Vacances à la campagne
Partout dans le pays, des gîtes ruraux à l’architecture traditionnelle ont été ouverts, alors que de plus en plus de festivals et d’événements font la promotion des traditions locales et des métiers traditionnels en tout genre.
Daniel Onea, 16.03.2017, 14:10
Partout dans le pays, des gîtes ruraux à l’architecture traditionnelle ont été ouverts, alors que de plus en plus de festivals et d’événements font la promotion des traditions locales et des métiers traditionnels en tout genre.
Commençons sans plus tarder par une invitation à la découverte des églises fortifiées saxonnes de Transylvanie, une invitation lancée par Cristian Catana, responsable de ressources humaines pour l’Association nationale de tourisme rural, écologique et culturel (ANTREC): « En Transylvanie, on peut commencer par un brunch dans une des cités saxonnes de la région de Critz, Viscri. On y trouve une maison paroissiale transformée en pension touristique, où l’on peut participer à des activités liées aux métiers traditionnels ou bien goûter à la cuisine locale. Ensuite, vous pouvez faire le tour des cités de Sighisoara, Rupea, Viscri et Saschiz. Par ailleurs, si c’est le littoral que vous préférez, ça vaut la peine de vous rendre au delta du Danube pour y observer des oiseaux ou bien pour y rencontrer les communautés des Russes Lipovènes. Bref, nous personnalisons les recommandations en fonction des préférences de nos touristes. »
La plupart des étrangers qui ont visité la Roumanie ont été vraiment impressionnés par les objets traditionnels réalisés par les maîtres artisans. Les villages sont l’endroit idéal pour faire la connaissance de ces artisans. C’est une des raisons pour lesquelles la campagne est devenue une destination de plus en plus recherchée.
Cristian Catana explique comment le nombre de touristes a progressé ces dernières années: « Nous sommes fiers de constater, d’une année à l’autre, une croissance constante entre 5 et 13% du nombre de touristes, quelle que soit la zone visitée: les destinations classiques de Transylvanie, telles Bran, Moeciu, Fundata, Şirnea ou bien des régions où le tourisme historique s’est beaucoup développé ces derniers temps, comme à Covasna par exemple. Les agences de tourisme s’investissent beaucoup en proposant des offres personnalisées. Par exemple, dans la zone de Rucar, au département d’Arges, on organise des ateliers de métiers traditionnels pendant les week-ends. Ou bien les touristes sont invités à visiter le lycée local, où les jeunes et les moins jeunes portent des costumes traditionnels. De même, dans la région de Cluj (centre) et de Maramures (nord), des ateliers en tout genre sont organisés. »
Dans l’ouest de la Roumanie, dans la région de montagne du Banat, dans la région d’Oradea-Arad, à Satu Mare, mais aussi dans les Monts Apuseni, la promotion de l’héritage culturel se fait par des moyens modernes, explique Cristian Catana, responsable des relations publiques de l’ANTREC. : « Il y a des programmes et des cartes que l’on peut utiliser sur les smartphones. Les touristes peuvent choisir une carte des musés vivants, qui inclut des espaces d’hébergement vraiment anciens, datant d’il y a plusieurs centaines d’années, des ateliers d’artisans et d’autres repères pour la gastronomie du terroir. Nous déroulons des programmes spéciaux qui proposent cinq nuitées plus une nuitée gratuite ou un repas inclus qui sont censés fidéliser les vacanciers intéressés par le tourisme rural. Nombre de touristes s’intéressent à ces programmes appelés « Vacances à la campagne », organisés en mai-juin et octobre-novembre, soit des périodes hors saison. Nous collaborons très bien avec les agences de tourisme et avec les tour-opérateurs tant autochtones qu’étrangers. »
Par exemple dans le nord de la Roumanie, en Bucovine, il y a un calendrier des événements, tenu normalement par le Centre national d’information touristique, disponible sur internet, explique Carmen Chaşovschi, représentante de l’Association « Sauvez le village de Bucovine ». C’est une ONG qui ne cherche pas à combattre la modernisation, mais qui affirme uniquement que le nouveau ne doit pas éliminer nécessairement l’ancien, qu’il peut le compléter harmonieusement. Bâtir n’est pas synonyme de « démolir ».
Carmen Chaşovschi : « Ceux qui souhaitent participer à ces événements en milieu rural sont invités au Festival de la Truite et au Festival des pleurotes de Vama. Il y a beaucoup d’événements spectaculaires. J’aime regarder le Maramures et la Bucovine comme deux sœurs. Ces régions sont similaires de plusieurs points de vue, avec leurs bons et mauvais côtés. Et lorsque je dis « mauvais » côtés, je pense au paysage culturel, aux maisons traditionnelles en bois qui sont en train de disparaitre. Pour ce qui est de l’hébergement dans des maisons traditionnelles, adaptées à recevoir des touristes, cette région qu’est la Bucovine a un potentiel notable. Nous souhaitons promouvoir cette idée les années à venir, notamment pour protéger les maisons anciennes, traditionnelles. Nous voulons suggérer aux propriétaires qu’ils peuvent les développer et les adapter pour recevoir des touristes. »
Nicolae Marighiol représentant de l’Association « Les plus beaux villages de Roumanie » confirme les propos de notre interlocutrice : « En une dizaine, une vingtaine d’années, nous pouvons devenir la destination de tourisme rural et d’écotourisme de l’Europe. Trois villages : Cârlibaba, Dragus et Polovragi de trois comtés roumains différents ont été reconnus par la Commission européenne comme destinations touristiques d’excellence. Ce sont des villages qui préservent leurs traditions, l’architecture d’origine, les danses et les vêtements traditionnels. Ce sont autant d’endroits qui se développent grâce à l’héritage du passé. »
Cristian Catana, responsable des relations publiques de l’Association nationale de tourisme rural, écologique et culturel affirme qu’au cours de l’année 2016, la plupart des touristes étrangers arrivés dans les villages roumains provenaient d’Autriche, d’Allemagne et de France. Ces derniers ont préféré les programmes qui incluaient des dégustations de vins, le long des routes classiques du vin, dans les comtés de Buzau et de Prahova. Par ailleurs, les Allemands et les Autrichiens ont été intéressés par la culture des Saxons et par les manoirs des nobles de Transylvanie. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)