a le pittoresque château de chasse de Lăpuşna. À Brâncoveneşti, dans la vallée de Mures, vous attend le château de Kemeny, construit par la famille du même nom. Le département de Mureş est connu pour ses châteaux et ses manoirs d’antan. Une bonne partie subissent des travaux de rénovation, mais offrent différentes options de loisirs. Dans la zone de Cluj-Napoca, on trouve un autre château important, dans la localité de Zau de Câmpie. Il s’agit du château d’Ugron, surnommé le château Calendrier. Il compte 365 fenêtres, 4 tours, une pour chaque saison, et 12 couloirs, un pour chaque mois de l’année. Son histoire est tout aussi intéressante, c’est une histoire d’amour, un amour inaccompli entre l’ancien propriétaire et une princesse russe. »
Si votre temps en Roumanie est limité, alors il ne faut absolument pas rater les châteaux de Peleș et de Pelișor, à Sinaia, celui de Bran ou celui des Corvin, à Hunedoara. Mais si vous avez plus de temps à votre disposition, alors allez sur le site monumenteuitate.ro, une immense plate-forme spécialisée, ou vous trouverez toutes les informations nécessaires pour mettre en page un voyage de rêve à la découverte des châteaux et manoirs connus et moins connus de Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)